La ministre ghanéenne du commerce, de l'agro-industrie et de l'industrie, Elizabeth Ofosu-Adjare, a reçu mardi 15 juillet une délégation marocaine conduite par le chef adjoint de mission à l'ambassade du Maroc à Accra, Abderrahim Cherrab, dans le cadre d'un entretien bilatéral consacré à l'élargissement des partenariats économiques entre les deux pays. Les échanges, qui se sont tenus dans la capitale ghanéenne, ont porté sur des domaines jugés stratégiques par les deux parties : production d'engrais, agriculture résiliente au changement climatique, industrialisation et sécurité alimentaire, selon le compte rendu de la rencontre. Un terreau favorable à l'investissement marocain Dans son allocution d'ouverture, Elizabeth Ofosu-Adjare a salué «les liens historiques et culturels profonds» entre le Maroc et le Ghana, affirmant qu'ils «offrent un socle propice à la mise en œuvre de projets économiques concrets, notamment dans la transformation agroalimentaire, la production d'engrais et la création d'emplois.» Elle a également mis en avant les atouts du Ghana en matière d'accueil des investissements : fiscalité avantageuse, infrastructures logistiques et dispositifs d'accompagnement dédiés aux opérateurs étrangers. «Le gouvernement fait usage de son pouvoir d'achat pour promouvoir les produits issus de l'industrie locale. Le Royaume du Maroc y trouvera l'opportunité d'implanter des unités de fabrication, pourvoyeuses d'emplois et créatrices de débouchés», a-t-elle déclaré. La ministre a insisté sur le rôle central de l'agriculture contractuelle et des pratiques climato-intelligentes dans la constitution d'une base d'approvisionnement stable pour les industries locales, soulignant par ailleurs «la disponibilité de terres sans contentieux et le potentiel d'irrigation» comme éléments différenciateurs. Elle a par ailleurs suggéré une harmonisation accrue des échanges commerciaux entre les deux Etats et présenté le Ghana comme «point d'ancrage possible pour l'implantation marocaine dans le secteur automobile en Afrique de l'Ouest, en particulier dans le domaine des véhicules électriques.» Elle a rappelé l'existence d'un guichet unique au sein de son ministère pour faciliter les démarches des investisseurs. Vers un partenariat opérationnel dans les systèmes alimentaires En réponse, Abderrahim Cherrab a confirmé l'intérêt du Royaume pour un approfondissement des relations économiques avec le Ghana, «notamment dans le renforcement des systèmes alimentaires et de la résilience agricole.» Il a précisé que cette visite faisait suite à des consultations récentes entre le ministre ghanéen des affaires étrangères, Samuel Okudzeto Ablakwa, et son homologue marocain. La délégation marocaine comprenait des représentants de l'Agence marocaine de coopération internationale (AMCI), d'instituts nationaux et de l'Université polytechnique. Elle s'est rendue à Accra «afin d'évaluer les potentialités offertes par les systèmes agricoles ghanéens.» Abderrahim Cherrab a annoncé plusieurs propositions concrètes : l'acheminement de 2 000 tonnes d'engrais vers le Ghana, l'envoi d'une mission d'évaluation technique du secteur agricole, ainsi que la création d'une unité locale de production d'engrais. «Nos deux pays partagent des difficultés comparables : faible fertilité des sols, usage limité d'intrants, pertes après récolte. En unissant nos efforts, par la mutualisation des savoirs et des projets conjoints, nous pouvons faire évoluer nos systèmes agricoles», a-t-il affirmé. Faisant référence à un protocole d'accord signé en 2015, il a proposé la tenue d'une rencontre commerciale conjointe entre le ministère ghanéen du commerce et le ministère marocain de l'industrie et du commerce (MIC), afin d'étudier les modalités d'application. «Nous souhaitons que cette visite marque l'amorce d'une ère nouvelle, structurée autour d'une coopération féconde, notamment dans le domaine de la sécurité alimentaire, enjeu essentiel de notre développement partagé», a-t-il conclu. L'entretien s'est achevé sur une volonté commune de faire progresser les mécanismes d'échange, de soutenir le développement de l'agro-industrie et de favoriser l'implantation industrielle, dans une perspective de partenariat équitable entre les deux Etats.