L'Equateur consolide sa position sur le Sahara marocain : Un tournant diplomatique majeur    CNP: Vers sur une autorégulation efficace de la profession journalistique    Le Conseil de gouvernement examine un accord d'accueil entre le Maroc et l'Agence de développement de l'Union africaine    Inauguration d'une nouvelle ligne aérienne Essaouira-Barcelone    Renault Group Maroc célèbre la sortie du 2000ème Mobilize DUO, premier véhicule 100% électrique fabriqué à Tanger    Comment se sont comportés les secteurs industriels en mai    ONMT : Une mobilisation collective pour repenser le tourisme marocain    BKGR: Les créances en souffrance culminent à 101 MMDH    SM le Roi félicite le Président américain à l'occasion de la fête nationale de son pays    Le monde selon Dominique de Villepin [Par Eric Besson]    Brésil : des ONG soumettent à la COP30 un plan pour préserver l'Amazonie    Les prévisions du vendredi 4 juillet    Températures prévues pour le samedi 05 juillet 2025    Couverture sociale : La généralisation toujours hors de portée    «ImagineTaVille » : La Fondation Attijariwafa bank dévoile les lauréats de la 2ème édition    L'ambassade et les consulats généraux du Maroc en France rendent hommage aux pionniers de l'immigration marocaine    Les FAR modernisent leurs avions C-130 avec l'appui du géant américain L3Harris    Mercato : Nico Williams prolonge officiellement à l'Athletic Bilbao jusqu'en 2035    CAN (f) Maroc 24 : Vilda et Chebbak confiants avant le choc face à la Zambie !    Tennis/ ITF Men's World Tennis Tour du T.C.M.Tanger: Ce samedi, Dlimi et Bennani en vedettes !    Les pharmaciens mettent en garde contre la vente illégale des compléments alimentaire    Abdessamad Kayouh préside la cérémonie de remise des diplômes à l'ISEM    L'Equateur inaugure son Ambassade à Rabat    Fondation Mohammed V : 13 nouveaux centres au service de la cohésion sociale    Elections partielles : L'Istiqlal, le PAM, le RNI rafflent 64% des sièges    Réforme des EEP : La CGEM pleinement engagée aux côtés de l'ANGSPE, affirme Chakib Alj    L'Humeur : La Nuit des musées et cætera    CAN 2024 féminine : La CAF double la prime du vainqueur et augmente les récompenses    Argelia: El historiador Amine Belghit condenado a 5 años de prisión    Moroccan by-elections see government majority parties dominate    La diplomatie marocaine nomme vingt-deux nouveaux consuls généraux dans un large redéploiement stratégique    Mohamed Abdennabaoui élu président de l'Ahjucaf lors de l'assemblée de Rabat    L'Office national des aéroports réorganise ses pôles en prévision de l'horizon 2030    Rencontre entre le Directeur général de l'ICESCO et l'Ambassadeur de Chine au Maroc pour discuter des préparatifs de la participation à la réunion ministérielle sur le dialogue des civilisations à Pékin    Fouzi Lekjaa intronise Achraf Hakimi en Leader des Lions de l'Atlas    Coopération Maroc-Espagne-France : 15 tonnes de cannabis saisies    Les secteurs porteurs en Côte d'Ivoire : quelles opportunités pour une entreprise marocaine ?    Algérie : L'historien Amine Belghit condamné à 5 ans de prison    CAN 2024 féminine : Les six stades qui vont accueillir les matchs au Maroc    Spain : Sumar pressures PSOE over coalition pact, avoids Western Sahara dispute    Solidarité à Khénifra : le ministère de la Santé prend en charge le traitement de Firdaws Bousarfan    Casablanca : 4 personnalités décorées chevalières de l'Ordre des arts et des lettres par la France    Essaouira accueille la 2ème étape du Championnat du Maroc de Kitesurf Strapless    Biens culturels. La Côte d'Ivoire et la Suisse s'accordent    Tanger : Le caftan marocain brille lors de la Luxury Network Morocco    L'Atalanta et l'OM se disputent les faveurs de Nayef Aguerd    Le président de la Fédération kabyle de football écrit : Quand une interview devient un chef d'accusation de terrorisme en Algérie    La ville marocaine de Chefchaouen renaît en Chine : une réplique fidèle de la ville bleue au cœur de Harbin    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Liberté d'expression: Mais qui veut museler internet ?
Publié dans Challenge le 11 - 02 - 2013

Alors que la presse se bat pour sa survie, internet prend le pas sur les moyens traditionnels d'information. Un projet de loi vise à donner un statut aux internautes, ce qui soulève d'autres problèmes. Déjà, certains crient au bâillonnement de la liberté d'expression.
