L'acheminement rapide et direct de l'aide humanitaire marocaine vers Gaza marque une avancée significative dans une région où les obstacles logistiques et diplomatiques sont souvent insurmontables. Cette opération a une nouvelle fois démontré la capacité du Maroc à traduire ses engagements en actions concrètes, alors que la situation humanitaire dans l'enclave palestinienne reste critique. Le Maroc a une nouvelle fois démontré sa maîtrise des enjeux humanitaires et diplomatiques en parvenant à livrer directement une aide aux populations de Gaza. Dans un contexte marqué par la rareté des accès et les blocages successifs, cette réussite est perçue comme un exploit logistique et diplomatique. L'éditorialiste et analyste politique, Mustapha Tossa a souligné la portée de cette initiative dans une analyse. « L'aide a emprunté un itinéraire permettant l'acheminement rapide et direct aux bénéficiaires palestiniens. C'est une percée et un exploit de plus, fruit de la crédibilité du magistère moral dont dispose le Maroc dans cette région. Dès qu'il prend une décision de livrer de l'aide humanitaire, il sait comment le faire de manière rapide et directe comparativement à d'autres pays », a-t-il expliqué. Ce succès ne constitue pas une première. Comme l'a rappelé l'expert, « depuis le début de cette crise humanitaire à Gaza, le Maroc a été un des premiers pays à avoir réussi à acheminer l'aide par voie terrestre. Cela traduit toute la crédibilité et le réseau de relations importantes dont dispose le Maroc dans la région, lui permettant de réaliser ce genre d'exploit ». Outre la logistique, cette action reflète l'engagement du Roi Mohammed VI, président du Comité Al-Qods, envers la cause palestinienne. Le Souverain est perçu par de nombreux Palestiniens comme un soutien constant, aussi bien sur le plan populaire que diplomatique. « Les Palestiniens sont convaincus qu'au Maroc, ils ont des soutiens indéfectibles à la justesse de leur cause. Le Royaume est l'un des rares pays où se tiennent encore des manifestations populaires pour soutenir la cause palestinienne. Et au niveau des autorités marocaines, Sa Majesté le Roi Mohammed VI milite ouvertement pour la paix dans cette région et défend activement les intérêts des Palestiniens dans les forums internationaux », a précisé Tossa. Pour l'expert, si une prise de conscience internationale émerge aujourd'hui sur la nécessité de mettre fin à la guerre israélo-palestinienne et de reconnaître les droits des Palestiniens, c'est en partie grâce à l'action du Roi dans les forums et entretiens internationaux, notant que les «Palestiniens savent qu'au Maroc, ils ont un défenseur acharné de leur cause, déterminé à faire valoir leur droit à un foyer et à un Etat ». Cette dimension diplomatique prend une résonance particulière dans le contexte actuel. Selon l'analyste, la perception mondiale du conflit israélo-palestinien connaît une mutation profonde. « Le monde a changé de perception. D'abord parce que cette guerre semblait interminable, et ensuite parce que les Israéliens ont commis une faute majeure en recourant à la carte de la famine pour pousser les populations à quitter Gaza. Cette stratégie a provoqué un choc et une angoisse mondiaux », a-t-il fait savoir. Dans ce climat, les récentes annonces internationales marquent un tournant. « Après la proposition française d'Emmanuel Macron de reconnaître l'Etat palestinien le 11 septembre prochain, un effet boule de neige s'est produit. Des pays inattendus comme le Royaume-Uni et le Canada envisagent désormais de soutenir cette reconnaissance. Cela crée une véritable pression sur Israël, qui se retrouve de plus en plus isolé avec les seuls Américains », a souligné l'expert. Ainsi, l'acheminement direct de l'aide marocaine vers Gaza s'inscrit dans un contexte global où les équilibres diplomatiques se recomposent. Pour Tossa, « nous vivons une séquence, un tournant majeur dont les Palestiniens vont forcément bénéficier, puisque la communauté internationale semble désormais déterminée à imposer leur droit national ».