Washington: l'engagement de SM le Roi en faveur de la coopération Sud-Sud, pilier stratégique de la politique étrangère du Maroc, mis en avant à l'OEA    Conférence à Rabat sur "la protection des données à caractère personnel et le droit d'accès à l'information au Maroc"    Océanographie: Madagascar souhaite tirer profit de l'expérience marocaine    David Govrin sanctionné par des mesures disciplinaires sans être démis de ses fonctions    La carte complète du Maroc sur le maillot Berkane irrite en Algérie    CAN de futsal : Le Maroc qualifié pour la finale et pour le Mondial    Demi-Finales de la Coupe de la confédération: La CAF autorise la RSB à rentrer au Maroc si...!    Morocco team reaches Futsal CAN final and World Cup    Australie : Ramzi Boukhiam s'illustre dans le Championship Tour 2024 de surf    Fez police arrest suspect in tourist scam    Tanger : Interpellation de trois individus pour trafic de drogue    Frais de scolarité : les parents affaiblis par les retombées de l'inflation, crient leurs inquiétudes    Covid-19 : Onze nouveaux cas et un décès    Morocco's Royal air forces rescue 12 migrants stuck on cliff near Laayoune    Conférence régionale de la FAO pour l'Afrique : la sécurité alimentaire cristallise le débat    Aéronautique : le Maroc engagé à soutenir le développement des compétences    Zinedine Zidane va-t-il rejoindre le Bayern Munich? Les paris sont lancés    Botola D1/ J27: Sans RCA-RSB reporté    Sahara : les positions constantes et positives du Libéria consolident les relations bilatérales, se félicite Nasser Bourita    Transparence et accès à l'information, valeurs cardinales entreliées, dit Omar Seghrouchni    Salon du livre : 743 exposants de 48 pays attendus, l'Unesco invitée d'honneur    RAM lance un appel d'offres pour l'achat de nouveaux avions    Fortes pluies et rafales de vent samedi au Maroc, les automobilistes appelés à la prudence    A Washington, Mme Fettah met en avant les réformes engagées au Maroc sous le leadership de SM le Roi    Les entreprises portugaises veulent profiter du Mondial 2030 pour investir le marché marocain    Migration: la conférence régionale de l'Afrique du Nord salue l'engagement fort de Sa Majesté le Roi dans la mise en œuvre de l'Agenda Africain*    Décès de l'artiste égyptien salah saadani    Capacité future à épargner : perception pessimiste des ménages    Netflix au sommet du streaming avec près de 270 millions d'abonnés    La Chambre des représentants tient lundi une séance plénière pour le parachèvement de la composition de ses organes    Fortes averses : les usagers des routes appelés à faire preuve de prudence    Le roadshow américain de l'ONMT boucle sa tournée à New York    Russie: Un bombardier stratégique s'écrase dans le sud    La Fondation BMCI, en partenariat avec la Galerie 38, lance l'exposition « Vogue »    Les autorités algériennes empêchent la RS Berkane de rentrer au Maroc    Décès de l'acteur égyptien Salah El-Saadany    Aviation civile : l'industrie des aéronefs se structure    Un missile israélien frappe l'Iran, selon des responsables américains (Médias)    Tunisie: Deux terroristes arrêtés à la frontière avec l'Algérie    Marché britannique/ Conseilsau voyage : plus de peur que de mal    Burundi. Les inondations déplacement 100.000 personnes    L'Afrique du Sud ne répond pas aux exigences de la Convention relative au statut des réfugiés    La Croisée des Chemins et l'héritage d'Abdelkader Retnani    Réguler la distribution pour surmonter la crise de l'édition    L'Ecriture et le Temps : Une réflexion au cœur du Salon Maghrébin du Livre    Europa Conférence League / Quarts de finale : El Kaâbi et El Arabi également en demi-finale !    Le Sommet Corée-Afrique au cœur d'une réunion entre Nasser Bourita et la vice-ministre coréenne des AE    La SNRT forme des étudiants aux métiers de la réalisation et la scénographie    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Cyber-attaque. Une quatrième guerre mondiale se pointe à l'horizon
Publié dans Challenge le 16 - 06 - 2021

Après la pandémie (Covid-19), de nombreux analystes chevronés n'hésitent nullement à annoncer l'éventualité (imminente), à pas microscopiques et invisibles, d'une nouvelle guerre mondiale (quatrième), de nature cybernétique. Appelée guerre de la toile, cyberguerre, cyberwarfare ou encore guerre cybernétique, aucun pays n'est, aujourd'hui, totalement à l'abri et ses répercussions pourraient s'avérer– à court et/ou moyen termes – dramatiques, et bien plus graves que celles engendrées par le coronavirus.
