Le Pakistan et le Maroc ont tenu, lundi 25 août à Islamabad, une rencontre de haut niveau consacrée à l'assouplissement des procédures de visas et à l'approfondissement de leurs relations bilatérales. Les entretiens ont réuni le vice-premier ministre du Pakistan, Ishaq Dar et l'ambassadeur du Maroc, Mohamed Karmoune. Selon le ministère pakistanais des affaires étrangères, les deux délégations ont exprimé un «engagement partagé à lever les obstacles à la mobilité» dans l'objectif de développer les échanges commerciaux, touristiques et universitaires. Les discussions, présentées par Islamabad comme un «nouvel élan diplomatique», ont porté sur la simplification des démarches de voyage pour les hommes d'affaires, les étudiants et les visiteurs. D'après la diplomatie pakistanaise, cet effort s'intègre dans une politique plus large de «développement des passerelles internationales», déjà perceptible dans les récentes exemptions de visas conclues avec les Emirats arabes unis. De nouvelles perspectives pour le commerce et les investissements Au-delà de la question migratoire, les deux pays ont mis en avant leur volonté d'élargir le commerce et les échanges intellectuels. Les autorités pakistanaises ont indiqué leur souhait d'«ouvrir de nouveaux débouchés pour des produits tels que le riz et le matériel chirurgical». De son côté, M. Karmoune a déclaré que «le Maroc considère le Pakistan comme un partenaire de référence en Asie du Sud», précisant que l'allégement des formalités de voyage représentait une étape «prioritaire» pour les entrepreneurs, notamment dans les secteurs du textile et de l'agriculture, selon ses propos rapportés par le quotidien Dawn. Les délégations ont également évoqué des échanges universitaires, à travers des programmes de bourses et de recherche conjointe. Le ministère pakistanais des affaires étrangères a mis en avant sur la plateforme X la perspective de «construire des ponts par le patrimoine partagé», mentionnant la préparation d'expositions artistiques et de festivals de cinéma destinés à renforcer la compréhension mutuelle. Une relation nourrie par l'histoire Les deux pays ont rappelé leurs liens historiques, le Pakistan ayant soutenu le mouvement indépendantiste marocain dès 1952 en délivrant un passeport diplomatique au dirigeant Ahmed Bulferg pour qu'il défende la cause de son pays devant l'ONU. Cette mémoire commune sert aujourd'hui de fondement aux projets actuels qui visent à dépasser les entraves administratives et à ouvrir de nouvelles voies de coopération. Les responsables ont toutefois reconnu que certains obstacles persistent, notamment les lourdeurs bureaucratiques et les divergences de politiques migratoires, Islamabad rappelant ses récentes difficultés liées aux refus de visas dans certains pays du Golfe. Mais, selon les termes d'un responsable pakistanais, «l'essentiel demeure la volonté politique partagée de transformer ces entretiens en résultats tangibles». Vers un mécanisme conjoint de suivi À l'issue de la rencontre, les deux pays ont convenu de mettre en place un groupe de travail conjoint chargé de finaliser les modalités de facilitation des visas et d'examiner de futures ententes commerciales. Des réunions de suivi sont programmées, afin, selon les autorités pakistanaises, d'«aboutir à des résultats concrets qui pourront servir de modèle de coopération entre l'Asie du Sud et l'Afrique». Les discussions ont également fait émerger des perspectives nouvelles, notamment dans les domaines des énergies renouvelables, où le Maroc dispose d'une expérience reconnue, et des technologies numériques en pleine expansion au Pakistan. Pour les diplomates des deux pays, cette orientation témoigne d'une volonté d'inscrire la relation dans la durée.