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Maroc : 2009, l'année de tous les dangers.
Publié dans Challenge le 11 - 10 - 2008


1 TOURISME
BOUSSAÏD REVOIT SES AMBITIONS
ILS SONT TOUCHÉS À DES DEGRÉS DIFFÉRENTS, MAIS PÂTIRONT TOUS DE L'EFFET BOULE DE NEIGE
DE LA CONJONCTURE INTERNATIONALE. RADIOSCOPIE SECTORIELLE
Le premier poste à supprimer en période de
crise est incontestablement celui des loisirs.
Et le voyage arrive en tête de liste. Même si le
Maroc continue a être «le plus beau pays du
monde», cela ne saurait suffire à maintenir la
cadence des arrivées de ces dernières années.
Ce secteur est le plus exposé vu ses interactions
directes avec l'étranger. Les pouvoirs publics
semblent prendre leurs responsabilités, même
si les actions qu'ils envisagent de lancer laissent
sceptique. «La conjoncture économique
internationale va s'impacter inéluctablement sur
le tourisme national», le ministère du Tourisme
donne le ton. Mohamed Boussaïd a même
traité de la question durant une rencontre organisée
le 9 octobre par la chambre de commerce
française. Les messages sont on ne peut plus
clairs : le département ne restera pas les bras
croisés. Il est même admis que les effets de la crise
déteindront sur les objectifs de 2010. Si du côté
du ministère, on affirme que les «préparatifs»
pour contrer ce contexte sont lancés depuis une
année, il semblerait que les choses aient dû se
faire en catimini. En effet, comme le souligne cet
opérateur hôtelier, «l'activité touristique était déjà
passée dans le rouge avant la crise. Les problèmes
venaient des pays d'Europe, à travers les tassements
des économies. Des phénomènes qui diffèrent selon
les marchés : en France, le développement explosif
des ventes en ligne de l'hébergement non classé,
et en Grande-Bretagne depuis janvier dernier, la
taxe écologique appliquée à toutes les destinations
moyen-courrier». Il estime par ailleurs que : «cette
crise n'est qu'une crise supplémentaire». Tous les
signaux étaient déjà au rouge : le prix du pétrole
qui atteint des sommets, le niveau de consommation
des ménages qui baisse et, plus spécifiquement,
la forte concurrence de pays compétitifs
comme la Turquie, l'Egypte ou encore la Tunisie.
Il en ressort que pour le tourisme de luxe, il est
aisément envisageable un recul significatif.
Et dans la confidence, il rappelle le projet de
grande envergure, à Marrakech, qui a été gelé
depuis un mois et ce jusqu'à nouvel ordre. Le
danger vient même des partenaires étrangers,
dont certains ont vu leur action perdre 50% de
leur valeur sur les marchés financiers internationaux.
D'ailleurs, le Maroc n'échappera pas
à la règle : les établissements d'hébergement
haut de gamme, qu'ils se trouvent en Europe
ou en Asie, connaîtront une décote en termes
de recettes. Si on veut tout de même mettre
une note d'optimisme au tableau, c'est la diversi
fication dont jouit déjà l'offre marocaine
qui pourrait changer la donne. Tout de même,
les effets de la crise sur les recettes se traduiront
par une baisse des résultats, de 10 à 15%. Face
à cette aggravation des tendances, comme la
qualifie des opérateurs, le ministère de tutelle
lance une campagne de lutte. Elle se veut marketing.
À partir du 13 octobre, une campagne
promotionnelle du produit Maroc à l'étranger
va être lancée à destination des petits budgets.
Mais la grande inconnue demeure la durée de ces
turbulences. Et aux professionnels, le message
est direct : le touriste est une denrée rare. Le peu
qui viendra, il faudra le préserver. ◆
.