Des conflits qui ne se déroulent plus, comme dans le passé, sur un champ de bataille restreint mais essentiellement dans l'espace numérique, à un niveau planétaire. Les cyberattaques envers les pays n'ont cessé de se multiplier ces dernières années et particulièrement après l'usage de plus en plus répandu du travail à distance, particulièrement, suite à la crise pandémique. Même les pays les plus avancés en matière informatique et en technologie de l'information n'échappent point à cette montée en puissance des menaces cybernétiques. S'inscrivant parfois dans le cadre d'une bataille de l'information, menée entre Etats, les règles d'éthique et de meilleures pratiques ne sont plus d'usage.
Chacun use de compétences humaines et de techniques de pointe pour porter nuisance à des réseaux informatiques vitaux (bancaires, sécuritaires, nucléaires, sanitaires, énergétiques, etc.), grâce à différents types d'attaques tels que l'hameçonnage ciblé (spearphishing1) ou par point d'eau (watering hole 2), des programmes malveillants ( malware 3), l'écoute clandestine ou encore le cassage de mot de passe. Ce qui peut paralyser, en quelques heures, toute une économie, détruire des centaines de milliers de vies humaines et provoquer, carrément, de réelles crises politiques, financières et sociales.
Lire aussi | Khalid Qalam : «le Maroc doit accueillir une «Gigafactory» de batteries pour véhicules électriques»
Ces surdoués, connus sous le nom de hackers, black hat, pirates informatiques, cybercriminels ou cyberterroristes qui – jadis – recouraient à leurs expertises en programmation en vue de s'introduire dans les systèmes de leurs cibles, dans le seul objectif de voler des informations (codes de cartes bancaires, mots de passe donnant accès à des boites mails personnelles et professionnelles, etc.) ou encore pour se distraire, sont devenus les perles rares que tous les Etats, particulièrement les services de renseignements gouvernementaux, cherchent absoluement à recruter.
Les intérêts, de nature politique, consistent, généralement, à mener des opérations d'espionnage politique et militaire, des campagnes d'influence, visant à orienter les résultats d'élections ou encore à prendre le contrôle d'outils de communication à distance. Quant aux enjeux économiques, ceux-ci peuvent concerner, notamment, l'espionnage industriel ou encore des opérations de dénigrement d'entreprises étrangères concurrentes dans un domaine déterminé dans le but d'une domination de marché sur les plans international et régional. Toutefois, est-il important de souligner que même les organisations cybercriminelles peuvent également mener des actions malintentionnées. D'où l'intérêt pour tous les pays de réfléchir à asseoir des mécanismes de coopération internationale, y compris africaine, destinés à lutter contre les agissements émanant de ces groupuscules scélérates qui deviennent de plus en plus structurés.
Les champions du cyber
Aujourd'hui, une réelle course aux cyber-armes a tendance à fragiliser le pouvoir de dissuasion de l'arme chimique, biologique, radiologique et nucléaire. Les Etats-Unis d'Amérique, Israël, la Russie et la Chine semblent détenir le monopole en matière de contrôle du cyberespace, avec des systèmes de dissuasion très robustes et extrêmement offensifs, basés sur la ruse et la tromperie dans les relations tactiques. L'équilibre stratégique mondial semble ainsi être orchestré par ces quatre principaux architectes, dont les affrontements commencent, dés à présent, à se manifester, de manière vraiment très directe et claire.
En témoignent les récentes cyberattaques menées par la Russie et la Chine contre des cibles américaines et dont les Etats-Unis n'ont pas tardé à riposter quelques semaines plus tard, de manière sévère, en bloquant notamment l'accès à des sites officiels russes, tels que ceux du Kremlin, de la Douma ou encore de l'Agence russe de la sécurité des systèmes d'information (Roskomnadzor).
Conscient de l'importance de la cybersécurité, Joe Biden n'a pas manqué de créer plusieurs postes pour renforcer la riposte fédérale. Une manière de démontrer, si besoin est, tout l'intérêt porté par ce président américain au domaine de la cybersécurité. A ce sujet, la Maison Blanche a même, récemment, sensibilisé le secteur privé, à travers une note adressée aux dirigeants et chefs d'entreprises, les incitant à redoubler leurs efforts et leurs vigilances, en matière de prévention contre la cybercriminalité, suite à la recrudescence des cyber-attaques étrangères visant des cibles américaines sensibles.
