Le ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l'innovation, Azzedine El Midaoui, a insisté ce mercredi sur la préservation de la gratuité d'un service public de qualité. Lors d'une rencontre de presse, ce mercredi à Rabat, il a mis en lumière les dernières évolutions du secteur et les réalisations en cours, ancrées à la fois dans une vision nationale et une démarche territoriale. 1 144 801 étudiants sont dans les universités publiques du Maroc, qui accueillent 87% du total des inscrits aux études supérieures, avec une hausse prévue de 3,8% par rapport à la rentrée universitaire précédente, soit un ensemble de plus de 1 310 000. Selon les prévisions du ministère de tutelle, 102 462 autres sont inscrits dans le privé, soit 8%, mais avec une hausse notable de 12,5% en comparaison avec 2024-2025. Pour leur part, les inscrits aux établissements supérieurs ne relevant pas d'une université sont 62 637 (5%), en hausse de 10,3% sur un an. En tout, 71% étudient dans des instituts à accès ouvert, contre 29% dans ceux à accès limité. Lors d'une rencontre de presse sous le thème «Les jalons de l'Université de demain», le ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l'innovation, Azzedine El Midaoui, a souligné ce mercredi à Rabat que durant la rentrée universitaire 2025-2026 en cours, les établissements ont accueilli plus de 338 500 nouveaux étudiants. Dans le public uniquement, 928 195 de l'ensemble (81%) sont dans des établissements à accès ouvert (+2,5%). Par ailleurs, 216 606 autres (19%) sont dans ceux à accès limité (+10,3%). Parmi les premiers, 50% suivent des filières de sciences juridiques, économiques et sociales (+2%). Pour leur part, 26% se retrouvent dans les lettres et les sciences humaines (+3%), alors que 12% sont dans les sciences (+5%) et 12% autres dans les facultés pluridisciplinaires (+0,4%). En matière de ressources humaines, les enseignants-chercheurs sont au nombre de 18 726, tandis que le personnel administratif et technique est constitué de 8 058 personnes, outre 330 professeurs et 303 administrateurs en activité via la prolongation de l'âge de la retraite en 2025. L'enseignement public gratuit, un acquis non-négociable Par ailleurs et dans son approche d'un meilleur accès à l'enseignement supérieur, le département élabore un nouveau modèle de résidences universitaires, en vertu d'un partenariat public-privé. Ce chantier inclut l'augmentation de la capacité d'accueil des cités universitaires publiques de 3 962 lits, parallèlement à la construction de cinq cités universitaires d'une capacité supplémentaire de 7 500 lits. Dans son exposé, le ministre a fait savoir que ce contexte nécessitait une réforme du cadre normatif à même de suivre l'évolution des usages internationaux en termes de pratiques académiques, notamment par la modernisation des cursus et de l'accès aux différentes filières. En réponse à des questions rejoignant le volet de la qualité de l'enseignement, Azzedine El Midaoui a assuré que «personne ne touchera à la gratuité» de ce service. Maroc : La réforme de l'enseignement supérieur irrite étudiants et enseignants Cette affirmation répond notamment à la polémique sur les formations payantes dans les universités publiques. À ce titre, le ministre a expliqué que les étudiants qui suivent le cursus classique ne sont concernés par aucun frais supplémentaire. Pour sa part, le temps aménagé s'applique principalement aux cadres, fonctionnaires ou salariés désireux de s'inscrire dans les établissements universitaires. «Ces cours sont sanctionnés par des diplômes qui n'ont aucune différence avec ceux des étudiants en temps normal, mais des frais particuliers sont requis, en guise de contribution à l'amélioration de ce service et à son adaptation aux horaires des inscrits, qui ne sont pas ceux du cadre pédagogique et administratif à qui un effort supplémentaire est demandé», a-t-il dit. «Cela ne signifie pas pour autant que l'enseignement supérieur public deviendra payant et nous y veillons de près», a insisté le ministre. Renouveler le cadre normatif pour faire évoluer les usages Dans le même contexte, Azzedine El Midaoui est revenu sur les réformes en phase avec les dispositions de la loi-cadre 51.17, en plus de la préparation de cinq projets de loi, seize décrets et dix-sept arrêtés. Parmi ces textes, il a cité le projet de loi 59.24 relatif à l'organisation de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, en cours d'examen. Le ministre a souligné également la nouvelle structuration pour les établissements à accès ouvert et la réorganisation des établissements dont les décrets de création sont porté au Bulletin officiel. Selon le responsable, ces mesures et plusieurs autres s'inscrivent dans «l'amélioration de la qualité et de l'accès à l'enseignement supérieur». A cette occasion, il a mis en avant «la finalisation du chantier de la réforme pédagogique» dans de nombreuses filières, ou encore l'amendement des cahiers de normes pédagogiques de licence et de master. Dans ce sens, il a rappelé qu'un volet du projet de loi 59.24 était consacré à la recherche, pour élaborer la Stratégie nationale pour la recherche scientifique 2026-2035. Les réformes prévoient aussi de «renforcer les infrastructures scientifiques en créant des représentations régionales des unités de soutien à la recherche scientifique et technique (UATRS). L'objectif sera de faciliter la mise à disposition des équipements scientifiques auprès des chercheurs».