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La médecine et l'intelligence artificielle (IA) : une aubaine ou un risque ?
Publié dans EcoActu le 26 - 05 - 2021

Depuis une dizaine d'années, l'intelligence artificielle s'infiltre dans toutes les activités de la vie quotidienne et se développe à une vitesse exponentielle. Elle a ouvert la voie à de remarquables progrès dans le domaine médical.
L'avènement de l'IA et l'émergence du « la médecine algorithmique », offrent maintenant aux praticiens et aux patients la possibilité d'introduire des solutions connectées pour un meilleur diagnostic, une meilleure efficacité thérapeutique, et un suivi médical plus performant. Ce qui interpelle, les adeptes de la prospective à repenser l'avenir de la profession médicale.
C'est quoi l'intelligence artificielle (IA) ?
L'intelligence artificielle désigne un ensemble de théories et de techniques mises en œuvre en vue de fabriquer des machines capables de simuler l'intelligence humaine. L'ambition de créer des machines dont le fonctionnement est semblable à l'esprit humain est née au milieu des années 50. Les activités mentales qu'on cherche à mimer sont de l'ordre de la compréhension, de la perception et de la décision. En plein essor, l'intelligence artificielle, même si elle soulève des questions fondamentales, a produit et continue de produire des avancées spectaculaires notamment dans les domaines de la reconnaissance des formes ou de la voix, de l'aide à la décision ou de la robotique.
Alors, la question qui s'impose : jusqu'à quelle mesure la transformation numérique pourrait apporter plus de précision pour le médecin et une meilleure prise en charge pour les patients ?
La réponse est de plus en plus évidente, puisque la digitalisation concerne toutes les étapes du processus médical, l'E-rendez-vous, les plateformes médicales du médecin remplaçant, les Apps santé, le dossier médical informatisé, le podomètre, les soins à distance, la télémédecine, les algorithmes de diagnostic, les objets connectés, l'intelligence artificielle, le Big- data et mille autres innovations.
Voici quelques exemples de technologies numériques qui pourraient nous aider à vivre non seulement plus longtemps, mais aussi à avoir une vie plus saine et plus productive :
Les moniteurs de santé intelligents
Ce sont de petits appareils portés capables de collecter certains paramètres de santé régulièrement et en temps réel, encourageant des modes de vie plus sains et rassemblant une quantité de données à utiliser dans la recherche médicale. Depuis quelques années, les médecins ont pris conscience de l'intérêt de la technologie dans la prise en charge de leurs patients, surtout les seniors et ceux atteints de pathologies chroniques.
Avec un tensiomètre ou un glucomètre connecté, le malade hypertendu ou diabétique peut suivre l'évolution de sa tension ou de sa glycémie, envoyer les données à son médecin et tester l'efficacité d'un traitement entre deux rendez-vous. Quand les données recueillies l'alertent, il peut réagir immédiatement en consultant son médecin à distance (téléconsultation) ou en présentiel (consultation classique).
La santé numérique a envahi aussi le monde du travail, certaines entreprises ont déjà introduit des appareils portables afin d'améliorer le niveau de performance, en surveillant les niveaux de stress et les paramètres de santé des travailleurs. Les entreprises peuvent réviser leur démarche ergonomique ou même les processus internes, conduisant ainsi à une productivité plus élevée.
Les coachs intelligents
Dans le domaine de la nutrition et du suivi diététique, La balance intelligente calcule simultanément l'indice de masse corporelle (IMC) et détermine les besoins quotidiens en calories. La fourchette digitale mesure l'intervalle de temps entre chaque bouchée et vibre lorsque cet intervalle est trop court. Pour ceux qui souffrent d'une allergie alimentaire, Le scanner d'aliments connecté analyse leur composition et informe l'usager de la présence d'un allergène dans un repas. Ceux qui souffrent de perturbations du sommeil, un capteur de sommeil intelligent (placé sous l'oreiller) serait capable d'analyser les cycles de sommeil et réagir au meilleur moment.
