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À propos de la saisie de pas moins de 156 poules à El Jadida
Publié dans Eljadida 24 le 20 - 06 - 2013


Dans un journal arabophone électronique d'El Jadida, j'ai lu que les autorités locales ont procédé à la saisie de pas moins de 156 poules, ce mercredi 19 juin non loin de l'école Ibn Rachik Kayraouani d'El Jadida (ex-école Perez). Ces produits saisis ont été détruits et brulés par la suite. Tandis que le marchand de ces poules a été appréhendé et sera différé devant la justice. Il y a de ce fait, selon la déclaration du caïd du premier arrondissement urbain, de forts risques que ces poules, comme elles sont destinées à la reproduction (sic !), nuisent à la santé des consommateurs. Et en tant que vétérinaire et spécialiste en la matière, il me semble que le caïd a usé illégalement de son autorité et a dépassé les limites de ces prérogatives. Car, j'ai la nette conviction qu'aucun vétérinaire et aucun laboratoire ne peut avancer que les poules de production nuisent à notre santé. C'est ce qu'on appelle un jugement aberrant. En plus, il est illégal de détruire les produits saisis avant d'être envoyés au laboratoire, à des fins d'analyse. Selon les règlements, il faut attendre le résultat des tests pour prendre les mesures nécessaires contre le fraudeur et émettre par la suite un communiqué afin d'appeler à la vigilance des consommateurs, lorsqu'ils effectuent l'achat de tels produits dans les différents coins de la ville. C'est vrai qu'il faut lutter contre le commerce illégal. Mais les autorités n'ont pu procéder selon la loi en vigueur en ce qui concerne l'arrestation de ce maraîcher et de ses poules jugées néfastes. Les questions qui se posent donc : pourquoi n'a-t-on pas placé sous saisie conservatoire les poules, en attendant les résultats des analyses du laboratoire, qui détermineront si ces poules sont bien ce que le caïd prétend être ? Et si ces poules n'étaient, à la base, pas concernés par la fraude, pourquoi s'être empressé de les tuer et les bruler? Pour éclaircir le mystère, nous allons dans un premier temps mettre en exergue les deux modes de production de viande de poulet majoritaires au Maroc : le standard et l'extensif. Autrefois considéré comme une viande de choix et un aliment prisé, le poulet est devenu au cours de ces 20 dernières années un mets courant que l'on retrouve partout : fast-foods, plats préparés, rôtisseries, grandes surfaces, grands restaurants... La consommation accrue de viande a donc vulgarisé l'achat et la consommation de poulet. On peut trouver trois explications à cet engouement. Tout d'abord, c'est la deuxième viande la moins chère. La viande de poulet est plus diététique que les autres viandes: quand il faut compter respectivement 114 et 124 calories pour 100 grammes de dinde ou de poulet, ce chiffre monte à 183 pour le bœuf, 220 pour le mouton. Ensuite, contrairement à cette dernière, elle n'est pas interdite dans les religions juive et musulmane. Mais quelle différence y a-t-il entre un élevage intensif et extensif ? L'éleveur intensif recherche avant tout le profit en augmentant la productivité de son exploitation. Des souches de poulets à croissance rapide sont utilisées et les poulets sont élevés en claustration totale. La densité dans le poulailler est de 23 poulets au m2 (donc environ 46 kg au m2) et l'âge d'abattage minimum est de 40 jours. Les poulets sont nourris avec une alimentation spécifique qui pousse leur système biologique : le poulet grossi plus rapidement qu'a l'ordinaire. Les poulets, enfermés tout au long de leur courte vie, sont soumis à un éclairage constant du lieu de production (23h30 de lumière par jour). Ces conditions de vie permettent à l'exploitant d'augmenter la rapidité de production et ainsi réaliser en moyenne 6.5 bandes par an (cycles de production), séparées par un vide sanitaire de 10 jours minimum. Dans le type de système d'élevage extensif en bâtiment, les poulets sont élevés à l'intérieur mais ont plus d'espace et ont souvent des rythmes de croissance moins rapides. L'environnement est souvent enrichi, avec par exemple des balles de foin, des perchoirs, des objets à piquer, afin d'encourager les poulets à se déplacer et à explorer leur environnement. Dans ces élevages extensifs (définis dans la législation européenne EC 543/2008), les poulets sont élevés avec une densité maximale de 25kg/m2 et sont abattus au minimum à 56 jours. La lumière naturelle est également obligatoire (minimum 100 lux) grâce à des fenêtres double-vitrées, ainsi que l'apport de balles de foin, de perchoirs et d'objets à piquer. Les poulets sont plus actifs et ont une meilleure locomotion ainsi qu'un jarret et des pattes en meilleur condition. Quant aux élevages en plein air et biologiques, les poulets ont accès à un parcours