Le gouvernement marocain prévoit le lancement d'un appel d'offres courant octobre 2004 pour la location des terres gérées actuellement par la SODEA et la SOGETA. Cette opération de partenariat s'inscrit en conformité avec la politique de désengagement de l'Etat menée depuis plusieurs années. C'est le mardi 19 octobre que le ministère de l'Agriculture du Développement rural et des Pêches maritimes a organisé un point de presse relatif au lancement d'un appel d'offres pour la location de 208 domaines agricoles couvrant un patrimoine foncier de près de 56.000 ha, géré par la SODEA et la SOGETA. Comme l'a souligné le ministre de tutelle, M'hand Laenser, " cet appel d'offres est une officialisation du projet de partenariat entre l'Administration et le secteur privé". Ce partenariat, précise-t-il, entre également dans le cadre de la restructuration des deux sociétés. Enjeux du partenariat Le mot «partenariat» est le terme autour duquel se sont mis d'accord l'ensemble des responsables. L'Etat est partenaire dans la mesure où les terrains lui appartiennent. Mais l'Etat ne va pas participer à la gestion des terres. Cette opération de partenariat s'inscrit dans le cadre de la politique de désengagement de l'Etat du secteur de la production agricole, en parfaite adéquation avec l'environnement national et international. « Le patrimoine foncier objet de partenariat, est constitué de 208 domaines répartis sur une superficie de près de 56.000 ha, couvre les principales régions agricoles et la plupart des filières de production, et est réparti sur 11 régions économiques et 24 provinces », explique Hajaji, Directeur de la SODEA. Ce partenariat public-privé autour des terres actuellement gérées par la SODEA et la SOGETA a pour principales attentes, essentiellement pour l'Etat, la meilleure valorisation du patrimoine foncier dédié à cette opération; la mobilisation des capitaux privés nationaux et étrangers pour la réalisation des investissements; la contribution à la mise à niveau des principales filières agricoles (agrumes, vigne, olivier, rosacés, maraîchage, élevage...), pouvant favoriser la constitution de complexes agro-industriels modernes servant de référence à la sauvegarde de l'emploi existant et la création de nouveaux emplois; et la contribution à la régulation du marché foncier agricole. En matière d'emplois, M'hand Laenser a précisé que la sauvegarde de l'emploi existant constitue une condition préalable à l'opération de partenariat. Par ailleurs, il a précisé que les ouvriers agricoles qui travaillent en permanence dans les terres sont de 1.300. Le ministre estime que les besoins de l'investisseur dépassent de loin cette capacité disponible. Et concernant les saisonniers, ces derniers auront la priorité du travail chaque fois que l'occasion se présente. Par le biais de la formule du partenariat, l'Etat met à la disposition des partenaires privés des propriétés de tailles suffisamment importantes pour la réalisation de projets agricoles et agro-industriels favorisant une gestion optimale. Il s'agit en fait d'un partenariat sous forme de location de longue durée permettant d'amortir largement les capitaux à investir. Les opérateurs privés sont appelés à réaliser lesdits projets dans les délais qu'ils auront à proposer, de tel sorte qu'ils constituent des référentiels en matière de développement agricole à même de drainer le maximum d'investissement et créer le maximum d'emplois. Pour ce qui est des principes généraux régissant l'opération de partenariat, ils se déclinent de la manière suivante : la procédure de choix des partenaires passe par un appel d'offres international adossé à un cahier de charges; la liberté d'opérer les choix des filières à développer sauf pour celle vitivinicole; la possibilité de concourir pour un ou plusieurs projets dans une ou plusieurs régions; la redevance annuelle fixée à l'avance pour chaque projet par l'Administration; et l'obligation de se constituer en société marocaine de droit privé pour tout partenaire. La soumission à l'appel d'offres est ouverte aussi bien aux personnes physiques ou morales, marocaines ou étrangères (voir encadré). En matière d'avantages, le ministre a souligné que les deux parties (marocaines et étrangères) sont sur le même pied d'égalité. Concernant le montant de linvestissement, il est estimé à 2 milliards de DH, mais il s'agit juste d'une estimation parce que les investisseurs feront leurs propres propositions. Une chose est sûre : le partenariat public-privé autour des terres gérées actuellement par la SODEA et la SOGETA est un levier de développement du secteur agricole en particulier et de léconomie nationale en général. Par ailleurs, les investisseurs, en produisant exclusivement marocain, bénéficieront des ALE signés récemment par le Maroc. S. E.