Le Maroc a désigné un arbitre auprès du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (Cirdi), a constaté l'institution le 15 août, dans le cadre du litige qui l'oppose à la société britannique Emmerson. L'affaire est enregistrée sous le numéro ARB/25/22. La société minière réclame une indemnisation intégrale au sujet du projet de potasse de Khémisset, dont elle avait estimé la valeur interne à 2,2 milliards de dollars, soit environ 21,5 milliards de dirhams (MMDH), après l'arrêt de l'exploitation. Le différend prend sa source dans l'accusation portée par Emmerson, qui soutient que le Maroc a enfreint plusieurs dispositions du traité bilatéral d'investissement (TBI) conclu avec le Royaume-Uni en 1990 et entré en vigueur en 2002. Emmerson avait nommé son propre arbitre, dont la désignation a été enregistrée le 5 août. Le tribunal arbitral ne requiert plus désormais que la nomination de son président, accepté par les deux parties, pour que la procédure puisse s'ouvrir formellement. Ce président aura pour charge de diriger les débats et pourra infléchir l'issue de l'arbitrage. Situé à environ quatre-vingt-dix kilomètres de Rabat, le projet de Khémisset constituait l'actif central d'Emmerson. Avec des ressources estimées à 311 millions de tonnes affichant une teneur moyenne de 10,2 % en oxyde de potassium (K2O), la mine devait produire plus de 700 000 tonnes de potasse par an pendant dix-neuf années. Le projet a été interrompu après qu'un avis défavorable de la Commission régionale unifiée d'investissement (CRUI), rendu en octobre 2024, a jugé que la consommation d'eau prévue était incompatible avec les capacités locales.