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Covid-19 : Pourquoi le vaccin russe a déclenché autant d'animosité en Occident ?
Publié dans Challenge le 12 - 08 - 2020

L'annonce de la découverte d'un vaccin par le Président Russe Vladimir Poutine a presque suscité une levée de bouclier serti de mépris, de scepticisme et de rejet auprès de l'Europe occidentale. L'OMS, censée jouer dans aucun camp, a été la première à dégainer en affichant une réticence peu commune lorsqu'il s'agit de grands laboratoires faussement généreux à son égard. Suivie de la France qui reste « dans l'attente des grands laboratoires pour disposer d'un vaccin », et d'autres pays. La guerre des vaccins a-t-elle commencé ?
« Ce matin, pour la première fois au monde, un vaccin contre le nouveau coronavirus a été enregistré », a déclaré le président russe Vladimir Poutine. Puis de renchérir, « je sais qu'il est assez efficace, qu'il donne une immunité durable ». Pour enfoncer le clou et prouvé sa bonne foi (sa confiance en ce vaccin ?), le dirigeant russe est allé jusqu'à révéler qu'une de ses filles s'était fait inoculer le vaccin, nommé « Spoutnik V » (V comme vaccin, ndlr), en référence au satellite soviétique, premier engin spatial mis en orbite.
S'il faut, bien évidemment, lire cette annonce de Vladimir Poutine comme un coup médiatique et de stratégie géopolitique (comme il est de nature chez toute nation revendiquant une certaine puissance), le rejet quasi-unanime qu'elle a déclenché chez les Occidentaux "régents et bons samaritains du monde" devrait attiser davantage d'inquiétudes. Comme un seul homme, les soi-disant "grands pays" du monde sont montés au créneau, ici pour décrédibiliser le vaccin annoncé par la Russie, là pour rappeler toute la complexité du process ainsi que toutes les garanties que la Russie doit apporter avant de parler de vaccin. Et fait peu étonnant, c'est l'OMS, Organisation Mondiale de la Santé, qui a mené la charge la première.
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Tour d'horizon du scepticisme
OMS. Déjà, dans les semaines précédant l'annonce de la plus haute autorité russe, l'organisation onusienne avait appelé au respect de « lignes directrices et directives claires » en matière de production de vaccin. Et ce, concomitamment de "scientifiques" étrangers ayant exprimé « leur préoccupation face à la rapidité de la mise au point d'un tel vaccin. L'organisation a ensuite montré ses doutes lorsque la Russie avait affirmé que son vaccin était presque prêt. Elle a, à l'occasion, rappelé que « tout produit pharmaceutique devait être soumis à tous les différents essais et tests avant d'être homologués pour leur déploiement ». Puis, à l'annonce de Vladimir Poutine, l'OMS a réagi « en appelant à la prudence ». Avant de rappeler la litanie de précautions qui entourent l'homologation d'un vaccin. « La pré-qualification et l'homologation d'un vaccin passent par des procédures rigoureuses. La pré-qualification comprend l'examen et l'évaluation de toutes les données de sécurité et d'efficacité requises recueillies lors d'essais cliniques. L'OMS a mis en place un processus de pré-qualification pour les vaccins mais aussi pour les médicaments. Les fabricants demandent la pré-qualification de l'OMS car c'est une sorte de gage de qualité », a indiqué et insisté Tarik Jasarevic, le porte-parole de l'OMS, lors d'une visio-conférence de presse. Face à l'ambition russe de lancer la production massive de son vaccin dès septembre, l'OMS a tenu à tempérer leurs ardeurs en indiquant cette trouvaille devrait être encore vérifiée « indépendamment et scientifiquement ».
France. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, avait quant à lui lâché gros en affirmant, « je n'ai pas à donner ma confiance à ce vaccin russe », ajoutant que « la France et les Européens sont dans l'attente de grands laboratoires pour disposer d'un vaccin ». La démarche de recherche d'un vaccin, selon le ministre français, n'est pas une démarche d'un médecin français, mais une démarche européenne (…) qui travaille avec tous les grands laboratoires pour faire en sorte que nous ayons accès à un vaccin, rapporte la presse française. Avant de dire son espoir que le « vaccin européen » sera prêt le plus tôt possible.
