El Jadida présente des signes de dégradation tels qu'ils font aujourd'hui honte à la capitale des Doukkala. Car la mairie d'El Jadida se trouve depuis des mois dans une zone de turbulences sans précédent. Ce n'est un secret pour personne, la ville d'El Jadida revêt malheureusement toutes les caractéristiques d'une ville abandonnée à son sort. Outre les immondices qui jonchent les différentes places et rues, chaussée truffée de nids de poule, trottoirs défoncés et dangereux, stationnement incohérent et pavés manquants… Les problèmes sont innombrables et on résumera: manque d'aires de jeu, d'espaces verts, hygiène et anarchie au niveau des marchés, organisation de certains commerces ayant squatté les trottoirs (cafés, crémeries, mécaniciens et commerçants), cimetières délaissés, incommodité du transport urbain... Ce qui, évidemment, scandalise les habitants de la ville, qui n'hésitent pas à crier leur ras-le-bol et à manifester leur colère face à cet état des lieux toujours dégradé et désagréable. Les élus locaux préfèrent faire la sourde oreille et font fi des cris de détresse de toute une population, à qui pourtant des promesses ont été faites par ces mêmes élus lors de la campagne électorale. Hélas, une fois l'élection passée, les engagements pris ne sont guère honorés. Les élus locaux optent pour des activités lucratives mais jamais dans l'intérêt des citoyens et ceux qui les ont, hier, élus. Il est bon de noter que ce sont les autorités provinciales qui viennent à la rescousse, ne serait-ce que pour limiter les dégâts et prendre en charge les préoccupations des citoyens, du moins les plus urgentes. Concernant la lutte contre l'occupation illégale du domaine public ou le phénomène des malades mentaux, il nous a été donné de constater que du côté des élus locaux, rien n'est fait. Ni campagne de sensibilisation (directe ou indirecte), ni intervention d'une manière ou d'une autre ne sont à mettre à leur actif. Ces problèmes épineux n'intéressent apparemment pas l'exécutif communal, comme si la population n'était pas directement exposée à des dangers ou des gênes. Ou alors, il faut l'avouer, à ce moment, les élus ne s'inquiètent point de la paisibilité de leurs administrés. Pis encore, on entrave toute tentative de redynamisation, de développement ou de relance des activités de cette ville qui sombre dans une léthargie totale. Ainsi, tous les projets convergent vers la décrépitude, à l'instar du bitumage de l'avenue Annasr. En plus, bon nombre de projets sont en stand-by. On s'interroge donc sur les causes de l'ajournement des projets annoncés, l'arrêt de certains chantiers et le laxisme qui pénalise les infortunés des quartiers dits populeux. Par conséquent, les habitants se disent convaincus que leurs calvaires et soucis quotidiens ne figurent même pas sur l'agenda des élus. Mais il faut avouer que les élus ont pris la décision de faire la sourde oreille pour ne plus se soucier des doléances des citoyens depuis leur élection. Ils sont tout simplement depuis leur installation aux abonnés absents lorsque les habitants rencontrent des problèmes et ont besoin d'eux. Ainsi, il semble que les élus ont oublié que leurs projets immédiats sont le redressement de la commune, le recouvrement intégral des recettes, le bien-être des ouvriers et leur avancement de grade, la transparence dans la gestion des biens de la commune et l'assainissement de la ville. Pis encore, la lutte contre quasi-anarchie qui sévit dans les places El Hansali et Allal El Kasmi ne fait guère partie de leurs priorités. Il paraît aussi que les locataires de la mairie d'El Jadida semblent être atteints du syndrome inverse : la paralysie de l'action. C'est pourquoi aujourd'hui, certains citoyens mécontents de la gestion de leur commune, se désintéressent de ces problèmes d'élus. Enfin, pour l'instant, ce sont ces mêmes problèmes qui resteront suspendus, comme l'épée de Damoclès, sur les têtes des citoyens en attendant que les élus communaux s'entendent sur des objectifs communs. En parlant d'objectifs, il est évident que ce sont normalement les intérêts…des populations. Il revient à ces élus et surtout au maire de prendre leurs responsabilités et d'assumer les mesures à prendre pour que les habitants d'El Jadida retrouvent une meilleure qualité de vie et que le « bien vivre ensemble » ne soit pas qu'un slogan électoral ! De toutes les manières, les citoyens de la ville d'El Jadida ont bien compris le message. À l'avenir, il va falloir réfléchir mûrement avant de donner sa voix et d'élire des hommes intègres et dignes de confiance pour s'occuper convenablement des préoccupations de tous les citoyens. L'homme qu'il faut à la place qu'il faut, semble tout indiqué à condition que cela ne soit plus un slogan vide, comme c'était le cas par le passé. Haj Abdelmajid