Uu moment même où Mustapha El Khalfi , Ministre marocain de la Communication, planche sur un nouveau code de la presse, le temps semble se couvrir pour les internautes et cyber-activistes. “Nous sommes en train de travailler sur un statut pour les web-journalistes", confirme une source au sein du ministère de tutelle. Cette information, feu Abdessadek Rabii, alors secrétaire général du gouvernement me l'avait annoncée, personnellement, lors d'un entretien en 2006. Depuis, son idée de donner aux internautes le statut de journaliste semble avoir fait du chemin, et être sur le point de se concrétiser. Pour ce qui est des concernés, les réactions sont mitigées. Pour certains, ce serait une manière d'avoir accès aux mêmes informations que les journalistes “traditionnels", voire de reconnaître la fonction de web-journaliste. Pour d'autres, c'est une tentative supplémentaire de museler internet. Sans tomber dans la paranoïa, on peut se demander si le positivisme ne relève pas de la naïveté. Le droit à l'information, même mentionné dans la Constitution, est une utopie au Maroc, et d'aucun ne le contesterait. Pire, le nouveau code de la presse est encore en projet et devrait être adopté. En attendant, si le projet était adopté, les internautes encourraient les mêmes peines -36- que les journalistes. Dans ce contexte, une question se pose: qui cherche à museler internet ?
Web-journalisme : catch me, if you can !
Selon une source parlementaire, le problème se pose en d'autres termes: “aujourd'hui, on parle de liberté d'expression, mais les gens en font tout et n'importe quoi. Certains journalistes n'écriront que s'ils sont payés. Et il est triste de constater que dans certains supports, les peines n'empêchent pas certains d'écrire des contre-vérités. Sur internet, c'est encore pire, et on passe directement à la diffamation. Sans recours possible." A l'évidence, certains, dans la classe politique pencheraient vers un durcissement des peines plutôt qu'à un allègement comme le préconise le ministre PJD, lui même ancien journaliste. Mais d'un point de vue technique, ce problème en pose un autre, juridique cette fois-ci : “sur internet il y a un problème de territorialité. Comment peut-on poursuivre un contrevenant à la loi américaine au Maroc, par exemple? Toute loi qui serait mise en place répondrait à un droit international et nécessiterait un consensus bien difficile à obtenir", expliquait le juriste Mehdi Lahlou. Un internaute qui écrirait depuis la France ne serait donc pas justiciable au regard de la loi marocaine, avec ou sans carte de presse. Mais tout de même, à qui profite le crime?
Internaute = journaliste ?
“Après les révolutions arabes, plusieurs gouvernements, jusque là sceptiques quant à la portée d'internet, ont pris conscience de sa “capacité de nuisance". Ils ne croyaient pas qu'il s'agissait d'une arme capable de divulguer des vérités sur le régime. Internet a été un choc aussi bien pour les peuples, que pour les régimes, comme ceux de Bahrein ou d'Arabie Saoudite", explique le Dr Hisham El Miraat, président marocain du groupe international de défense des libertés sur le net, Global Advocacy. Pour lui, ce sont aussi bien les corporations, que certains régimes qui auraient intérêt à museler internet. Pour d'autres internautes, preuves en seraient les tentatives, supposées ou réelles, de Microsoft de racheter le world wide web, ou encore, le recrutement des bloggers qui testent les produits de grande consommation. Ce qui se fait à l'international commence à poindre le bout de son nez au Maroc. Même sans carte de presse, on constatait la présence de représentants du micro-blogging, lors des conférences de presse relatives à la ligne de chemin de fer à grande vitesse, ou encore lors des explications de la ministre de la famille et des solidarités, Bassima Hakkaoui et de la famille de Amina Filali en 2012. Dans les faits, accorder une carte de presse aux internautes, semble relever plus de la formalité que d'un processus ardu.
Le Maroc : terre promise des cyber-dissidents
Mais le gouvernement marocain en profiterait- il pour museler internet ? “Le Maroc est l'un des pays les plus libres en matière d'accès à internet. Tous les sites, qu'ils soient d'opposition ou pro-polisario sont accessibles sans limites," analyse Dr Al Miraat. En matière de libertés sur le web, le Maroc est encore bien loin devant des pays comme les Emirats Arabes Unis ou le Koweit, où il est nécessaire de s'identifier avant de se connecter. Tout comme en Chine. Dans des pays développés, comme en Corée du Sud, l'anonymat est en passe de disparaître. Dans ce contexte, le Maroc prend des airs de terre promise des cyber-activistes. Mais pas réellement : “en juillet 2012, le site du groupe contestataire Mamfakinch avait été piraté. Les logiciels de piratage utilisés ont permis de remonter jusqu'à un fabricant italien de logiciels, logiciels qui coûtent très chers cela s'entend." Autre source d'inquiétude, selon le site d'information reflets.info, le Maroc se serait porté acquéreur d'un logiciel de surveillance en ligne, Pop Corn. De quoi soulever des inquiétudes dans le Royaume.
Plus de combat à mener ?
Cependant, la Maroc est loin d'être la brebis galeuse du monde. Déjà, à l'international, le réseau social Facebook prend des positions, pour le moins “particulières". Le site de Marc Zuckerberg avait, par le passé, supprimé des pages de soutien à l'intifada palestinienne. Plus récemment encore, le site avait arrêté une page des féministes arabes. De quoi soulever des questions de l'indépendance de ces nouveaux supports de médias… Plus anciennement, la compagnie Google fournit l'identité des bloggers à la police, pour peu qu'on lui présente une ordonnance de tribunal. “L'expérience nous l'a prouvé, trop de pouvoir pousse à l'abus. Le réel problème est que nous avons reproduit, sur internet, les mêmes antagonismes que dans la vie réelle entre les gouvernements, les entreprises et les usagers. Naturellement, les deux premiers auront tendance à s'unir, et c'est aux internautes de défendre leurs libertés", conclut Dr Al Miraat. La fin d'une époque?


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.