Fathallah Oualalou dans un entretien avec le journal chinois People's Daily : Le Maroc et la Chine bâtissent un pont pour un développement commun    Grand Agadir: Le barrage "Tamri", un projet structurant pour garantir la sécurité hydrique    BKGR recommande de souscrire à l'augmentation de capital de TGCC    Les Gardiens du Patrimoine : bande-annonce    Finale Mondial 2030 : La FIFA aurait approuvé le Bernabeu selon la presse espagnole    Un récidiviste vole deux véhicules à Salé sous la menace, la police récupère les voitures et identifie un complice    La Chine à mes yeux: un concours ouvert aux Marocains pour découvrir et raconter la Chine    La Chine à mes yeux: un concours ouvert aux Marocains pour découvrir et raconter la Chine    La Chine à mes yeux: un concours ouvert aux Marocains pour découvrir et raconter la Chine    Casablanca-Settat : la région se positionne comme un laboratoire de la régionalisation avancée    Idriss El Ganari : "Au Maroc, les marques locales se développent plus vite"    Le Maroc inaugure un programme de chimie durable et d'intelligence artificielle au sein de Station F    CAN féminine 2024: La CAF ouvre une enquête concernant la sélection féminine d'Algérie    USA : Trump lance la diplomatie du commerce    HCP: La croissance économique devrait se maintenir en hausse au troisième trimestre 2025    Agadir : Auto Nejma investit 90 MDH dans une nouvelle succursale    Jamal Sellami confirmé à la tête de la Jordanie pour le Mondial 2026    L'Humeur : A Rabat, le béton s'affole    Lionceaux de l'Atlas : Othmane Maamma rejoint officiellement Watford    CDM 2030 : Création de la Fondation Maroc 2030 pour piloter les grands événements sportifs    Al-Haouz: 46.650 familles ont pu achever les travaux de construction et de réhabilitation de leurs habitations    Innovación: Las Islas Canarias y Marruecos lanzan una convocatoria conjunta para financiar proyectos    Spanish Interior Minister visits Tarifa port as Marhaba 2025 sees passenger surge    Netflix : Un spin-off d'Extraction avec Omar Sy pourrait être tourné au Maroc en 2025    Marrakech to host inaugural Summer Series with Moroccan music stars    Le Pérou se désengage du projet de train bio-océanique promu par le Brésil et la Chine    Le gouvernement veut mettre fin à l'anarchie des animaux errants avec un nouveau cadre légal    Classement officiel FIFA Juillet 2025 : le Maroc toujours leader africain, l'Argentine reste au sommet mondial    Sunderland AFC : Talbi officiellement en Premier League    Corée: L'ex-président Yoon Suk Yeol de nouveau placé en détention provisoire    Aviation royale canadienne : Jamie Speiser-Blanchet devient la première femme à en prendre les commandes    La prochaine réunion de la Commission parlementaire mixte Maroc-UE, fin octobre à Rabat    Jazzablanca : une soirée sous le signe du rap et du jazz avec TIF et Alfa Mist    Post-séisme : 46 650 familles restaurent leur habitat selon les autorités marocaines    Le programme d'aide au logement bénéficie à 55 512 Marocains    Pékin éclaire la voie du dialogue des civilisations : 600 participants de 140 pays réunis pour la paix et le développement    Visite diplomatique de la Chine au Caire : une ouverture vers de nouveaux horizons de coopération et de développement commun    Adoption en CG d'un projet de décret relatif à la poste et aux télécommunications    72 % des Français veulent mettre fin aux privilèges accordés aux Algériens en France    Al Haouz : 4,2 MMDH d'aides financières, 46.650 familles ont achevé la réhabilitation de leurs habitations    Climat : chaleurs record au mois de juin    Coopération commerciale : la Chine appelle l'UE à rééquilibrer son "état d'esprit"    Etats-Unis. Nouvelles restrictions de visa pour les Nigérians    Emploi : l'Exécutif veut accélérer la cadence    Jazzablanca 2025 : TIF, il a TIFfé l'auditoire !    "Marche de la dignité" : des habitants d'Aït Bouguemez en route vers Azilal pour dénoncer l'exclusion    Infrastructures, image et coordination : Baitas dévoile les missions de la Fondation Maroc 2030    Mort brutale de Bun Hay Mean à Paris : Le "Chinois marrant" laisse un vide dans le stand-up    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



L'ICO, ce nouveau mode de financement des entreprises
Publié dans Challenge le 06 - 03 - 2019

Phénomène ayant fait son apparition avec les crypto monnaies, l'ICO (Initial coin Offerings) est un nouveau modèle de financement des entreprises, en particulier celles opérant dans les domaines de technologie et d'innovation. Pour en tirer profit, certains pays ont décidé de lui préparer un cadre approprié.
