Un groupe d'ONG a remis vendredi à la présidence brésilienne de la COP30 un plan visant à stimuler les investissements pour la conservation, la restauration et le développement durable de l'Amazonie, en amont de la conférence mondiale sur le climat qui se tiendra en novembre à Belém. Baptisé « Améliorer le financement des solutions fondées sur la nature pour protéger l'Amazonie : une feuille de route », le document propose un cadre destiné à canaliser les financements climatiques vers le principal bassin forestier de la planète, tout en consolidant l'économie verte et en renforçant les capacités locales à mener des actions durables. L'initiative émane de sept organisations actives dans la région amazonienne depuis plus de trois décennies. D'après la Banque mondiale, si l'Amazonie injecte chaque année quelque 317 milliards de dollars dans l'économie, les montants investis pour garantir sa pérennité n'ont atteint que 5,8 milliards entre 2013 et 2022, bien loin des 7 milliards jugés nécessaires pour éviter un « point de non-retour » menaçant le régime des pluies, la biodiversité et l'équilibre climatique mondial. Lire aussi : Casablanca accueille le Forum sur les données et la gouvernance en Afrique Moins de 3 % de ces fonds ont été consacrés à des solutions basées sur la nature et à peine 11 % à l'adaptation des infrastructures locales. Pour combler ce déficit, les organisations proposent de réorienter les subventions des filières les plus polluantes vers l'économie verte, d'accroître la traçabilité grâce aux technologies satellitaires, de promouvoir les paiements pour services environnementaux et de lutter contre les activités illégales transnationales telles que le trafic d'animaux, le commerce illicite ou la spéculation foncière. Elles soulignent également le rôle du fonds international Tropical Forests Forever, qui vise à lever 5 milliards de dollars par an, dont 2 milliards pour l'Amazonie, soit quatre fois plus que les flux financiers annuels enregistrés sur la dernière décennie. Les promoteurs espèrent aboutir à une « Déclaration mondiale pour l'Amazonie » qui engagerait les Etats parties à la Convention climat à soutenir ce biome-clé dans la lutte contre le réchauffement.