Alors que plusieurs administrations marocaines ont été ciblées par des cyberattaques depuis avril 2025, les autorités du Royaume passent à l'offensive. Le ministère de la Transition numérique et de la Réforme de l'administration, dirigé par Amal El Fallah Seghrouchni, vient d'annoncer une série de contre-mesures pour renforcer la sécurité des plateformes numériques de l'Etat. Objectif : consolider les défenses face à des menaces informatiques de plus en plus sophistiquées. La nouvelle stratégie repose sur une approche graduelle mais structurée. Première priorité : la prévention. Les systèmes d'information de l'administration publique vont faire l'objet d'audits de vulnérabilité réguliers, assortis de correctifs immédiats. Des normes strictes de cybersécurité seront désormais imposées dès l'acquisition de nouveaux équipements ou logiciels. En parallèle, un pare-feu de nouvelle génération est en cours de déploiement pour isoler les zones les plus sensibles et réduire les risques d'intrusion. Dans un second temps, le ministère souhaite renforcer la gouvernance numérique, en améliorant la coordination entre les différentes entités étatiques en cas de cyberincident. Cette dynamique inclut également la mise en place de mécanismes de réponse plus rapides et mieux structurés. Lire aussi | TotalEnergies Maroc prolonge son aventure pour 99 ans supplémentaires Sensibilisation et montée en compétence Au-delà des dispositifs techniques, l'humain reste un maillon essentiel de la cybersécurité. C'est pourquoi le gouvernement mise sur la formation et la sensibilisation des agents publics. Des sessions spécialisées sont menées en partenariat avec la Direction générale de la sécurité des systèmes d'information (DGSSI), afin de diffuser les bons réflexes numériques à tous les niveaux de l'administration. Cette volonté de montée en compétence s'est récemment concrétisée avec l'inauguration, début juin, d'un centre d'innovation en cybersécurité. Issu d'un partenariat entre l'Etat et l'Université Mohammed V, ce centre ambitionne de devenir un catalyseur de recherche, de soutien aux start-up spécialisées, et de formation de talents dans un domaine stratégique. Lire aussi | Salma Ammor à la tête de la nouvelle filiale marocaine de la startup égyptienne d'e-commerce Taager Des ambitions à la hauteur des enjeux Malgré ces attaques récentes, le Maroc jouit d'une reconnaissance internationale en matière de cybersécurité. En 2024, selon le Global Cybersecurity Index de l'Union internationale des télécommunications (UIT), le Royaume figurait parmi les pays de « Tier 1 », obtenant un score de 97,5/100. Ce classement saluait ses performances sur les plans juridique, organisationnel, et en matière de sensibilisation et de gestion technique des alertes. Mais cette reconnaissance ne semble plus suffire face à une menace qui évolue constamment.