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Orientation post-bac. Le maillon faible du système éducatif
Publié dans Challenge le 14 - 07 - 2025

Mal orientés, mal accompagnés, les jeunes se perdent souvent dans des choix d'études par défaut. Marouane El Khiyari, Expert en orientation et fondateur de StudyGuide, dresse un état des lieux du système actuel et milite pour une refonte profonde de l'accompagnement post-bac au Maroc. Détails.
L'orientation post-bac est censée être un tremplin vers l'avenir des jeunes. Pourtant, elle reste l'un des points les plus fragiles du système éducatif dans de nombreux pays, en particulier au Maroc. Pour Marouane El Khiyari, Expert en orientation et fondateur de StudyGuide, le constat est sans appel « L'orientation post-bac reste un point faible du système éducatif, notamment au Maroc et dans les pays francophones, parce que les élèves suivent des programmes qui n'ont pas été suffisamment mis à jour pour répondre aux réalités du marché actuel. »
Le système, selon lui, est figé dans des logiques dépassées, « le système reste figé, avec des cursus hérités d'un autre temps, déconnectés des nouveaux métiers qui émergent chaque année ». Et d'ajouter « les étudiants sont souvent livrés à eux-mêmes, sans réel accompagnement pour les aider à découvrir leurs talents, leurs aspirations ou les opportunités qui s'offrent à eux ».
Ce manque de repères, associé à une vision purement académique de la réussite, engendre une série de dysfonctionnements graves : démotivation, abandon des études, orientation par défaut. « Pour réussir aujourd'hui, il ne suffit plus d'avoir de bonnes notes : les entreprises recherchent des jeunes capables de communiquer, de travailler en équipe, de s'adapter – des compétences qu'on appelle les 'soft skills' et qui sont rarement développées dans les parcours scolaires traditionnels ».
Face à ces défis, la réforme de l'orientation s'impose avec urgence. « C'est pourquoi il devient urgent de réformer l'orientation et les contenus pédagogiques pour qu'ils soient en phase avec le monde d'aujourd'hui, et surtout, avec celui de demain », précise l'Expert.
Le rôle clé des enseignants
Les établissements scolaires et les enseignants devraient être des piliers dans ce processus. Hélas, ce n'est pas toujours le cas, comme l'explique El Khiyari :
« Les enseignants et les établissements scolaires jouent un rôle clé dans l'accompagnement des élèves à cette étape décisive qu'est l'orientation post-bac ».
«Les élèves accordent une grande confiance à leurs professeurs, c'est pourquoi il est essentiel que ces derniers soient formés de manière spécifique pour pouvoir répondre à leurs questions et les guider de façon éclairée ».
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Il dénonce une tendance encore trop répandue à orienter selon les performances scolaires et non les aspirations profondes ;« Certains enseignants orientent les élèves vers des filières perçues comme "prestigieuses" ou "difficiles", simplement parce qu'ils sont bons en mathématiques ou en physique, sans prendre en compte leurs réelles aspirations, leurs compétences transversales ou les besoins actuels du marché ».
Il plaide pour une approche professionnelle et individualisée de l'orientation : « L'accompagnement devrait reposer sur une approche professionnelle de l'orientation, fondée sur une compréhension globale de chaque élève et des débouchés possibles, afin de leur permettre de construire un projet d'avenir cohérent et motivant ».
Les conséquences de cette absence d'orientation sont lourdes. Le choix d'une filière repose souvent sur des critères erronés. « Beaucoup choisissent leurs études non pas en fonction de leurs intérêts ou de leur projet d'avenir, mais simplement en fonction des filières les plus accessibles avec leurs notes, ou celles perçues comme les plus valorisantes socialement » souligne El Khiyari.
Résultat : «On retrouve ainsi des étudiants en médecine ou en ingénierie alors qu'ils n'ont ni la motivation ni l'envie réelle de travailler dans ces domaines ».
Ce décalage entre le choix d'études et les aspirations personnelles conduit à une démotivation rapide : «Une forte démotivation dès les premiers mois, un taux d'abandon universitaire très élevé, et des jeunes qui finissent parfois leurs études avec un diplôme qui ne reflète ni leurs compétences ni leurs aspirations.»