2 IMMOBILIER
LE SEGMENT DU LUXE SERA
FRAPPÉ DE PLEIN FOUET
Au moment où les promoteurs immobiliers débordent
d'ingéniosité pour diversifier les canaux de lobbying
afin de convaincre les officiels du bien-fondé de leurs
doléances, présentées dans le cadre de la préparation
de la prochaine loi des Finances, un autre souci viendra
faire grossir la liste de leurs préoccupations. Et pour
cause, la récession fortement ressentie à l'international
ne tardera pas à déstabiliser ce secteur apparenté
jusque-là à une machine à cash. Certes, nombreux
sont ceux qui soutiennent que seul le segment du
luxe sera impacté, mais en extrapolant, la vigilance
devra tout de même être de mise, même là où le risque
semblait atteindre le degré zéro. Prenons d'abord le
cas le plus exposé, celui dont la demande est formulée
essentiellement par la clientèle étrangère, et donc
par une frange de la clientèle dont les pays d'origine
sont aujourd'hui en crise. Selon des statistiques nonof
ficielles, ce segment représente moins de 10% du
volume des transactions globales. Très peu, comme
dirait Youssef Iben Mansour, président de la FNPI ? Pas
vraiment, rétorque un autre professionnel du secteur
qui explique : « beaucoup de promoteurs ont misé sur
ce segment. Certains en ont même fait leur seul cheval
de bataille. Pour ces promoteurs, le coup sera très dur
à encaisser». Mais consentons quand même qu'il ne
s'agit que d'une portion négligeable par rapport au
gros du marché. Ce dernier est représenté par la demande
nationale, elle aussi exposée indirectement aux
effets de la crise internationale. Par quel biais ? «Les
entreprises exportatrices, fer de lance de notre économie,
verront leur activité baisser. Leur première réaction sera
de procéder à des licenciements économiques, mettant
en péril la demande intérieure». Les promoteurs ont
donc eu raison d'installer un système de veille et de
multiplier les réunions ces dernières semaines à une
cadence quasi-quotidienne. ◆
ÉLECTRICITÉ ET ÉLECTRONIQUE 3
«NOUS AVONS
DES SOUCIS»
«On ne peut pas encore émettre d'estimation sur les
effets de la crise sur notre secteur», lance d'emblée
Salaheddine Kadmiri (photo), président de la
Fédération nationale d'électricité et d'électronique
(FENELEC). Et de nuancer, «nous avons des
soucis. Il y a des inquiétudes, notamment pour les
entreprises liées à des donneurs d'ordre étrangers».
Les sociétés étrangères opérant dans le secteur
ont majoritairement enregistré des baisses de
rentabilité, jusqu'à moins 10% de leur marge.
En revanche, même si les effets ne paraîtront
que dans un mois, «les matières premières, telles
le plomb, le zinc et le fer, descendues à des cours
qui n'ont pas été enregistrés
depuis près de trois
années, atténueront les
répercussions sur les entreprises
nationales», comme le précise notre
intervenant. Toutefois, il subsiste de nombreux
aspects inquiétants. L'immobilier a toujours été
un marché lucratif pour les opérateurs en électricité.
Si la crise se maintient et paralyse les
grands projets, notamment ceux destinés aux
acheteurs étrangers, le manque à gagner sera
lourd pour le secteur. Par ailleurs, le danger
véritable se situerait au niveau des restrictions
bancaires. Certes, les carnets de commandes,
lancés des mois auparavant, ne désemplissent
pas pour l'instant. Mais ce n'est qu'une question
de semaines. Aussi, «des concertations se sont
déroulées en interne sur les moyens de profiter des
opportunités qu'offrirait la crise». Par ailleurs, la
profession voit en l'Afrique un terrain propice
pour contrecarrer la récession. Encore faut-il
bénéficier de fonds pour l'investissement.
MARCHÉ FINANCIER 4
JOUAHRI PERSISTE
ET SIGNE
Les déclarations de Abdellatif Jouahri
(photo) continuent à créer la polémique.
Le gouverneur de Banque El
Maghrib a annoncé mardi dernier à
Marrakech, durant la rencontre avec
ses homologues arabes que «l'économie
marocaine reste à l'abri de la crise
qui sévit actuellement sur les grandes
places financières mondiales». Même
s'il a tenté de nuancer ses propos, en
relevant la nature des relations qui
lient notre système financier à celui
des pays, notamment européens, son
message de prudence laisse présager
le pire. Les praticiens, quant à eux,
tentent d'amadouer les esprits, notamment
en évoquant le marché boursier.
«La crise sur notre marché est plus correctionnelle.
Même si elle coïncide avec ce
qui se passe sur la scène internationale»,
précise Widad Azzam Lahlou, membre
du directoire de Sogebourse. Et de
continuer : «ces dernières années, les
cours n'ont pas reflété la valeur réelle des
sociétés cotées». Que se passe-t-il à présent
? «Pour l'instant, plus précisément
depuis quelques semaines, le marché est
en déconnection, une ambiance d'attentisme
général. Aujourd'hui, les investisseurs
veulent revenir aux fondamentaux
et aux valeurs réelles des entreprises
cotées en bourse», ne manque-t-elle
pas de préciser. Concernant le secteur
bancaire, les analyses divergent quant
à l'impact de la crise financière sur le
Maroc. Pour les uns, les institutions
nationales n'ont pas à craindre l'effet
de la déferlante. D'autres sont convaincus
que le Maroc n'y échappera pas à
moyen terme, et ce, en raison de la
nature même des tours de table des
banques marocaines. Contactés à ce
sujet, plusieurs banquiers ont refusé
de se prononcer sur la question. «Nous
avons déjà communiqué sur le sujet.
