L'Algérie prépare un «forum mondial de la jeunesse de solidarité» avec le Polisario    Espagne : Des élus du PP irritent les alliés du Polisario    Après sa libération d'Israël, le journaliste El Bakkali remercie la diplomatie marocaine    Detenido en Galicia un marroquí por violación grupal y extrema violencia en Ferrol    Casablanca accueille la 1ère édition du festival AYTA D'BLADI    Taroudant : 14 MDH pour l'aménagement des sites touristiques d'Askaouen et de Tislit    CDM Pay : une nouvelle filiale du groupe Crédit du Maroc au service de l'inclusion financière    Echange de renseignements sur demande : comment le Maroc se démarque    Le ministère de l'Intérieur mobilise les responsables territoriaux autour des priorités royales    Le marché des capitaux quasi-stable au premier semestre 2025    Duke Buchan III : Le Maroc constitue un pilier de stabilité dans la région    France : Hakimi visé par un réquisitoire pour viol    Athlétisme : la Fédération internationale impose un test de genre dès les Mondiaux 2025    L'inflation retombe à un niveau maîtrisé, selon Bank Al-Maghrib    Grandes écoles : 24 élèves marocains admis à l'Ecole polytechnique de Paris    COP15 Ramsar : Le Maroc déjoue une tentative de politisation de la Convention sur les zones humides    Le Royaume-Uni creuse son déficit commercial avec le Maroc à 967 millions de livres (12,4 milliards de dirhams) au 1er août    «Vallée des vaches» : Le Maroc documente des gravures bovines inédites à Tiznit    Fête du Trône : succès populaire pour le Festival des Plages Maroc Telecom    Disparition : Hassan Ouakrim, doyen de la culture marocaine aux Etats-Unis, n'est plus    Cinéma : "Calle Malaga", de Maryam Touzani, en sélection officielle à Venise et Toronto    « Viens à Fenerbahçe » : la folle campagne des fans pour séduire Brahim Díaz    Football: Semedo rejoint Fenerbahçe pour deux saisons    La Chambre des conseillers prend part aux travaux du 4e Congrès mondial du droit communautaire à Lima    Aide directe vers Gaza : une percée logistique qui conforte le rôle du Maroc    Discours du Trône 2025 : Comment le Roi a dessiné les contours d'un Maroc de demain avec confiance et détermination    Vague de chaleur de samedi à mercredi dans plusieurs provinces du Royaume    Pour la presse canadienne, Hicham Jerando, au passif pénal substantiel, «n'est qu'un colporteur de ragots numériques»    Les Palestiniens à Gaza saluent l'aide humanitaire ordonnée par le Roi    La Chine réaffirme son soutien à son partenariat avec le Maroc à l'occasion de la Fête du Trône : Liu Bin souligne la profondeur des relations bilatérales    D'Ahmed al-Mansour ad-Dhahabi à Mohammed VI et Moulay El Hassan... La chaîne de gloire marocaine se perpétue    Marché des capitaux: plus de 53,71 MMDH de levées à fin juin 2025    CHAN-2024 : Le calendrier de la phase de poules    CAF / Le président de la Commission d'arbitrage mis à l'écart ? - Confirmation d'une source marocaine en Tanzanie    Sahara : Paris hosts Morocco–France–United States coordination meeting    La FIFA dévoile la liste des arbitres pour le Mondial féminin U17 Maroc 2025    Akinwumi Adesina: « Le Maroc, puissance émergente en Afrique sous l'impulsion royale »    Qatar Airways augmente le nombre de ses vols vers Casablanca pour l'hiver 2025    Mousson estivale au Pakistan: 291 morts et 698 blessés    Mercato / Officiel : El-Azzouzi rejoint l'AJ Auxerre en prêt    Gaza : Le directeur de la Mosquée Al Aqsa exprime sa profonde gratitude à SM le Roi pour l'aide humanitaire    Le Brésil dénonce une ingérence « inacceptable » des Etats-Unis    Températures prévues pour le samedi 2 août 2025    Saisie de 54 000 comprimés psychotropes au poste-frontière de Bab Sebta    Mahmoud Ali Youssouf : Le Maroc « véritable hub africain » structurant    Une star de télé-réalité affirme que le casting de «Housewives» a contracté des parasites après un tournage au Maroc    Fête du Trône : Tétouan illuminée par la retraite aux flambeaux et ses parades festives    Le festival de Fès de la Culture Soufie et des Sagesses du Monde revient pour une 17è édition    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Sécheresse: A quoi vont servir les 250 millions de dollars de la Banque mondiale ?
Publié dans Challenge le 23 - 12 - 2024

Le Maroc fait face depuis plusieurs années à une sécheresse endémique qui bouleverse son agriculture, sa sécurité alimentaire et son équilibre socio-économique.
La rareté des précipitations, accentuée par le changement climatique, met à rude épreuve les capacités du pays à assurer une production agricole stable et durable. Dans ce contexte, l'approbation récente par la Banque mondiale d'un financement de 250 millions de dollars ouvre une fenêtre de possibilités pour renforcer la résilience de l'agriculture marocaine et amorcer une transformation durable du secteur.
Une sécheresse persistante qui change tout
Les données climatiques confirment une réalité alarmante : les précipitations au Maroc sont devenues irrégulières et insuffisantes, affectant gravement les ressources hydriques du pays. Les barrages affichent des taux de remplissage historiquement bas, et les nappes phréatiques s'épuisent sous l'effet d'une exploitation intensive. Ce stress hydrique exacerbe les défis d'un secteur agricole qui représente environ 15% du PIB et emploie près de 40% de la population active.