L'ICO (Initial Coin Offerings) est une nouvelle formule de levée de fonds sur internet, à mi-chemin entre les IPO (introduction en bourse) et le financement participatif (Crowdfunding). À la différence de l'IPO, l'ICO est une opération par laquelle l'entreprise émet des jetons numériques (appelés Token) en échange de crypto monnaies, bien souvent le Bitcoin et l'Ether, mais aussi contre les monnaies classiques (Dollar, Euro, Franc suisse….).
L'essor de ce nouveau mode de levée de fonds est directement lié au boom de la technologie blockchain et aux avantages non négligeables qu'il présente par rapport aux modes classiques de financement (introduction en bourse, capital-risque, financement bancaire….).
La levée des fonds par ICO est un phénomène très récent ; ce n'est qu'à partir de 2017 que des levées de fonds importantes ont été enregistrées. Les montants levés par ICO ont atteint plus de 22 milliards de dollars (dont plus de 15 milliards pour la seule année 2018) pour 2118 projets. En ce qui concerne la répartition géographique, le marché est dominé par une dizaine de pays qui représentent 59% des levées de fonds globales. Les Etats-Unis arrivent en tête avec 14% des projets et 7,3 milliards de dollars levés, suivis par la Russie avec 7% des projets et 2,3 milliards de dollars de fonds levés. Et grâce à leur croissance récente, les ICO ont représenté 6,3% du total du financement en actions au premier trimestre 2018 contre 1,6% au cours de l'année 2018.
Que reçoit l'investisseur ? Selon une étude récente de l'Autorité française des marchés financiers (AMF), les droits conférés par les Tokens sont de différentes natures. Dans certains cas, ils confèrent des droits d'usage ou de paiement de services fournis par les entreprises émettrices. Dans d'autres, ils donnent des droits financiers assimilables à des instruments financiers qui prennent la forme soit d'un titre de capital, soit d'un titre de créance, soit d'un dérivé sur matière première. C'est dire que la nature juridique des tokens et des droits qu'ils confèrent restent encore très floue au niveau de toutes les juridictions.
Qu'est-ce qui pousse les entreprises à recourir à ce mode de financement ? Au lieu d'opter pour les autres modes de financement (introduction en bourse, financement bancaire, capital-risque, crowdfunding etc.), certaines entreprises choisissent les ICO pour les avantages qu'elles présentent. Tout d'abord leur souplesse qui permet des levées de fonds dans un temps record. Parmi les exemples souvent cités, l'ICO « Brave » qui a permis à un navigateur web lancé fin 2017 par l'un des cofondateurs de Mozilla, de lever 35 millions de dollars en 30 secondes. Le recours à l'ICO permet aussi à l'entreprise de créer une communauté d'investisseurs engagés et d'un autre côté, d'éviter la dilution du capital. Un autre avantage et pas des moindres qui explique le développement de l'ICO, est la facilité de son lancement et ce, à la différence de l'IPO qui est très encadrée sur le plan réglementaire.
Quels risques pour les investisseurs ? Ils sont nombreux, car les projets sont souvent au stade d'idée ou de démarrage; le risque de non aboutissement est grand. De même, l'absence d'un cadre réglementaire fait que souvent, il y a une asymétrie d'informations entre le porteur du projet et l'investisseur. Les informations présentées dans le « white paper » (l'équivalent de la note d'information pour les IPO), ne sont pas toujours suffisantes et peuvent même dans certains cas contribuer à la mauvaise information de l'investisseur.
Quid des porteurs de projets ? L'un des principaux risques, est le blanchiment des capitaux. De par leur nature, les investissements en crypto-actifs impliquent un niveau élevé d'anonymat, ce qui risque d'en faire des véhicules de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme. C'est ce qui explique que l'Union européenne a modifié récemment sa réglementation relative à la prévention de l'utilisation du système financier aux fins du blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme, afin d'inclure le commerce des crypto-actifs.
Au stade actuel, les régulateurs internationaux estiment que les ICO ne représentent pas une menace pour la stabilité financière en raison de leurs volumes relativement faibles et des liens limités entre les marchés financiers traditionnels et les marchés numériques. Cependant, la plupart des régulateurs plaident pour une surveillance des risques macro-financiers pouvant découler des ICO et des crypto-actifs en général. Reste que l'approche des régulateurs nationaux n'est pas uniforme ; si certains ont interdit purement et simplement les ICO (Chine, Vietnam….), d'autres ont adopté un cadre réglementaire dans le but d'attirer les projets innovants. Quant aux Etats-Unis, la plupart des ICO sont considérés comme des instruments financiers.
En France, les autorités ont opté suite à un rapport de la Banque centrale, pour la mise en place d'un dispositif législatif optionnel permettant d'encadrer les activités liées aux ICO. Ce cadre législatif fait l'objet d'un projet de loi qui est en cours d'examen au niveau du parlement français. Même plus, les autorités françaises ont l'ambition de faire de Paris, la capitale des Initial Coin Offerings (ICO). L'enjeu est de taille : capter les investissements dans les technologies d'avenir.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.