Pas moins de 318 millions de personnes pourraient être confrontées à une crise alimentaire, voire pire, l'année prochaine, soit plus du double du chiffre enregistré en 2019, selon le Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM) pour 2026. La baisse des financements humanitaires dans le monde oblige, cependant, le PAM à donner la priorité à l'aide alimentaire pour environ un tiers des personnes dans le besoin, indique mardi un communiqué de l'agence onusienne qui vise, en 2026, à atteindre 110 millions de personnes parmi les plus vulnérables, pour un coût estimé à 13 milliards de dollars. Toutefois, les prévisions actuelles en matière de financement indiquent que le PAM pourrait ne recevoir que près de la moitié de cette somme, estime-t-on. « Le monde est confronté à des famines simultanées à Gaza et dans certaines régions du Soudan. C'est tout à fait inacceptable au XXIe siècle », a déploré la directrice exécutive du PAM, Cindy McCain. Lire aussi : FAO: Baisse des prix mondiaux des produits alimentaires en octobre « Partout dans le monde, la faim s'enracine de plus en plus et le PAM a prouvé à maintes reprises que des solutions précoces, efficaces et innovantes pouvaient sauver des vies et changer des existences, mais nous avons désespérément besoin de plus de soutien pour poursuivre ce travail vital », a-t-elle ajouté. Alors qu'en 2025, les efforts de prévention de la famine déployés par le PAM ont permis à plusieurs communautés d'éviter la faim, la crise alimentaire mondiale ne montre aucun signe d'apaisement, en 2026, car les conflits, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'instabilité économique devraient entraîner une nouvelle année de grave insécurité alimentaire, a estimé l'organisation onusienne. D'ici 2026, le PAM livre une aide alimentaire et nutritionnelle d'urgence, ainsi qu'un soutien et une formation aux communautés afin de les aider à mieux résister aux crises alimentaires, tout en apportant un appui technique pour renforcer les systèmes nationaux. « Le PAM fournit une aide vitale aux personnes en première ligne des conflits et des catastrophes climatiques, ainsi qu'à celles contraintes de quitter leur foyer. Nous transformons notre façon de travailler pour investir dans des solutions à long terme contre l'insécurité alimentaire », a encore ajouté Mme McCain, plaidant pour un soutien beaucoup plus important, un engagement et une collaboration réels à l'échelle mondiale en vue de mettre fin à la faim chronique.