Le 24 septembre 2025, l'Ambassade de France au Maroc, à Rabat, a été le cadre du lancement de la saison culturelle 2025-2026 de l'Institut français du Maroc. Devant un public composé de diplomates, de responsables et d'artistes, l'événement a mis en lumière une programmation riche où théâtre, musique, arts visuels et numériques se croisent. La jeunesse, force vive de cette édition, incarne l'ambition partagée par le Maroc et la France de renforcer leur coopération culturelle. La présentation de cette saison n'a pas seulement dévoilé une programmation artistique, elle a également affirmé une vision. Celle d'un Maroc qui fait de sa jeunesse un acteur central de la création et d'une France qui accompagne ce mouvement avec conviction. Entre diplomatie culturelle et innovation, l'événement a traduit une volonté partagée : construire un espace commun où les industries créatives deviennent un moteur de développement et de rapprochement entre les deux pays. Dans son intervention, M. Christophe Lecourtier, ambassadeur de France au Maroc, a souligné que la culture ne doit plus être perçue comme un supplément, mais comme une composante essentielle du développement. « Le gouvernement marocain a bien compris que derrière la culture se trouvent des écosystèmes capables de créer de l'emploi et d'offrir de nouvelles perspectives à la jeunesse », a-t-il affirmé. Le cinéma, le jeu vidéo, la musique, la littérature ou encore les arts numériques apparaissent ainsi, selon lui, comme de véritables leviers de croissance, mais aussi comme des outils d'insertion et d'innovation. Lire aussi : Casablanca Finance City renforce son rôle dans les marchés carbone à la Climate Week NYC Pour illustrer cette dynamique, il a rappelé l'expérience française en matière de soutien public à la culture, qui a favorisé l'émergence de modèles de création solides. « Nous avons construit en France des dispositifs qui accompagnent les jeunes talents. Aujourd'hui, nous avons beaucoup à partager avec le Maroc, qui développe ses propres stratégies culturelles et ses industries créatives », a-t-il expliqué, citant notamment l'accord de coproduction signé entre le Centre national du cinéma français et le ministère marocain de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication. Au-delà des industries cinématographiques et numériques, le diplomate a insisté sur l'importance de la littérature et de la traduction, véritables passerelles entre les sociétés. « Nous faisons connaître des auteurs marocains en France, mais aussi des écrivains français traduits en arabe. La circulation des idées et des textes est essentielle pour renforcer les liens entre nos deux pays », a-t-il poursuivi. L'Institut français accompagne également de jeunes maisons d'édition marocaines, offrant un tremplin à de nouvelles voix francophones et renforçant une dynamique littéraire collective. Saluant la vitalité culturelle du Royaume, M. Christophe Lecourtier a évoqué le Salon du Livre de Rabat, dont le succès populaire témoigne de l'enthousiasme des jeunes générations. « Cette affluence, marquée par la présence de nombreux jeunes, démontre l'intérêt croissant pour la lecture et la création. Être partenaire de ce Salon est pour nous un honneur, et nous continuerons à soutenir ces initiatives », a-t-il insisté. De son côté, Agnès Humruzian, conseillère de coopération et d'action culturelle, et directrice générale de l'Institut français du Maroc, a mis en avant la dimension innovante et participative de la programmation. « Les jeunes artistes représentent une énergie formidable, une capacité à interroger et à renouveler. Nous la voyons à travers la musique, le cinéma, la danse, le théâtre, les arts visuels et le jeu vidéo. Depuis plusieurs années, l'Institut français accompagne cette dynamique, notamment grâce au Lab Digital, qui soutient la création numérique et l'entrepreneuriat culturel », a-t-elle expliqué. Une saison culturelle au service de la jeunesse et du développement Cette saison, plusieurs projets phares seront portés par de jeunes créateurs marocains. Le théâtre offrira des productions originales inspirées de parcours intimes, mises en scène dans différentes villes du Royaume pour toucher un public diversifié. Les arts visuels seront valorisés à travers une grande exposition itinérante dédiée à la photographie contemporaine, qui traversera le pays, du nord au sud, et investira également les espaces publics. La musique et les cultures numériques trouveront leur place avec une série de concerts répartis tout au long de l'année, reflétant une scène marocaine en pleine effervescence, mêlant tradition et modernité. Pour M. Mohammed Mehdi Bensaid, ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, cette orientation s'inscrit dans la continuité des priorités nationales. « Investir dans la jeunesse, c'est investir dans l'avenir de la nation. La culture favorise le plurilinguisme, stimule la créativité et ouvre de nouveaux horizons. Le partenariat avec l'Institut français vient renforcer les efforts de notre ministère et prolonge la Vision Royale qui place la jeunesse et le capital humain au cœur du développement », a-t-il déclaré. L'ambassadeur a conclu en élargissant la perspective à la scène internationale. « Dans un monde marqué par les tensions et les incertitudes, le Maroc et la France ont un rôle à jouer : montrer que la culture n'est pas un luxe, mais un vecteur de solidarité, d'ouverture et d'avenir. Nos deux pays parient sur une jeunesse créative et plurilingue pour bâtir un avenir commun », a-t-il affirmé. Ainsi, la saison culturelle 2025-2026 de l'Institut français du Maroc dépasse la simple programmation artistique. Elle incarne une ambition partagée : faire de la culture un outil stratégique de coopération, un espace de dialogue interculturel et un levier de développement pour les jeunes générations. En plaçant la jeunesse au centre de ses priorités, le Maroc et la France réaffirment ensemble leur conviction que la créativité est l'un des piliers de la prospérité et de la solidarité futures.