Le réseau bancaire marocain a poursuivi son effritement en 2024, selon le rapport annuel sur la supervision bancaire publié par Bank Al-Maghrib (BAM), qui recense un total de 5 692 agences, soit une diminution nette de 113 unités par rapport à l'année précédente. Cette contraction affecte principalement les banques conventionnelles, dont le maillage territorial s'est réduit de 120 agences. Les banques dites participatives (banques islamiques), quant à elles, ont légèrement progressé, avec sept nouveaux points de service, portant leur réseau à 206 implantations. La densité bancaire, mesurée par le nombre d'agences pour 10 000 habitants adultes, demeure stable à 2,1, tandis que le ratio de population par agence s'est légèrement amélioré, atteignant 4 709 adultes contre 4 791 en 2023. Parallèlement, le nombre de guichets automatiques bancaires (GAB) a connu une progression modeste de 1 %, atteignant 8 328 unités, conformément à la tendance des exercices précédents. La distribution géographique du réseau bancaire demeure fortement polarisée. La région de Casablanca-Settat concentre 28 % des agences, 39 % des dépôts et 65 % des crédits. Viennent ensuite Rabat-Salé-Kénitra (15 % des agences, 16 % des dépôts et crédits) et Fès-Meknès (12 % des agences, 8 % des dépôts, 4 % des crédits). Le secteur bancaire conserve par ailleurs ses positions dans les zones franches. À Tanger, les établissements disposent toujours de cinq filiales et d'une succursale ; à Kénitra, trois agences poursuivent leurs activités au sein de l'espace offshore. Le réseau des établissements de paiement, qui opèrent indépendamment des banques, poursuit quant à lui une croissance vigoureuse. Fin 2024, il comptait 32 221 points physiques — en hausse de plus de 6 300 en un an — dont 6 240 gérés par des mandataires. La présence en milieu rural reste modeste, représentant 9 % du total. Casablanca-Settat conserve la première place avec 28 % de ces implantations, suivie de Rabat-Salé-Kénitra (13 %), Fès-Meknès (12 %), Marrakech-Safi (11 %) et Tanger-Tétouan-Al Hoceima (9 %). Le secteur de la microfinance, après un léger repli en 2023, retrouve un élan modéré. Il comptait 1 673 points de vente à la fin de l'année, soit une hausse de 1,2 %. Dans l'ensemble, si le réseau bancaire traditionnel affiche une régression, les canaux alternatifs, qu'il s'agisse des établissements de paiement ou des structures de microcrédit, poursuivent leur implantation dans le tissu socio-économique du Royaume, traduisant une transformation discrète mais persistante des modes d'accès aux services financiers.