Une délégation composée de représentants de trente grandes entreprises d'Arabie saoudite s'est rendue cette semaine à Rabat pour examiner avec leurs homologues marocains la possibilité d'établir un fonds d'investissement conjoint destiné à soutenir des projets dans les deux pays. La visite, entamée en fin de semaine dernière, intervient alors que le Maroc s'apprête à engager près de 340 milliards de dirhams (près de 34 milliards de dollars) dans un vaste programme de construction en vue de la Coupe du monde de football 2030, qu'il coorganisera. Le chantier concerne les infrastructures ferroviaires, routières, aéroportuaires, touristiques, logistiques, culturelles et sportives. Un projet de fonds bilatéral à l'étude «Les discussions avec la délégation saoudienne ont porté sur une proposition de création d'un fonds d'investissement commun. D'autres échanges sont prévus afin d'en assurer la réalisation effective», a déclaré Chakib Alj, président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), cité par plusieurs organes de presse marocains. «L'Arabie saoudite entretient avec le Maroc des relations de qualité sur tous les plans... Nous souhaitons tirer parti de ces liens pour approfondir les partenariats avec le royaume et concrétiser des projets en association avec des hommes d'affaires saoudiens», a-t-il poursuivi. M. Alj a également souligné que les investisseurs du Golfe gagneraient à s'intéresser aux multiples chantiers lancés dans le royaume à l'approche de l'échéance sportive mondiale, dont nombre concernent des domaines porteurs. Des secteurs ciblés et des échanges encore entravés Présidée par Hassan ben Mujeeb, chef du Conseil des chambres saoudiennes (CSC), la délégation a fait état d'un intérêt particulier pour les industries agroalimentaires, les produits chimiques, les mines, l'énergie, les énergies renouvelables, les technologies et d'autres branches d'activité. «Nous sommes venus au Maroc parce que nous souhaitons y investir», a-t-il déclaré à Rabat. Les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint près de 2,9 milliards de dollars en 2024, dont 2,7 milliards d'exportations saoudiennes, selon les chiffres communiqués à l'occasion de la visite. Ce déséquilibre est lié, selon les observateurs, à plusieurs entraves d'ordre administratif et logistique. «Les relations commerciales entre les deux royaumes se sont raffermies ces dernières années, mais elles demeurent inférieures à nos espérances», a estimé Khalil Benjelloun, président du Conseil d'affaires maroco-saoudien. «Cela tient à la persistance de barrières douanières ou non tarifaires, à des difficultés logistiques et à la lenteur des procédures de dédouanement», a-t-il précisé.