Lire aussi | Larbi Zagdouni: «Il n'est plus possible de supporter tout le poids du monde rural à la seule activité agricole»
La sécheresse endémique met également en lumière les failles structurelles de l'agriculture marocaine. Une grande partie des exploitations agricoles dépend des pluies pour leur production, rendant le secteur vulnérable aux aléas climatiques. Par ailleurs, les méthodes traditionnelles de labour intensif et la gestion inefficace des sols et de l'eau aggravent l'épuisement des ressources naturelles.
Le soutien de la Banque mondiale
Face à ces défis, le financement approuvé par la Banque mondiale est un adjuvant qui vient renforcer des approches en cours de maturation. Ce programme de 250 millions de dollars vise à renforcer la résilience du secteur agroalimentaire marocain, tout en améliorant la sécurité et la qualité des aliments. Il s'inscrit dans une double dynamique consistant à atténuer les impacts de la sécheresse et à préparer l'agriculture marocaine aux défis climatiques futurs.
Ainsi, les objectifs majeurs du programme consistent, en premier lieu, dans la promotion de pratiques agricoles climato-intelligentes en mettant l'accent sur des techniques telles que l'agriculture sans labour, qui réduit l'érosion des sols et conserve l'humidité. Ce modèle permet de maintenir la productivité agricole tout en préservant les écosystèmes fragiles.
Lire aussi| 250 millions $ de la Banque mondiale pour la gestion des déchets au Maroc
En second lieu, les objectifs consistent à améliorer la gestion de l'eau et des sols en intégrant des technologies modernes pour une irrigation plus efficace. En fait, le programme ambitionne de réduire le gaspillage d'eau, une ressource devenue précieuse. Des investissements dans la régénération des sols complètent cette approche en soutenant une agriculture plus durable.
En troisième lieu, il est question de Développement de l'agriculture biologique sur 25 000 hectares ; ce qui témoigne d'une volonté d'aligner le Maroc sur les normes internationales de durabilité. Cette initiative offre des perspectives prometteuses pour l'exportation de produits agroalimentaires de haute qualité, tout en répondant à une demande croissante de consommation responsable.
En quatrième et dernier lieu, on retient comme objectif le renforcement des normes sanitaires et la sécurité alimentaire, le programme prévoyant la modernisation de 1 200 points de vente alimentaires pour améliorer l'accès des consommateurs à des produits sûrs et de qualité. Cette mesure répond aux attentes croissantes des marchés locaux et internationaux en matière de traçabilité et de sécurité alimentaire.
Des impacts tangibles pour les populations
Le programme ambitionne de toucher directement 1,36 million de personnes, dont près de 120 000 agriculteurs. Ces derniers bénéficieront de formations et d'un accompagnement pour adopter des pratiques agricoles durables et résilientes. Plus d'un million de consommateurs verront également une amélioration de la qualité des produits alimentaires et de leur accessibilité.
Lire aussi | Le Crédit Agricole du Maroc et l'AFD s'engagent pour une agriculture durable
Pour les communautés rurales, cette initiative représente une opportunité de diversification des sources de revenus, notamment à travers l'agriculture biologique et la valorisation des circuits courts. De plus, la modernisation des infrastructures agricoles et commerciales favorisera l'intégration des petits exploitants dans les chaînes de valeur.
Au-delà de la réponse immédiate à la sécheresse, le programme soutenu par la Banque mondiale s'inscrit dans une vision à long terme. En investissant dans des solutions climato-intelligentes et en adoptant des pratiques agricoles durables, le Maroc fait un pas vers la transition écologique et économique. L'agriculture, souvent perçue comme un secteur vulnérable, peut devenir un levier pour bâtir une économie verte, en harmonie avec les objectifs nationaux de développement durable et les engagements climatiques internationaux.
Projections sur l'avenir
En termes de perspectives futures, le développement d'une agriculture durable devrait favoriser de nouveaux acquis pour les acteurs du secteur, à savoir :
* Conférer de nouvelles capacités exportatrices, l'agriculture biologique et la certification des produits agroalimentaires pouvant ouvrir de nouveaux débouchés à l'exportation, notamment vers l'Europe, où la demande pour des produits durables est en forte croissance.
* Renforcer les écosystèmes ruraux en impliquant les populations locales dans des pratiques durables, permettant, ainsi, au programme de contribue à préserver les écosystèmes tout en renforçant la résilience des communautés rurales.
* Promouvoir le modèle régional marocain grâce à ces stratégies innovantes qui pourraient positionner le Maroc en matière de résilience agricole comme une référence dans la région MENA et en Afrique.
Lire aussi | Face à la sécheresse prolongée, faut-il repenser les terres bour ?
Défis pour une mise en œuvre réussie
Malgré ces avancées, la mise en œuvre du programme devra surmonter des défis structurels. L'intégration des petits agriculteurs, souvent réticents au changement, nécessitera un accompagnement personnalisé et des incitations adaptées. De plus, la coordination entre les différents acteurs — publics, privés, et internationaux — sera cruciale pour assurer l'efficacité des initiatives.
La sécheresse endémique qui touche le Maroc exige une réponse audacieuse et coordonnée. Le programme de la Banque mondiale semble offrir une base intéressante pour transformer les défis climatiques en opportunités de développement durable. En misant sur l'innovation, la gestion responsable des ressources, et le soutien aux communautés agricoles, il est possible non seulement d'atténuer les effets de la sécheresse, mais aussi de tracer une nouvelle voie pour l'agriculture, une agriculture plus résiliente, compétitive, et inclusive.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.