D'ailleurs, Anne Neuberger, conseillère adjointe à la sécurité nationale de Biden pour la cyber-technologie et les technologies émergentes, n'a pas manqué de signaler, lors de l'une de ses interventions médiatiques que « le nombre et la taille des incidents de ransomware ont considérablement augmenté ». De toute manière, les USA, berceau de l'internet, se placent au premier rang mondial en matière de cybersécurité, avec une industrie évaluée à des dizaines de milliards de dollars, suivi par son partenaire stratégique qu'est Israël.
Lire aussi | Début imminent de la construction du gazoduc Maroc-Nigéria
Ces deux puissances, pourraient ainsi, à elles-seules mener, conduire, et orienter un monde en réseau, en assistant les Etats, en vue de construire leur cybersécurité, à travers, notamment, le renforcement de la sécurité et la résilience de leurs infrastructures vitales, ainsi que dans la construction de leurs cadres normatifs, les prévalant à poursuivre les auteurs de cyberattaques et de les sanctionner sévérement. Un exemple à suivre est celui du Royaume qui, dans le cadre de la Feuille de route de coopération maroco-américaine en matière de défense (2020-2030), a bien veillé d'y inscrire parmi les menaces à traiter, celles liées à la cyber-criminalité.
Cyber-menace, nouvelle arme de la diplomatie
A vrai dire, le numérique – qui est d'époque – a complétement ébranlé les pratiques diplomatiques classiques. En effet, les cyber menaces, soient-elles militaires, criminelles ou encore informationnelles, s'inscrivent dans le pipeline des relations internationales. Rien qu'au récent Sommet de l'OTAN de ce mois de juin 2021, son ordre du jour ne pouvait nullement ne pas intégrer la question des cyber-menaces, un sujet qui devient de grande importance et le catalyseur de tout programme, de même qu'un document interne, approuvé à l'unanimité par cette Alliance atlantique, d'inscrire au « cybermonde la solidarité automatique en cas d'agression ».
Ceci démontre, une fois de plus, toute l'importance accordée par la communauté internationale, particulièrement les grandes puissances, aux enjeux stratégiques, notamment militaires et sécuritaires, liés aux cyber menaces, comme c'était le cas, pour le nucléaire où chacun tentait de dissuader l'autre. Ainsi, à l'exemple de la diplomatie nucléaire – qui s'était fortement activée pour permettre d'encadrer les programmes nucléaires de certains pays, lesquels pouvaient représenter un énorme danger pour le monde et essentiellement leurs régions – la cyber-menace devient, aujourd'hui, une arme fort redoutable et fatale de toute diplomatie.
Lire aussi | Le Maroc peut profiter de la guerre géopolitique du Gaz européen
A ce titre et face au caractère transnational de la cyber-menace, une coopération internationale s'impose, à travers une réponse mondiale commune de l'ONU, marquée, notamment, par la confection de normes internationales contraignantes en matière de cybersécurité, permettant ainsi de cadrer certains Etats qui utilisent la cybermenace, comme une arme diplomatique.
La création d'une armée africaine de cyber-défense
Ces dernières années, plusieurs logiciels malveillants ont été détectés dans différents pays africains, dont le principal objectif consiste à espionner et à surveiller des systèmes d'information stratégiques, ainsi que des personnalités occupant de très hauts rangs hiérarchiques. Il est temps pour l'Afrique de disposer d'un cadre de certification en matière de cybersécurité à l'échelle continentale pour les produits, services et technologies numériques. Il n'est point concevable de se faire livrer, de bout en bout, des solutions de cyber-défense, clefs en main, sans pour autant disposer, du moins, de ressources immatérielles hautement qualifiées en la matière.
Aujourd'hui, une Agence africaine de cybersécurité, à l'exemple de l'Agence de l'Union européenne pour la cybersécurité devrait impérativement être instituée pour jouer un rôle clef, en apportant un soutien considérable à l'Union africaine et partant contribuer au renforcement de la confiance et la sécurité numérique dans toute l'Afrique. Cette entité, en cas de sa création, permettrait à l'Afrique de devenir une réelle armée de cyber-défense, avec de fortes capacités de réponse aux différentes formes de cyber-attaques.
Tribune et Débats
La tribune qui vous parle d'une actu, d'un sujet qui fait débat, les traite et les analyse. Economistes et autres experts, patrons d'entreprises, décideurs, acteurs de la société civile, s'y prononcent et contribuent à sa grande richesse. Vous avez votre opinion, convergente ou différente. Exprimez-la et mesurez-vous ainsi à nos tribuns et débatteurs.
Envoyez vos analyses à : [email protected], en précisant votre nom, votre prénom et votre métier.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.