Le temps est aux politiques. A la veille des élections législatives, ils occupent le terrain après avoir déserté la place publique pendant une très longue période. Même le printemps arabe, auquel le Royaume n'a pas échappé, n'a pas réussi à les faire sortir de leur léthargie. Bien au contraire, ils ont brillé par leur mutisme coupable. Aujourd'hui, ils battent le pavé, avec en toile de fond des stratégies d'alliance parfois aussi incompréhensibles qu'incongrues. Ainsi, après l'alliance des huit (www.financesnews.press.ma), une nouvelle coalition appelée «Alliance des partis du centre» est née, regroupant notamment le Mouvement démocratique et social, le Parti Al Ahd Addimocrati et le Parti du renouveau et de l'équité. Dans toutes ces accointances de circonstance, certains y voient le «tout sauf le PJD». Mais toutes ces alliances clair-obscur ne contribuent-elles pas à enfoncer le clou de la suspicion qui règne autour des partis politiques ? Ne vont-elles pas, plutôt, pousser l'électorat à s'interroger encore davantage sur le sens du vote ? Il faut le croire. Surtout que certaines pratiques, comme l'absentéisme problématique des parlementaires, sont encore têtues. Ces derniers ont pu d'ailleurs, tout récemment, lors de l'ouverture de la session parlementaire par le Souverain, faire étalage de tout leur talent de… déserteur : ils ont quitté l'hémicycle juste après le départ du Roi qui, quelques minutes auparavant, venait d'insister sur la responsabilité qui incombait aux élus. Beau sens de la responsabilité, en effet, puisqu'ils ont préféré aller vaquer à leurs occupations que d'assister à la séance de vote des lois organiques. Alors, est-ce une manière de reconquérir un électorat qui avait choisi de boycotter les urnes pour exprimer son désaveu ? Certainement pas. Néanmoins, dans ce chapitre important de l'histoire du Royaume, ce n'est sûrement pas à travers l'abstention que les choses pourront changer : il faut aller voter et bouter dehors tous ces politiques qui entravent le projet de modernité impulsé par le Souverain. ■