Dans un nouvel épisode de sa politique de fermeté face à l'immigration clandestine, l'administration Trump a engagé, jeudi, une procédure judiciaire contre la ville de New York et son maire, Eric Adams. En cause : la politique de « ville sanctuaire » que mène la municipalité, visant à protéger les migrants en situation irrégulière contre les mesures d'expulsion. Depuis son arrivée au pouvoir, le président Donald Trump a fait de la lutte contre l'immigration illégale une priorité de son mandat. Qualifiant à plusieurs reprises la situation d' »invasion » des Etats-Unis par des « criminels venus de l'étranger« , il s'est appuyé sur une rhétorique sécuritaire pour justifier les campagnes d'expulsions menées à travers le pays. LIRE AUSSI : Etats-Unis : le Sénat approuve des coupes budgétaires de 9 milliards de dollars réclamées par Trump Dans cette optique, le ministère de la Justice, dirigé par Pam Bondi, a multiplié les actions contre plusieurs Etats et grandes villes démocrates – Illinois, Colorado, Los Angeles, Chicago – tous accusés d'adopter des politiques « sanctuaires« . Ces dispositifs interdisent notamment aux forces de l'ordre locales d'arrêter des individus sur la base de leur statut migratoire ou de partager certaines informations avec les services fédéraux de l'immigration. « La ville de New York a, par sa politique de sanctuaire, lâché dans les rues des milliers de criminels pour qu'ils commettent des crimes violents contre les citoyens respectant la loi« , a déclaré Pam Bondi dans un communiqué virulent. L'administration républicaine soutient que ces lois locales contreviennent à la Constitution, arguant que la gestion de l'immigration relève exclusivement des compétences fédérales. Dans un autre volet de cette confrontation politique, le ministère de la Justice avait exigé, en février, l'abandon de poursuites pour corruption visant le maire Adams, accusant ces procédures d'être motivées par des considérations partisanes. Selon l'administration Trump, ces accusations entravaient le maire dans sa lutte contre l'immigration clandestine et la criminalité. L'affaire a finalement été classée en avril par un juge fédéral, qui n'a pas manqué de souligner les zones d'ombre du dossier, évoquant un possible « marchandage politique » entre l'abandon des poursuites et une ligne plus dure sur l'immigration.