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Hicham Daoudi, le promoteur culturel
Publié dans Finances news le 02 - 06 - 2011

Fondateur de la CMOOA, du magazine Diptyk et président de l'Art Holding Morocco, Hicham Daoudi a fait tout un détour avant de trouver sa voie. Il n'hésite pas à dire le fond de sa pensée !
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“Le plan, c'est qu'il n'y a pas de plan”, voici en gros la stratégie de Hicham Daoudi. Il lui suffit de fixer un objectif et d'encourager ses salariés à déployer leurs propres moyens pour y arriver. «On développe notre savoir-faire en interne et chacun apporte son acquis à l'équipe pour trouver des solutions et chacun travaille à sa manière… Bien évidemment, dans le respect de notre charte éthique et déontologique».
Hicham Daoudi, petit, a eu une enfance privilégiée avec des parents attentifs et soucieux de son éducation. «Ils ont toujours été présents d'une manière amicale et affectueuse pour moi et mon frère aîné».
Il se remémore cette harmonie qui régnait au sein de cette famille ouverte et très cultivée, avec du temps consacré à la lecture et au débat…
«Quand je reviens vers mes souvenirs, je constate avec beaucoup de nostalgie une douceur permanente avec des moments de qualité presque quotidiennement. Là-dessus, je peux dire que le moment qui marque la fin de l'enfance est l'accès au Bac. À ce moment-là, c'est la fin de l'enfance et le début de l'âge adulte. C'est un gap franchi.
Ce que je regrette de cette période aussi, c'est que j'étais un grand sportif à l'époque, alors que maintenant je manque cruellement de temps pour m'entretenir physiquement».
Elève concentré en cours, Hicham se dit ne pas être besogneux. Après l'obtention de son Bac sciences maths à Descartes à Rabat, il part pour la France où il s'inscrit à l'Ecole Supérieure d'Agriculture de Purpan, à Toulouse. «Ce n'était pas un choix personnel, mais plutôt sur le conseil de connaissances et des parents». Et au bout de la première année, il se rend compte que finalement ce n'était pas un choix judicieux, surtout qu'à la fin de l'année, il devait effectuer un stage en milieu agricole, dans des conditions étonnantes, pour lui… Il a vécu cette expérience comme un choc, lui venant d'un milieu citadin marocain, se retrouve dans un univers français paysan. Sans se rebeller ni se fermer aux autres, Hicham a profité de cette expérience pour y voir un peu plus clair sur la suite à donner à ses études. «J'étais vite fixé sur mon sort : ce n'est pas ce que je voulais faire de ma vie». Comme il voulait rester à Toulouse où il avait son groupe d'amis et de connaissances, il s'inscrira en Fac de biologie, vu que la transition de son école à la Fac était facile.
Hicham poursuit ses études alors tranquillement jusqu'au premier semestre de maîtrise quand un jour, en plein travaux pratiques, il a une réflexion qui va bouleverser sa vie.
«J'étais en pleins TP durant lesquels on devait mener une expérience qui devait durer 7 heures. Pendant un certain temps, je contemplais mon prof de biochimie, que j'aimais beaucoup, qui avait un teint gris et je me suis projeté dans l'avenir. Et j'appréhendais le fait d'être à sa place dans quelques années avec cette même blouse blanche, le teint gris, noyé au milieu de fioles, de pipettes et de tubes. J'ai eu un coup de stress sur place et puis il y a eu un déclic». Alors, il va tout simplement ramasser ses affaires et partir, mettant ainsi fin à ses études en biologie.
On est alors en 2001, Hicham décide de retourner au bercail après avoir vécu plus de cinq années en France. «Mes parents avaient plusieurs motifs d'être soucieux à mon égard et l'un d'eux, confirmé par mon abandon des études, est que je n'avais aucune attache. Ils avaient un peu peur pour mon avenir. Mais il faut dire que je n'étais pas très mûr au moment du choix de mes études, c'est ce qui a motivé ma décision de revenir au Maroc pour éviter des dépenses supplémentaires à mes parents».
Une rupture donc. Hicham rentre au pays avec le sentiment d'avoir totalement échoué dans ses études et ses premiers choix. «La société marocaine aime bien vous le faire sentir en plus ! Je me suis retrouvé en situation d'échec, et pour moi c'était la fin du monde !». Pour remonter la pente et après une phase d'abattement psychologique total, Hicham peut compter sur sa famille, mais également sur Majid Boutaleb, un ami rentré de France en même temps que lui. «Il a été un compagnon pour moi dans cette traversée du désert et un révélateur énorme toujours plein d'optimisme !».
