La Russie s'apprête à conclure un accord intergouvernemental de protection des investissements avec le Maroc, a annoncé Pavel Kalmychek, directeur du département du développement de la coopération bilatérale au ministère russe du développement économique. Ce texte s'inscrira dans une série de conventions que Moscou entend signer avec plusieurs pays africains. Intervenant lors du deuxième symposium international intitulé «Inventer l'avenir», M. Kalmychek a déclaré que «six accords de ce type ont déjà été conclus» et que «six autres sont en préparation, notamment avec le Congo, le Mali, le Maroc, le Nigeria, la Tanzanie et le Burkina Faso». Selon lui, ces conventions ont pour finalité «d'assurer la sécurité juridique des investissements russes et de créer un climat de confiance propice aux échanges bilatéraux». Le Maroc, partenaire clé de la stratégie africaine de Moscou Pour le haut responsable russe, «le Maroc occupe une position stratégique dans le dispositif économique africain, par la solidité de ses infrastructures, la stabilité de son environnement politique et la diversité de son appareil industriel». Cet accord, a-t-il souligné, permettra d'«ouvrir la voie à des coopérations concrètes dans des secteurs où la Russie dispose d'un savoir-faire reconnu tels que l'énergie, la géologie, l'agriculture moderne, les technologies numériques et les industries mécaniques». M. Kalmychek a également insisté sur «la volonté de la Russie de développer des partenariats équilibrés fondés sur le transfert de compétences, l'industrialisation locale et la participation commune à des projets structurants». Il a ajouté que «Rabat figure parmi les partenaires avec lesquels la Russie souhaite bâtir des relations économiques de long terme, fondées sur la complémentarité et la confiance mutuelle». Une stratégie continentale à portée géoéconomique Lors de son intervention, M. Kalmychek a rappelé que «la Russie ambitionne de doubler le volume de ses échanges commerciaux avec l'Afrique d'ici 2030», estimant que le continent représente «l'un des espaces les plus prometteurs pour la croissance mondiale, en raison de son potentiel démographique qui pourrait atteindre 1,7 milliard d'habitants à cette échéance». Le responsable a indiqué que Moscou souhaite élargir la composition de ses exportations, aujourd'hui dominées par les denrées alimentaires et les produits énergétiques, pour y inclure «les biens industriels, les équipements de transport et les technologies avancées». Il a en outre évoqué «la nécessité de bâtir des infrastructures logistiques et de paiement plus robustes, afin de soutenir un commerce durable avec les pays africains».