La Cour supérieure du Québec a condamné, jeudi 24 juillet, le ressortissant marocain Hicham Jerando à un mois d'emprisonnement ferme, assorti de 150 heures de travaux d'intérêt général et d'une amende de 10 000 dollars canadiens (environ 74 000 dirhams), pour diffamation publique à l'encontre du magistrat marocain Abderrahim Hanine, a appris Barlamane.com. La procédure judiciaire avait été engagée au Canada à l'initiative de M. Hanine, après la diffusion de plusieurs vidéos sur la plate-forme YouTube, dans lesquelles Hicham Jerando formulait des accusations considérées comme fausses et attentatoires à la réputation du plaignant. Le jugement rendu par la juridiction québécoise consacre la reconnaissance d'un préjudice moral avéré et la condamnation de propos jugés diffamatoires. Des contenus en ligne à l'origine de poursuites transfrontalières Résidant au Canada depuis plusieurs années, Hicham Jerando avait publié à intervalles réguliers des vidéos dans lesquelles il mettait en cause l'intégrité de responsables marocains, notamment le juge Abderrahim Hanine. Ces publications ont donné lieu à des plaintes successives, tant au Maroc qu'au Canada, en raison de leur teneur accusatoire et de leur large diffusion sur les réseaux sociaux. La décision rendue par la Cour supérieure du Québec s'ajoute à une série de condamnations prononcées à l'encontre de Jerando dans des affaires similaires. Au Maroc, il avait déjà fait l'objet de jugements par défaut pour diffamation et incitation, dans des affaires impliquant des magistrats, des fonctionnaires et des avocats. Un parcours marqué par des controverses judiciaires Originaire du Maroc, Hicham Jerando avait immigré au Canada en tant que travailleur, exerçant d'abord le métier de serveur dans un établissement de restauration. Après plusieurs échecs commerciaux, il s'était reconverti dans la création de contenus numériques à caractère polémique, multipliant les vidéos à charge à portée calomniatrice contre des personnalités publiques marocaines. Une précédente affaire instruite au Canada l'avait déjà opposé à l'avocat marocain Adil Lamtiri, également victime de diffamation en ligne. La présente condamnation intervient dans un contexte de multiplication des actions transnationales en matière de dénigrement numérique, et marque un tournant dans la reconnaissance par les juridictions canadiennes des effets extraterritoriaux des contenus publiés sur Internet.