Une controverse a surgi samedi après la diffusion par Hicham Jerando d'une vidéo prétendant illustrer la mauvaise qualité des services dans un hôpital de la province de Tiznit. Présentée comme un témoignage d'actualité, cette séquence s'est avérée être une archive remontant au 27 avril 2016, initialement publiée par la page Facebook Bilahodoud, puis réexhumée pour alimenter le débat actuel autour du secteur hospitalier. Recontextualisation fallacieuse et désinformation numérique Selon les vérifications effectuées, «il s'agit d'une vidéo ancienne, sortie de son cadre originel et reconditionnée pour lui conférer une portée polémique». Les spécialistes qualifient ce procédé de fausse contextualisation, forme subtile de désinformation consistant à attribuer à des images archivées une valeur de témoignage immédiat. Ce mécanisme, fréquemment observé sur les réseaux sociaux, contribue à brouiller les repères temporels et à installer une perception erronée de la réalité. Selon nos sources, «cette diffusion constitue un exemple emblématique de l'usage dévoyé des contenus visuels, dont la charge émotionnelle est instrumentalisée pour peser sur le débat public». Dans le cas présent, Hicham Jerando a réemployé cette archive dans l'intention explicite «d'attiser la polémique actuelle autour des hôpitaux et de ternir l'image des services de santé publique». Responsabilité des plateformes et manipulation de l'opinion Les observateurs notent que «l'essor des réseaux sociaux offre un terrain fertile à ce type de procédés, où la mise en circulation d'images anciennes, détachées de leur chronologie, induit une lecture déformée des faits». De telles pratiques soulèvent la question de la responsabilité des plateformes numériques, sommées de développer des instruments plus performants de vérification et de signalement des contenus trompeurs. Dans le même ordre d'idées, des experts en communication estiment que «la propagation d'archives présentées comme actuelles ne relève pas seulement de l'erreur, mais d'une stratégie délibérée qui altère la confiance du public dans l'information et fragilise l'exercice du jugement citoyen». L'épisode illustre la fragilité du débat public face aux manipulations visuelles et souligne la nécessité d'une vigilance accrue, tant de la part des institutions que des usagers, pour circonscrire les effets délétères de la désinformation numérique.