Nous sommes de l'avis de Mohamed
Jouahri et nous n'avons rien à rajouter»,
lance laconiquement El Hadi Chaibanou,
DG du Groupement Professionnel
des Banques du Maroc. ◆
OFFSHORING 5
LA PLATE-FORME
S'ACCROCHE
À SES OCCUPANTS
Durant ce week-end, Technopolis, le site destiné à l'offshoring à
Rabat, a été inauguré. Et ce, alors que le débat est houleux au sein
des multinationales à l'échelle planétaire. «En cette période de tension,
les entreprises ont intérêt à mettre en branle les réformes, notamment
en matière de réduction des coûts», souligne à ce sujet Mohamed
Lasry, administrateur directeur général de Casanearshore. Et il ne
manque pas de souligner que : «la prise rapide de mesures atténuerait
les effets de ralentissement et de mise en veille des investissements».
Pour l'instant, aucun désistement n'est à enregistrer: les sociétés
ayant opté pour cet espace casablancais n'ont pas changé d'avis.
«Nous restons compétitifs en termes de ressources humaines et de coûts
d'installation», précise-t-il à cet effet. Une question s'impose. Un
secteur par essence tributaire des besoins exprimés par la demande
internationale saura-t-il se maintenir à flot et satisfaire ses ambitions,
dont celle de devenir à terme le hub régional ? ◆
6 MRE
LES TRANSFERTS CONTINUERONT-ILS
À TENIR LA BARRE HAUTE ?
Le témoignage de Karim Tazi, patron de
Richbond, est édifiant. «Nous avons réalisé
un été décevant. Cette saison de forte
consommation a été spécialement médiocre.
Selon les remontées d'informations
faites par nos distributeurs, les MRE, qui
représentent une clientèle de marque pendant
les mois de juillet et août, n'ont pas
dépensé cette année». Tazi n'est pas le seul
à faire ce constat. Dans le secteur de l'immobilier,
toutes les prévisions de vente
pendant les vacances d'été sont tombées
à l'eau. Le nombre d'achats opérés ont
été nettement en deçà des espérances,
selon des informations confirmées par
des notaires, des banquiers, mais aussi
par des promoteurs immobiliers, toujours
en détention de stocks importants. Cette
information est nuancée par une source
officielle. «Il faut savoir que la troisième
génération de MRE n'investit pas beaucoup
dans l'immobilier contrairement aux générations
passées. Elle ne représente donc
pas un grand portefeuille pour le marché
national». Soit. Mais selon une source bien
informée : «certains MRE seraient même
en train de vendre leurs bien immobiliers
au Maroc pour répondre à des besoins de
liquidité de plus en plus pressants dans leurs
pays d'accueil». Qu'en est-il des transferts
d'argent ? A fin juillet 2008, ils ont été de
32,5 milliards de dirhams, en hausse de
5% par rapport à la période de l'année
précédente. Une tendance qui promet de
s'affaiblir au vu de la baisse du pouvoir
d'achat dans les pays d'accueil. ◆
7 TEXTILE ET HABILLEMENT
LE SECTEUR
DANS DE BEAUX
DRAPS...
L'heure est grave chez les textiliens.
Le fait qu'ils ne se soient pas
encore réunis à l'heure où nous
mettions sous presse n'est pas du
tout dû à un quelconque sentiment
de certitude. Ils voulaient
tout simplement profiter de la tenue
du conseil d'administration
de l'AMITH, prévu pour le samedi
11 octobre, afin de mettre à plat
tous les maux de la filière. Nul
doute que dans le microcosme
textilien, la crainte atteint son paroxysme
dans un contexte où la
situation des marchés émetteurs
est préoccupante. Leur réaction
relève même du prévisible. C'est
que ces opérateurs économiques
savent bien ce qu'une crise économique
peut provoquer comme
dégâts et ce, pour en avoir fait les
frais à de nombreuses reprises.
«Je ne vois pas comment on peut
agir pour le moment, sachant qu'à
l'international, chaque jour apporte
son lot de mauvaises surprises
», témoigne Mohamed Tamer
(photo), président de l'AMITH.
Et de préciser : «tout ce que nous
pouvons faire est d'installer un système
de veille et de réagir au coup
par coup». En effet, quand on sait
que le secteur arrive à peine à résister
à un marasme économique
installé depuis plusieurs mois, lui
faisant perdre 4% de son business,
on comprend parfaitement
que certains textiliens craignent
déjà de nouvelles fermetures (en
plus de celles enregistrées au début
des années 2000), alors que
les carnets de commandes à court
terme n'ont pas encore enregistré
de baisse notable. ◆
.


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