Dans son cinquante-quatrième numéro, daté de mai, la revue de police, publication officielle de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), se déploie en un ouvrage dense de cinquante-cinq pages, reflet fidèle de la rigueur institutionnelle, du devoir accompli et de la fidélité aux fondements de la nation. Ce numéro donne à voir une fresque complète : célébrations, innovations technologiques, rayonnement international, dialogue citoyen et transmission de la mémoire. À travers un ton mesuré et une langue élevée, cette édition consacre le double impératif de continuité et d'adaptation qui sous-tend l'action de la DGSN. Le lecteur y retrouve, en filigrane, la marque d'un homme : Abdellatif Hammouchi, directeur général du pôle DGSN–DGST, dont la présence discrète mais décisive irrigue toutes les strates du discours institutionnel. Elevé cette année à la médaille du Prince Naïf pour la sécurité arabe, il incarne, selon les mots du Conseil des ministres arabes de l'intérieur, «un acteur déterminant de la stabilité régionale», dont l'action «a redéfini les standards professionnels de la sécurité publique au Maghreb». «Fiers de servir une nation ancestrale et un trône glorieux», tel est le serment qui irrigue toutes les pages de cette livraison éditoriale. Commémorer la fondation, affirmer l'unité Le 16 mai 1956, au lendemain de l'indépendance, naissait la Sûreté nationale. Soixante-neuf ans plus tard, la DGSN célèbre ce legs avec gravité et discernement. El Jadida, hôte de cette cérémonie, s'est faite tribune d'une mémoire institutionnelle enracinée dans l'histoire contemporaine du Maroc. La cérémonie commémorative a rassemblé des délégations arabes, africaines, européennes et onusiennes. Le président d'Interpol, Ahmed Nasser Arraissi, a prononcé une allocution remarquée, saluant «la place singulière qu'occupe le Maroc dans l'architecture sécuritaire mondiale». Son homologue du conseil des ministres arabes de l'intérieur, Mohamed Ben Ali Koumane, a salué «la constance, la loyauté et l'élévation morale de la sûreté nationale marocaine». La revue détaille avec minutie la scénographie du défilé : haie d'honneur, alignement des pelotons, chorégraphies d'armes, apparitions des brigades équestres, démonstrations de neutralisation, et dévoilement du prototype du véhicule intelligent Amane, résultat du génie interne de la DGSN. Une édition monumentale des journées portes ouvertes Concomitamment à la célébration du 16 mai, la ville d'El Jadida accueillait la sixième édition des journées portes ouvertes (JPO), auxquelles la revue consacre un large corpus, tant sur le plan logistique que symbolique. L'événement, qui a attiré près de 2 400 000 visiteurs, a investi les 9 400 m2 du parc d'exposition Mohammed VI, offrant une immersion dans plus d'une cinquantaine de pavillons thématiques. L'espace a été conçu avec un soin esthétique affirmé : arcades d'inspiration portugaise, jeux de lumière, motifs darj wa ktaf, calligraphie kûfie, éléments patrimoniaux d'El Jadida. Le logo officiel, œuvre de l'officier de police Hamid Chafi, résume cette volonté de conjuguer mémoire et présence : «Un logo n'est pas une décoration, il est une parole silencieuse», affirme-t-il dans les colonnes de la revue. Des ateliers éducatifs, des simulateurs de conduite, des tests QCM pour futurs candidats au concours, des hologrammes d'armements, et une exposition d'objets anciens et véhicules restaurés – dont l'inoubliable Austin A40 – témoignent de la double temporalité de l'institution : fidélité aux origines, conscience de demain. Le véhicule intelligent Amane, aboutissement d'un savoir endogène L'une des pierres angulaires de ce numéro est la présentation détaillée de Amane, premier prototype de patrouille connectée, conçu par les ingénieurs de la DGSN. Equipé de caméras 360°, drones intégrés, logiciels de reconnaissance faciale, modules d'analyse temps réel et serveurs embarqués, ce véhicule – au design épuré – illustre la volonté de la Sûreté nationale de disposer de moyens conçus par ses propres services, sans dépendance extérieure. «L'innovation véritable est celle qui s'arrime à l'éthique du service public», lit-on dans l'éditorial du chapitre consacré. Amane sera progressivement déployé dans les grandes agglomérations, notamment à l'occasion de la 93e assemblée générale d'Interpol en septembre 2025, de la coupe d'Afrique des nations (CAN), et de la coupe du monde 2030, que le Royaume coorganisera. L'identité numérique comme pierre angulaire de l'Etat efficient Dans la section Décryptage, la revue revient sur la place centrale de la carte nationale d'identité biométrique dans l'édifice numérique marocain. D'un simple titre de circulation, celle-ci est devenue une passerelle vers les services de l'Etat, protégeant les données personnelles tout en fluidifiant les démarches. L'entretien avec un responsable de la Commission nationale de contrôle de la protection des données à caractère personnel (CNDP) permet de comprendre les choix réglementaires, technologiques et philosophiques qui ont guidé la DGSN dans ce chantier. La sécurité des grands événements : rigueur, doctrine et anticipation À l'approche de la CAN 2025 et de la coupe du monde 2030, la DGSN déploie une doctrine fondée sur la concertation, l'expertise technique et l'expérience accumulée. Des experts du ministère public, de la gendarmerie, de la FRMF et de la DGST exposent les lignes de défense prévues : billetterie électronique, vidéosurveillance par drones, reconnaissance faciale, contrôle multisite, protocoles en cascade. Nicholas Declercq, conseiller sécurité des jeux olympiques de Paris 2024, note que «le Maroc s'est donné les moyens d'une organisation souveraine, fluide et disciplinée». Le renseignement numérique au service de la vérité judiciaire Le portail E-blagh, dédié au signalement des faits cybercriminels, a reçu en une année 17 143 signalements, dont plus de 33 % ont débouché sur des enquêtes judiciaires. La DGSN insiste sur l'importance du temps réel, de la réaction sans délai, et de la coordination avec le parquet. L'ensemble est présenté dans un chapitre intitulé «Cybersécurité, la frontière invisible», avec infographies, chiffres, entretiens et explications pédagogiques. La gratitude institutionnelle comme exigence morale En clôture, la revue revient sur les décorations accordées par Sa Majesté le roi Mohammed VI à onze fonctionnaires de police, actifs ou retraités, dont six ont été décorés du wissam de mérite national de classe exceptionnelle. Une mention particulière est faite à Abdellatif Hammouchi, élevé au rang de la médaille du Prince Naïf pour la sécurité arabe, remise par le président de l'Université arabe des sciences de la sécurité. Cette distinction, selon la revue, «vient couronner une trajectoire d'engagement absolu, sans tapage, sans posture». Une parole de vérité dans un monde d'incertitude Au fil des pages, la revue de police n° 54 dévoile une vision rigoureuse, claire et sans complaisance du rôle de la DGSN : assurer la paix publique, demeurer en éveil technologique, garder vivant le lien avec les citoyens, et surtout, maintenir la rectitude éthique d'un service d'Etat. Tout au long de cette publication, aucun effet d'annonce, nul vocabulaire dévoyé, mais une constante dignité de ton, révélatrice d'une haute conception de l'autorité. «Servir n'est ni un privilège ni un slogan, c'est un devoir renouvelé chaque jour, au regard des vivants et à la mémoire des morts».