Allemagne. Le ministère de la Santé a, de son côté, émis des doutes sur « la qualité, l'efficacité et la sécurité » du vaccin russe. « Il n'y a pas de données connues concernant la qualité, l'efficacité et la sécurité du vaccin russe », a rajouté une porte-parole du ministère de la Santé germanique, rapportée par les médias.
Etats-Unis. Le ministre américain de la Santé a lui aussi fait part de son scepticisme après l'annonce du développement par la Russie de ce premier vaccin contre le coronavirus. Celui-ci a tenu à rappeler la nécessité de « fournir des vaccins sans danger et efficaces et que les données soient transparentes. Ce n'est pas une course pour être le premier », a-t-il déclaré à la presse lors d'une conférence téléphonique. Il a souligné au passage que « je dois souligner que deux des six vaccins américains dans lesquels nous avons investi sont entrés dans la phase des essais cliniques il y a trois semaines, alors que le vaccin russe ne fait que commencer », a-t-il ajouté, égratignant encore les Russes au passage quant au fait qu'ils n'ont pas publié les données des premiers essais en Russie (manque de transparence).
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"Experts". De nombreux "scientifiques occidentaux" n'ont pas manqué de joindre leurs voix au haro général, exprimant doute et réticence. "L'expert" François Balloux, de l'University College de Londres, a qualifié l'initiative russe de « décision irresponsable et imprudente ». Et d'ajouter, qu'« une vaccination de masse avec un vaccin mal testé n'est pas éthique. Tout problème lors de la campagne de vaccination serait désastreux tant par ses effets sur la santé des personnes vaccinées que pour l'adhésion à la vaccination dans le grand public ». La "virologue" française Marie-Paule Kieny, ancienne directrice générale adjointe à l'OMS, a quant à elle estimé que « cette déclaration est prématurée puisqu'on ne sait pas encore si ce vaccin (ou aucun autre) va protéger contre le Covid-19, ni quelle sera la durée de l'immunité. Le recul après les premières immunisations chez l'homme n'est que de quelques mois/semaines ». Le ministère russe de la Santé avait affirmé que le vaccin permettait d'assurer une immunité longue pouvant aller à 2 années. Plus d'un milliard de doses ont été pré-commandées par 20 pays étrangers, a rajouté Kirill Dmitriev, président du fonds souverain russe impliqué dans le développement du vaccin. Celui-ci a également annoncé que la phase III des essais commençait mercredi et que le début de la production industrielle était prévu en septembre.
Guerre d'égo, guerre d'argent
Si le vaccin russe a encore toutes ses preuves à faire, et que le monde doit attendre des autorités russes les données pour de plus amples tests, vérifications et autres procédures de sécurité, pourquoi donc réserver un tel accueil froid à cette annonce, avec autant de scepticisme, au lieu d'un accueil chaleureux tel qu'on en réserve à une bonne nouvelle avant d'inviter à poursuivre les procédure d'homologation ? Verra-t-on le même accueil suspicieux si l'un de ces laboratoires chéris de l'OMS annonce un vaccin ?
Derrière ce rejet préventif et unanime du vaccin russe se cache, comme on le sait tous bien, de gros intérêts financiers que les "grands laboratoires" et les pays qui les soutiennent ne veulent pas voir la Russie leur ravir. En effet, en dehors des milliards de dollars de subventions distribuées ici et là, et des précommandes des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France (pour ne citer que ceux-là) qui se chiffrent en autant de milliards de dollars, découvrir en premier un vaccin mettrait le laboratoire en question en bonne position pour prendre de gros marchés dans le monde. Et dans cette concurrence que se font les laboratoires américains d'une part et ceux européens de l'autre, un troisième larron qui s'invite à la table n'est forcément pas le bienvenu. Car, face à la psychose créée et martelée tous les jours dans les médias, les populations sont, a priori, prêtes pour se conformer aux ordres de vaccination, dès que l'Occident aura validé son vaccin.
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Puis il y a l'OMS. Celle-ci désormais si tatillonne sur le vaccin russe est restée étonnamment muette depuis des années face aux nombreuses révélations sur tous ces vaccins qu'elle a validés et cornaqués, et qui ont causé tant de drames humains dans nombre de parties du monde. De plus en plus d'études démontrent l'inefficacité des vaccins, voire même leur nocivité. En Inde, le vaccin contre la poliomyélite aurait causé près d'un demi-million de cas de paralysie chez des enfants vaccinés.
Peut-on alors faire confiance aux vaccins prochains validés par l'OMS ? Là est toute la question.
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