Et ce n'est pas tout : «Cette absence d'accompagnement entraîne aussi un manque de projection professionnelle, une perte de confiance en soi, et dans de nombreux cas, des difficultés à s'insérer sur le marché du travail ».
Pour El Khiyari, la seule manière de briser ce cercle vicieux est de repenser l'orientation dès le lycée : « Ce cercle vicieux pourrait être évité si l'orientation était pensée dès le lycée comme un processus essentiel, personnalisé, et encadré par des professionnels formés».
Les cabinets privés : entre illusion commerciale et expertise
Le vide laissé par le système scolaire a été comblé en partie par des cabinets privés. Mais tous ne se valent pas. « La majorité des structures présentes sur le marché, notamment celles qui se présentent comme spécialisées dans les études à l'étranger, ne sont en réalité que des centres d'inscription.»
Il alerte : « Leur principal objectif est de placer les élèves dans certaines écoles partenaires : tant que l'élève fournit les documents requis et est prêt à payer, il est inscrit. »
Et même si ces centres proposent parfois des préparations linguistiques, le cœur du problème reste ignoré : « Ils ne prennent pas le temps de comprendre le profil de l'élève ni de l'accompagner dans un véritable processus d'orientation. »
L'approche StudyGuide
En rupture avec ces pratiques commerciales, StudyGuide, la structure fondée par Marouane El Khiyari, propose un modèle d'accompagnement fondé sur l'humain et l'anticipation : « Nous intervenons bien avant la terminale, dès la 3e ou la 2de, pour offrir un accompagnement personnalisé à chaque élève. »
Le processus s'étend de la connaissance de soi au développement personnel : « Cela inclut un travail approfondi sur la découverte de soi, la réflexion sur les métiers d'avenir, le choix de la filière ou du système éducatif, la préparation aux examens internationaux (SAT, IELTS, etc.), et surtout le développement des soft skills essentiels pour réussir dans un monde en constante évolution ».
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Un engagement rare, mais essentiel selon lui : « Cet accompagnement est rare au Maroc, et même plus largement en Afrique, alors qu'il est fondamental ». « En comblant ce vide, nous ne cherchons pas seulement à aider les élèves à faire un bon choix d'études, mais à préparer une génération de jeunes capables de construire un avenir cohérent, ambitieux et durable – pour eux-mêmes et pour leur pays », souligne ce dernier.
L'orientation ne peut plus être un choix improvisé ou dicté par les notes. Elle doit devenir un projet structurant, guidé par des professionnels formés et des outils modernes. L'enjeu dépasse largement le choix d'une filière : il s'agit de réconcilier les jeunes avec leur avenir.
Un ppp en Orientation ?
Un modèle de collaboration entre les établissements scolaires publics et les structures privées spécialisées en orientation serait idéal, et c'est exactement ce que nous défendons chez StudyGuide. Depuis plusieurs années, nous travaillons déjà avec certaines écoles privées pour accompagner leurs élèves, et nous sommes entièrement ouverts à élargir cette mission à un plus grand nombre, y compris dans les établissements publics. Malheureusement, le principal obstacle reste la lenteur administrative et le manque de clarté sur les procédures. Dans beaucoup de cas, les établissements ne savent pas comment intégrer ce type de collaboration dans leur programme, ou attendent des autorisations qui n'arrivent jamais. Pourtant, sur le terrain, les besoins sont réels : de nombreux enseignants nous sollicitent pour obtenir des informations et des outils afin d'aider leurs élèves à faire les bons choix.
C'est pourquoi nous croyons qu'il est urgent de créer des ponts concrets entre les établissements et les structures comme la nôtre. Chez StudyGuide, notre rôle n'est pas seulement d'inscrire les élèves, mais de les orienter, de les préparer aux tests, de développer leurs compétences transversales, et de construire avec eux un vrai projet d'avenir. Pour que cela soit accessible au plus grand nombre, une collaboration entre les écoles, les familles, les élèves et les organismes d'orientation est indispensable. Ensemble, nous pouvons réellement doter les jeunes des outils nécessaires pour réussir, dans leurs études comme dans leur vie professionnelle.


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