La société russe Laboratoire Kaspersky a publié un rapport approfondi consacré aux menaces informatiques contre les petites et moyennes entreprises (PME) en Europe et en Afrique. Le document détaille avec précision les procédés utilisés par les cybercriminels, la répartition géographique des infections et les artifices employés pour dissimuler leurs outils sous des interfaces numériques familières. En Europe, une concentration élevée des attaques en Autriche Selon le rapport, «la plus forte activité malveillante en Europe a été observée en Autriche, qui représente 40 % de l'ensemble des cas recensés». L'Italie et l'Allemagne suivent avec respectivement 25 % et 11 %. En Espagne, le taux atteint 10 %, tandis que le Portugal et la France enregistrent 6 % et 4 %. «Le Royaume-Uni et la Serbie ne dépassent pas chacun 1 % des détections», précisent les auteurs, qui mentionnent également «moins d'un pour cent d'infections en Roumanie, en Grèce et en Suisse». Les chercheurs expliquent que «les cybercriminels exploitent des marques et des services très connus tels que ChatGPT, Microsoft Office ou Google Drive pour camoufler leurs attaques». Ces menaces se propagent sous forme de «portes dérobées, chevaux de Troie et téléchargeurs non viraux», dissimulés dans des systèmes apparemment inoffensifs. Selon le document, «l'usage d'interfaces de confiance confère une apparente légitimité et réduit la vigilance des employés». Le Maroc, principal foyer des menaces en Afrique En Afrique, «les chercheurs observent une répartition comparable à celle du continent européen», précisant que «le Maroc arrive en tête avec 41 % de l'ensemble des attaques recensées». Derrière, «le Tunis en compte 24 %, l'Algérie 16 %, tandis que le Sénégal et le Cameroun atteignent chacun 7 %». La Côte d'Ivoire, pour sa part, «représente 5 % des infections détectées». Le rapport indique que «les entreprises européennes ont surtout été exposées à des portes dérobées (24 %), à des chevaux de Troie (17 %) et à des téléchargeurs (16 %)», alors qu'en Afrique, «les composantes non virales dominent, les téléchargeurs constituant 55 % du total, les objets de la catégorie DangerousObjects 14 % et les chevaux de Troie 13 %». Le spécialiste principal de Laboratoire Kaspersky, Marc Rivero, a souligné que «les petites entreprises subissent la même pression que les grandes, sans disposer de ressources comparables». Il a ajouté que «l'efficacité de la protection ne dépend pas du coût des solutions, mais de la compréhension des mécanismes d'attaque et des points d'entrée exploités par les pirates». Il a enfin invité les dirigeants à «se concentrer sur la structure des menaces plutôt que sur des produits coûteux inadaptés aux scénarios réels d'intrusion».