Depuis 2020, Coca-Cola réorganise profondément son modèle économique en Afrique, en misant sur une stratégie «asset-light» (allégé en actifs). Le modèle change, mais le continent reste un marché clé. Le dernier exemple en date : la cession de sa filiale nigériane CHI (Chivita|Hollandia) à UAC of Nigeria, annoncée fin juillet 2025. Spécialisée dans les produits laitiers et les collations, cette entité ne faisait plus partie des priorités du groupe, qui cherche à se recentrer sur ses marques les plus rentables et à réduire ses engagements directs dans l'embouteillage et la distribution. Ce recentrage n'est pas un retrait : Coca-Cola reste actif, mais différemment. Après avoir mis fin à son partenariat avec AB InBev au sein de la coentreprise Coca-Cola Beverages Africa (CCBA), l'Américain a renforcé ses positions en Afrique australe via des acquisitions en Ethiopie et au Kenya. Il a parallèlement investi massivement dans la logistique et la chaîne du froid, élément stratégique pour étendre sa couverture dans les zones rurales à fort potentiel. Lire aussi | Afrique francophone : la fin d'un cycle pour les cabinets internationaux ? Les ambitions du groupe ne faiblissent pas. Selon le confrère Jeune Afrique, Coca-Cola prévoit 1,2 milliard de dollars d'investissements d'ici 2029 en Afrique, ciblant la modernisation des infrastructures et l'augmentation des capacités de production. En Afrique du Sud, 20,4 millions ont été injectés dans l'extension du site de Midrand, tandis que des projets sont également prévus au Malawi et en Namibie. Au Nigeria, malgré un environnement économique complexe, Coca-Cola HBC mène un plan d'investissement de 1 milliard de dollars sur cinq ans. Pour Muda Yusuf, directeur du Centre pour la promotion de l'entreprise privée, cette stratégie témoigne d'une conviction forte : l'Afrique, avec ses 1,4 milliard d'habitants, représente un marché incontournable pour les acteurs du secteur agroalimentaire, malgré les turbulences locales.