Progressivement, Hicham, âgé à l'époque de 23 ans seulement, va s'intéresser au travail de sa mère, galeriste. «J'aimais passer du temps dans cette galerie ne serait-ce que parce que cela me permettait d'avoir un moment de tranquillité et de pouvoir lire … Et au fil du temps, j'ai développé une vraie passion pour l'art et les oeuvres d'art qu'il y avait dans cette galerie». Mais faire d'une passion un métier a nécessite un déclic qui s'est produit lorsqu'un visiteur est entré dans la galerie. Hicham, au lieu de chercher à lui vendre un tableau, qui semblait l'intéresser, a pris le temps de l'entraîner dans l'univers de cette toile. À la fin, le client, ayant apprécié son approche, lui propose alors de l'accompagner en France pour une grande vente aux enchères qui devait être le révélateur de sa vocation !
«C'est comme si j'avais eu un message, c'était ma destinée !». Hicham va développer son savoir-faire. «Pour pouvoir vendre une oeuvre d'art, il faut d'abord l'apprécier. Et cela passe par son décryptage, son histoire, son contexte… Un client a besoin d'être rassuré et conseillé dans ses choix. La vente, elle-même, n'est pas l'objectif, il faut accompagner dans l'acquisition de l'oeuvre et cela passe par tout un dialogue». D'ailleurs, étant enfant de parents amateurs d'art, Hicham se trouvait dans un milieu qui ne lui était pas étranger. Mais là, il passait un nouveau gap !
Et c'est ainsi qu'en 2002, il concrétisera cette nouvelle vocation en fondant la Compagnie Marocaine des Œuvres et Objets d'Art, maison de ventes aux enchères. Le 28 décembre de la même année, la CMOOA va inaugurer ses activités en grande pompe à l'hôtel La Mamounia de Marrakech. Lieu d'exposition et d'adjudication, la maison a organisé plus d'une trentaine de ventes aux enchères. «Nous avons connu des succès, notamment des records de ventes, mais également des échecs et j'assume mes choix. Par contre, je suis très heureux d'avoir pu créer Diptyk, la revue spécialisée dans l'art et la culture. J'en suis fier car la culture est un élément de cohésion de la société. Elle devance et accompagne la société dans les différentes mutations que vit cette dernière».
Une idée très intéressante est également mise sur pied, celle de Marrakech Art Fair dont la première édition s'est tenue en 2010 et a réuni plus d'une trentaine de galeries nationales et internationales d'art moderne et contemporain. Pour la deuxième édition qui se tient du 30 septembre au 3 octobre 2011, une cinquantaine d'entre elles ont confirmé leur présence.
«J'ai la chance de travailler sur cet événement avec mon épouse qui en est la directrice. Une réelle passion nous réunit autour de cet événement…». Et malgré le cadre feutré de cette activité, Hicham se défend de faire un métier appartenant au domaine du luxe. Pour lui, s'il est vrai que certains objets d'art sont très chers, ceux-ci ont un pouvoir d'attraction envers tous les publics, aisés ou non. Et cela il l'a constaté lors de ses différents projets ou Monsieur ou Madame tout le monde venaient converser de leurs ressentis instinctivement.
«Cela montre que les gens, quelle que soit leur classe sociale, ont besoin d'avoir des outils de la culture entre leurs mains».
Fidèle en amitié, facile d'accès, ouvert sur l'autre, Hicham Daoudi fait preuve d'un franc-parler déconcertant. Sur le rôle des institutionnels dans la promotion de la culture, sa réponse pousse à une réelle réflexion.
«Sauf à de rares exceptions, les institutionnels ne s'intéressent pas à l'art pour l'art, mais cherchent surtout à mettre en valeur leurs entreprises et leur personne par rapport à un événement culturel. Et de ce fait ne jouent pas un vrai rôle de développement de la culture au Maroc. Dans notre pays, malheureusement, on confond encore culture et culte de la personne. La culture n'est pas une question de profit à court terme, elle est selon lui l'atout de cohésion à long terme des gens !». Pour lui le Maroc doit repenser les maux de sa culture pour qu'elle ne soit pas le terreau favorable aux extrêmes de notre société !


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