Les logiciels d'aide au diagnostic médical
C'est système algorithmique qui a la capacité d'analyser toutes les données d'un patient, notamment, ses symptômes, les consultations médicales, ses antécédents familiaux, ses antécédents personnels ses résultats d'examen, ses habitudes de vie, ses traitements, etc...et appliquer le savoir scientifique à un individu particulier.
Certains logiciels ont aussi la capacité d'engager avec le professionnel une discussion collaborative dans le but de déterminer le diagnostic le plus vraisemblable et les options de traitement ; et surtout, aller au-delà de cela, comparer un patient particulier, sa situation, et son pronostic en fonction de l'effet de tous les traitements déjà appliqués à tous les patients similaires avant lui.
Les organes artificiels
Une combinaison de progrès dans le séquençage de l'ADN et la recherche médicale sur les cellules souches a permis aux chercheurs de développer des organes miniatures, basés sur les séquences d'ADN du patient. Connectés à des capteurs électroniques, ils peuvent mesurer la réponse au traitement au niveau cellulaire pour comprendre quelles méthodes thérapeutiques auront le plus de succès avant de les appliquer au patient.
Les algorithmes de diagnostic médical précis
Le domaine de la radiologie médicale sera révolutionné par l'IA, grâce aux algorithmes d'interprétation et d'analyse, la radiologie diagnostique gagnera en temps et en précision. Au début de la pandémie, le ministère de la santé, et spécialement le CHU de Casablanca en collaboration avec Huawei a lancé AI Assistant The Diagnosis Of COVID-19, un dispositif intelligent doté d'algorithmes d'interprétation des images du scanner, permettant une interprétation instantanée des images (30 à 40 secondes) avec une précision de 85 % à 90%.
Dans le domaine de l'ophtalmologie, et de la dermatologie, des algorithmes d'apprentissage profond ont été déjà déployés pour faciliter le dépistage de la rétinopathie diabétique et du mélanome malin[1].
Aujourd'hui, le confort de la technologie devance les questions sociétales. Il faut néanmoins s'interroger non seulement sur la fiabilité de Watson, Apple, Google et Huawei, mais aussi sur le confort et la précision qu'ils sont capables d'offrir aussi bien aux patients qu'aux médecins.
Le déploiement de la digitalisation dans le domaine de la santé a favorisé l'émergence de nouvelles notions, notamment, le statut de l'e-patient, patient expert ou patient 2.0. Un patient qui consulte le web à la recherche d'informations sur la santé et la maladie, un patient qui ose partager son expérience avec sa maladie dans les forums et les réseaux sociaux (symptômes, complications, des effets indésirables d'un traitement, etc.), et surtout un citoyen qui croit beaucoup à la prévention et à l'auto mesure de soi. Mais aussi, dans certains cas, un patient désinformé, capable d'utiliser des informations sur le web pour devenir son propre « médecin traitant » et s'auto-prescrire ; ce qui pourrait retarder une prise de décision thérapeutique ou le diagnostic d'une maladie grave et/ou urgente.
L'expérience a démontré que la technologie est une nouvelle alliée des médecins, mais cette hybridation entre les moyens humains et technologiques dans un domaine aussi sensible, comme la médecine, pose un problème éthique majeur. Néanmoins, alors que ces débats sur la question de confidentialité et de la protection des données médicales se poursuivent, les investissements dans l'IA dans les soins de santé augmentent à un rythme exponentiel à travers le monde, en particulier en Amérique du Nord, en Europe et en Asie.
Cela risque de créer ou d'accentuer des disparités dans l'utilisation de l'innovation dans les soins de santé et soulève des questions sur le rôle que les systèmes de santé et les prestataires de soins de santé peuvent jouer afin de garantir un accès équitable et universel de tous les citoyens du monde aux avantages de l'IA.
Dr Ghanimi Rajae
Médecin spécialiste en santé et sécurité au travail
Présidente fondatrice de l'association Hippocrate
Ecrivaine, chercheuse dans le domaine de la transformation digitale en santé.

[1] https://www.nature.com/articles/s42003-019-0730-x


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