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Services : Bouleversements dans la grande distribution
Publié dans Challenge le 24 - 05 - 2008

Dans ce nouvel eldorado de l'économie marocaine, les tractations vont bon train, loin des yeux indiscrets, ce qui en dit long sur la reconfiguration en cours du secteur de la grande distribution. C'est ainsi que depuis que le groupe français Auchan a plié bagages et bouclé dernièrement son contrat d'assistance et de sourcing avec l'ONA dans la gestion des supermarchés Acima et du réseau d'hypermarchés Marjane, tous les yeux sont tournés vers le leader marocain de la grande distribution. Depuis lors, seul maître à bord, le microcosme du secteur se demandait si les deux enseignes du groupe ONA allaient se rapprocher d'un partenaire stratégique. Eh bien, Marjane se rapprocherait d'Intermarché, leader français du supermarché et acteur important des hypermarchés. Si rien n'indique pour l'instant que ce géant français pourrait s'inviter dans le tour de table des deux enseignes marocaines de distribution, il semble que les responsables du pôle distribution du holding ONA seraient plutôt intéressés par un contrat de sourcing. En clair : Intermarché deviendrait fournisseur d'Acima et de Marjane. «C'est une logique purement commerciale. Car, à travers cette tentative de rapprochement, les responsables du pôle distribution du holding ONA essayent tout simplement de récupérer le manque à gagner de la gamme de produits Auchan. En effet, le contrat de sourcing avec Auchan, qui a pris fin dernièrement, générait des marges très intéressantes pour Marjane et Acima. Or, Intermarché détient un riche portefeuille de références et de marques, sans compter qu'il est propriétaire de plusieurs usines», analyse ce professionnel du secteur de la grande distribution.
Un allié de taille
Ce leader des supermarchés en France serait un allié de taille pour les enseignes de distribution de l'ONA qui cherchent actuellement à dépendre de moins en moins des fournisseurs locaux et, par ricochet, à disposer de leurs propres marques qui génèrent plus de marges. Pour cela, Intermarché ferait bien l'affaire. Ce groupe français a la réputation de proposer des produits censés égaler en qualité les produits leaders, tout en étant vendus 20 % moins chers. Mieux encore, ce N° 1 français des supermarchés, qui signe régulièrement des alliances avec des distributeurs étrangers, mène une stratégie d'intégration industrielle et possède ses propres unités de production pour plusieurs catégories de produits alimentaires, soit 44 usines. Il faut dire que depuis son divorce avec Auchan, les responsables du Pôle distribution de l'ONA essaient de recadrer le positionnement de leurs deux enseignes fétiches. Coïncidence ou pas, ces dernières ne risquent pas d'être prises de vitesse par les nouveaux entrants du hard discount, notamment le groupe allemand Lidl (via une franchise) qui vient d'acquérir un terrain dans le quartier Bensouda à Fès et le Turc BIM, qui est en train de recruter en vue de son installation dans le Royaume pour créer une chaîne de superettes couvrant les principales villes du Royaume. Même si les responsables du Pôle distribution de l'ONA affichent depuis 2005 leur volonté de faire un hypermarché discount pour tous les Marocains à travers Marjane, ils veulent aujourd'hui aller plus vite en y associant Acima. C'est ainsi que cette enseigne travaille actuellement sur un projet de discount qui vise tout d'abord à tester le concept à travers trois magasins pilotes, qui auront donc moins de références pour réduire l'assortiment (coût de manutention, stockage…). Aujourd'hui, convaincus du bon filon, les responsables ont déjà mis en branle le concept avec le premier magasin Acima Mohammed VI. À leurs yeux par exemple, pour ouvrir demain deux magasins Marjane par an et atteindre rapidement un parc de 30 magasins, il faut inéluctablement s'orienter vers les catégories à plus faible pouvoir d'achat. Marjane doit apparaître comme une enseigne économique. C'est ainsi qu'un nom de code est apparu depuis 2005 dans les rayons du leader marocain de la grande distribution : PE (pour produits économiques). Ils sont 10 à 15 % moins chers que les autres produits de même nature.
