Face à une mondialisation menaçante, les PME/PMI sont appelées à mettre au point des stratégies capables de leur permettre de relever le défi dune concurrence acharnée. Dans ce cadre, les systèmes de production locaux (SPL) savèrent être une approche nouvelle qui permettrait aux PME/PMi nationales d'accroître leurs performances et de limiter leur vulnérabilité. La rencontre internationale, organisée lundi dernier à Rabat par le ministère de lAménagement du territoire, de lEau et de lEnvironnement et le ministère de l'Industrie, du Commerce et de la Mise à niveau de l'économie, sest focalisée sur les systèmes de production localisés en tant que nouvelle approche d'organisation et de développement de l'économie nationale et territoriale et des PME/PMI. Le thème en question a été analysé en fonction de létude sur les SPL, élaborée précédemment par le Schéma National d'Aménagement du Territoire (SNAT) et à la lumière des autres expériences étrangères, notamment française, portugaise et italienne. Avantages multiples Selon Mohamed EL Yazghi, ministre de l'Aménagement du Territoire, de l'Eau et de l'Environnement, «il s'agit de débattre dune nouvelle forme d'organisation et de développement, dont les avantages sont multiples à la fois pour les entreprises comme pour les territoires». Concernant l'étude initiée par son département sur les SPL, El Yazghi estime que celle-ci apporte «un éclairage» sur plusieurs options proposées par le SNAT et adoptées par le Conseil Supérieur de l'Aménagement du Territoire, lors de sa première session présidée, en mai dernier, par S.M. le Roi Mohammed VI. À ce stade, certaines options ont été retenues. Elles mettent l'accent sur «l'importance des SPL dans le développement endogène» en termes de valorisation des ressources locales, de cohésion sociale, d'emplois et de décentralisation. Les SPL ne signifient pas une simple concentration spatiale d'activités industrielles, artisanales, ou de services. Selon El Yazghi, elles constituent plutôt «des lieux où les PME/PMI se spécialisent autour d'un métier ou d'un produit, se rassemblent pour mutualiser des fonctions et produire un environnement adéquat et s'associent dans la conduite de dispositifs communs de formation et de gestion des compétences». Pour Salaheddine Mezouar, ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Mise à niveau de l'économie, ce séminaire est une occasion pour les participants d'engager une réflexion plus large sur le développement, le repositionnement et la structuration du tissu productif national. «Avant d'être un mode d'organisation de l'espace, qui favorise la coopération, la collaboration et le partenariat», les SPL, a-t-il souligné, constituent en premier lieu «une culture que les chefs d'entreprise doivent intégrer et y adhérer». Pour lui, les SPL, en dehors de tout contexte, sont «une solution pour la mise à niveau et le développement de la compétitivité d'un tissu productif fragmenté àdominantePME/PMI de taille relativement petite, comme c'est le cas du Maroc». Aborder les modèles étrangers par filière Pour ce qui est des expériences étrangères, Mezouar a indiqué quelles «ne doivent pas être abordées d'une manière théorique ou conceptuelle, ni prétendre non plus à la généralisation». Selon lui, il est primordial de procéder à une segmentation par filière ou secteur d'activité et didentifier le noyau d'entreprises dont la nature de l'activité et le management s'apprêtent à ces modèles». Daprès lui, «il faut agir par l'exemple, autour des success-story». Il a par ailleurs rappelé que son département travaille actuellement sur deux projets à Fès : celui dAïn Nokbi, réservé aux tanneurs et dinandiers et celui de Benjellik, dédié aux potiers et zelligeurs.