La Confédération démocratique du travail (CDT, affiliée à l'USFP, socialiste) a vivement critiqué le gouvernement, qu'elle accuse de faire obstacle pour la troisième année consécutive à la tenue de la ronde de septembre du dialogue social. La centrale syndicale affirme que «l'annulation de cette rencontre compromet un moment crucial de concertation, consacré à l'examen des orientations du projet de loi de finances et à l'évaluation des engagements sociaux et économiques pris envers les citoyens». Engagements ignorés et climat social dégradé Dans sa déclaration, la CDT accuse l'exécutif de «poursuivre une démarche faite d'évitement et de reniement des accords conclus, en particulier celui du 30 avril 2022, en refusant la convocation de la ronde de septembre». Elle considère que «cette attitude manifeste un mépris du dialogue social et de la situation des salariés, alors que persistent les entraves aux libertés syndicales, les licenciements arbitraires, les infractions au code du travail et l'omission d'affiliation de nombreux travailleurs à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS)». La centrale ajoute que «la suspension du dialogue et le refus d'appliquer les engagements révèlent l'absence d'une volonté politique réelle de s'attaquer aux difficultés des salariés et de répondre à la détérioration du climat social». Elle exige «la convocation immédiate de la ronde de septembre 2025, conformément au pacte d'institutionnalisation du dialogue social». Une échéance décisive avant la loi de finances Pour la CDT, «les rencontres bilatérales portant sur des dossiers tels que la réforme des retraites ne peuvent se substituer à la ronde de septembre». Celle-ci doit se tenir, souligne-t-elle, «avant l'examen du projet de loi de finances, afin que les propositions des centrales syndicales soient intégrées dans sa version finale». La centrale rappelle que «cette réunion doit être présidée par le chef du gouvernement, en vertu de l'accord du 30 avril 2022». Elle note que «la ronde de septembre n'a été organisée qu'en 2022, alors qu'en 2023 elle avait été annulée en raison du séisme qui avait bouleversé l'agenda de l'exécutif, et qu'en 2024 elle n'avait pas été convoquée sans explication». La CDT estime enfin que «cette rencontre constitue l'occasion d'apprécier la manière dont le gouvernement a respecté ses engagements sociaux et économiques, d'en mesurer les insuffisances et d'assumer sa responsabilité politique à l'égard des salariés comme de l'ensemble des citoyens».