Contrer le turc BIM
Dans le secteur de la grande distribution, certains opérateurs y voient déjà une manière de contrer le turc BIM, déjà confronté au défi de trouver les bons emplacements et des profils adéquats sur le marché du travail. À regarder de près les rythmes d'ouverture des magasins à travers le Royaume, les affaires marchent bien dans ce secteur de la grande distribution. À peine installé à Tanger, Métro, qui possède des entrepôts à Casablanca (deux), Fès, Marrakech, Rabat et Agadir, s'attelle à en ouvrir un deuxième dans la cité ocre, où Aswak Assalam vient d'ouvrir un deuxième hypermarché à Guéliz, non loin de la gare ferroviaire.
Cependant, cette nouvelle course des opérateurs de la grande distribution pour atteindre la taille critique et, par ricochet, pour proposer des produits à bas prix, n'est pas sans conséquence sur les relations de ceux-ci avec leurs fournisseurs locaux, qui sont de plus en plus pris à la gorge (voir encadré). Quoi qu'il en soit, le secteur de la grande distribution, actuellement en grande ébullition, n'en finira pas de sitôt de surprendre. Le groupe français, numéro 2 mondial de la grande distribution qui parlait, il y a deux mois, de son éventuel rapprochement via son franchiseur de la zone Mena avec Aswak Assalam, avant que l'information ne soit démentie par sa maison-mère, Ynna holding, serait en pourparlers très avancés avec le groupe de Mustapha Amhal. La société d'immobilier professionnel de l'ex-patron de Somepi, Imarvest, réaliserait, pour le compte du franchiseur de la zone Mena de Carrefour, les magasins au Maroc, qui seront exploités par le numéro 2 mondial de la grande distribution.
Distributeurs-
fournisseurs
Vers une crise
à la «française»
Les fournisseurs estiment qu'ils sont pris à la gorge par la grande distribution. « Si en France, le gouvernement considère que les relations fournisseurs-grande distribution ne fonctionnent pas de manière adéquate, notamment en raison de l'augmentation non maîtrisée des marges arrières et des conséquences néfastes que celles-ci auraient sur les prix de revente aux consommateurs, d'où la réforme de la législation encadrant les relations fournisseurs/distributeurs qui est en cours dans ce pays, au Maroc, les fournisseurs subissent tout simplement le diktat de la grande distribution », estime ce fournisseur de plusieurs enseignes de la place. Résultat de la course : c'est le consommateur final qui paie. En effet, plusieurs fournisseurs, pour ne pas augmenter leurs prix, jouent sur le grammage. «La grande distribution exige de plus en plus des fournisseurs de grande marges arrières. Pour faire face, nombreux sont alors les fournisseurs de mouchoirs en papier (cellulose), de fromage et de détergents qui ont revu à la baisse leurs grammages. Face au diktat de la grande consommation, ils n'ont pas le choix, soit jouer sur le grammage ou augmenter les prix, soit les deux à la fois », estime ce commercial d'une société de produits de grande consommation. Ce sont surtout les petits fournisseurs (importateurs) qui souffrent le plus. Pour rappel, ces marges arrières constituent l'ensemble des avantages financiers consentis par le fournisseur qui ne figurent pas sur sa facture. Ces avantages financiers sont notamment constitués du prix des services rendus par les distributeurs aux fournisseurs. Ces marges arrières représentent, selon différentes sources, entre 12 et 15 % du prix de vente facturé par le fournisseur. Au Maroc, les responsables des grandes surfaces exigent généralement trois types de marges arrières. La première est un budget de coopération commerciale qui permet au fournisseur d'être présent dans le magasin et de profiter ainsi des mises en avant et une parution dans les dépliants. Et même là, ce n'est pas garanti d'avance. La deuxième marge que le fournisseur doit verser est une ristourne de fin d'année, qui peut être conditionnelle selon un objectif fixé ou pas. Elle se situe entre 0,5 % et 1 %. Quant à la dernière marge arrière, elle concerne les frais d'ouverture de magasin. Il s'agit d'une contribution (souvent entre 50.000 et 100.000 DH) aux frais d'assortiment, de référencement ou listing que le fournisseur doit verser. «Nous ne sommes pas à l'abri d'un contrat léonin. Le Conseil de la concurrence doit veiller au grain», prévient un fournisseur. Rappelons qu'en France, les marges arrières sont deux fois plus élevées qu'au Maroc.


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