extérieur durant la journée ainsi qu'à des bâtiments d'élevage similaires à ceux décrits précédemment. Ils sont généralement (mais pas toujours) rentrés dans les bâtiments pour la nuit. Selon la législation, la densité d'élevage maximale à l'intérieur des bâtiments est fixée à 28 et 21 kg/m2 dans les systèmes respectivement plein air et bio. Chaque poulet doit également disposer d'au minimum 1 m2 (plein air) ou 4 m2 (bio) de parcours extérieur. Des arbres et des haies sont souvent présents sur le parcours extérieur afin de procurer ombre, abri (du vent, de pluie et du soleil) et une protection contre les prédateurs. Les vers, insectes et herbes rendent l'alimentation des poulets diversifiée et peut ainsi améliorer la qualité nutritionnelle de leur viande. Les poulets ont plus d'opportunités de se déplacer et d'explorer leur environnement, de picorer et de gratter le sol, tout en profitant d'un environnement et d'une lumière naturels. Le comportement d'exploration est cependant largement dépendant de la souche de poulet utilisée et des conditions climatiques. Les poulets vivent aussi plus longtemps dans ces systèmes, généralement jusqu'à 56 jours en plein air et entre 70 et 81 jours en bio (contre en moyenne 39 jours en élevage standard). Pour lutter contre les maladies, les exploitants n'hésitent pas à utiliser toujours plus de produits phytosanitaires et d'antibiotiques. Ainsi, l'alimentation des poulets contient des graisses animales, des régulateurs de flore (qui sont des antibiotiques utilisés exclusivement en médecine vétérinaire) et des antibiotiques curatifs. Or, que se soit dans l'élevage intensif, extensif ou en plein air et biologiques, les poules pondeuses ou de reproduction n'ont aucun effet néfaste sur la santé de l'être humain. Ce qui est sûr et certain c'est que l'augmentation de la quantité de viande produite est accompagnée d'une diminution importante de la qualité de la viande de poulet. En effet, la gustation nous permet de déceler très vite la différence de qualité entre une viande de poulet intensive et une viande de poulet extensive. Car l'alimentation et le peu d'espace de parcours des poulets rendent leur viande tendre mais surtout peu goûteuse et flasque. En définitive, la méthode intensive privilégie l'aspect économique et néglige l'éthique et la dimension écologique. Dans un monde dominé par l'argent, le profit engendré par la méthode d'élevage intensive lui permet de garder, et cela pour longtemps, la place de leader et de poids-lourd dans la production de volaille. L'élevage extensif, peu représenté dans les grandes surfaces (surtout pour les produits découpés) tient son marché grâce au bouche à oreille, au démarchage et aux restaurants qui privilégient la qualité au prix de la viande. Même si le marché reste dominé par l'élevage industriel, l'élevage extensif tient sa place de marché et tend à se développer. En effet, les deux types d'élevage ne sont pas directement concurrents, étant donné qu'ils ne touchent pas la même clientèle. Le consommateur, grâce à ce système, achète une viande de meilleure qualité gustative et nutritionnelle. La viande est goûteuse et ferme, elle garde un bel aspect à la cuisson, et est surtout bien meilleure pour la santé du consommateur. Cependant, il faut noter que toutes les classes sociales ne peuvent donc pas se permettre d'acheter un poulet de qualité. Mais les Marocains tendent à manger toujours plus de viande blanche, et principalement du poulet. Bénéficiant d'une tradition universelle de production et de consommation, la viande de volailles est de plus en plus consommée dans le monde. La consommation mondiale de volailles est estimée à plus de 13 kg par habitant selon la FAO, en croissance moyenne de 2 à 3 % par an sur les dix dernières années. Les plus fortes consommations sont enregistrées dans les pays occidentaux développés, avec en tête, les Etats-Unis où la consommation individuelle atteint près de 50 kg/pers/an. La FAO et d'autres organismes n'ont jamais interdit la consommation de la volaille sauf dans des cas très précis telle que la grippe aviaire. Pour conclure, il est essentiel que les autorités recensent et luttent contre les risques qui pèsent sur la santé de ses citoyens si elles veulent les protéger efficacement. Mais cela ne veut pas dire exercer et abuser du pouvoir contre x ou y sous prétexte qu'il met en danger la santé des consommateurs étant donné que toute décision est donc précédée d'une minutieuse évaluation de ces risques, menée sur la base de données scientifiques fiables. Arrêtons donc de porter préjudice à notre cher pays par de tels agissements insensés, voire incongrus et qui vont à l'encontre des directives de S.M. Le Roi Mohammed VI, que Dieu l'assiste. B. Vétérinaire doukkali

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