L'Union européenne (UE) ne parvient à recycler qu'environ 20 % des 42,5 millions de tonnes de déchets plastiques générés en 2022, selon des données rendues publiques lundi par la Commission européenne (CE), alors que se tiennent à Genève les négociations relatives à un traité mondial sur les matières plastiques. Le secteur de l'emballage concentre à lui seul près de la moitié des volumes produits. La CE précise que, pour ce segment, environ 35 % des déchets sont effectivement recyclés, tandis que la majorité des autres flux, collectés sous forme de fractions mixtes, sont incinérés ou déposés en décharge. Des pertes massives dans l'environnement L'exécutif communautaire relève qu'en 2022, près de 3,7 millions de tonnes de plastiques – soit environ 6 % de la consommation totale de l'UE – ont été dispersées dans l'environnement. Près de 45 % de ces pertes interviennent au stade de l'utilisation, en raison notamment de l'abandon d'emballages, de l'abrasion des pneumatiques ou du lavage de textiles. Quelque 38 % sont imputables à une gestion déficiente des déchets ou à des pertes survenues lors de l'incinération et de la mise en décharge. La majeure partie de ces résidus s'infiltre dans les sols, mais environ 0,7 million de tonnes pénètrent directement dans les milieux aquatiques. Une empreinte carbone considérable En 2022, la consommation européenne de matières plastiques s'est établie à 62,8 millions de tonnes, soit 140 kg par habitant. La production intérieure couvrait 92 % de cette demande (près de 58 millions de tonnes), les importations se concentrant notamment dans le textile, qui représente 32,4 % des volumes plastiques importés. La CE souligne que la production et l'utilisation de plastiques dans l'UE, sur l'ensemble de leur cycle de vie, ont généré plus de 252 millions de tonnes d'émissions de dioxyde de carbone, les seules opérations de fabrication étant responsables de 58 % de ce total. Selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la consommation mondiale de plastiques pourrait doubler d'ici 2060, ce qui appelle, selon elle, des mesures politiques et industrielles aptes à réduire les effets environnementaux négatifs de ces matières, en particulier des déchets qu'elles génèrent.