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Dons d'organes : «Depuis 1986, le Maroc a effectué 160 greffes de reins de donneurs vivants et 2 greffes de donneurs cadavériques»
Publié dans Finances news le 15 - 03 - 2012

D'après le professeur Amal Bourquia, néphrologue et présidente de l'Association «Reins» de lutte contre les maladies rénales, les greffes sont la solution idéale pour sauver la vie de milliers de personnes.
• Finances News Hebdo : L'insuffisance rénale est l'une des maladies chroniques les plus répandues au Maroc. Quel diagnostic faites-vous de la situation actuelle de cette pathologie ?
• Amal Bourquia : Nous avons aujourd'hui un peu plus d'un million de malades atteints d'une maladie rénale au Maroc, d'après les statistiques. Des statistiques qui se basent sur des indicateurs internationaux. Or, la réalité est autre. Je suis persuadée qu'il doit y avoir plus puisqu'il y a un très mauvais suivi des pathologies chroniques à savoir le diabète et l'hypertension artérielle. Du coup, le nombre de malades atteints d'insuffisance rénale chronique qui arrivent au stade terminal est beaucoup plus important.
L'insuffisance rénale chronique en stade pré-dialyse est également très mal prise en charge dans notre pays.
Donc, seules les personnes dialysée sont répertoriées dans les centres de dialyses. Là aussi les statistiques révèlent 10.000 personnes dialysées au Maroc. Encore une fois, ce chiffre n'est pas exact puisque selon les indicateurs internationaux nous avons chaque année 3.000 nouveaux cas en phase terminale qui nécessiteraient la prise en charge par la dialyse.
• F. N. H. : Qu'en est-il des greffes de reins au Maroc ?
• A. B. : Les chiffres sont alarmants. Depuis 1986, le Maroc a effectué 160 greffes de reins à partir de donneurs vivants et deux greffes de donneurs cadavériques. En 2011, aucune greffe de rein n'a été faite. De même pour 2012, nous sommes au mois de mars et aucun greffe de rein n'a été faite.
La greffe ne doit plus être considérée comme un cas sporadique. La greffe n'est pas un événement mais un traitement pour les malades. La question qu'on doit poser est : pourquoi n'en fait-on pas plus ?
• F. N. H. : À votre avis, quels sont les freins qui entravent cette pratique ?
• A. B. : La greffe est un sujet social. C'est un traitement assez complexe où plusieurs composants freinent cette pratique. Cependant, en matière de greffe, le Maroc est en régression puisque les premières greffes 100% marocaines ont été réalisées en 1986 alors que le Maroc n'avait pas le même niveau de développement qu'actuellement. Ce qui veut dire que nous avons cherché à créer les obstacles au lieu d'aller de l'avant.
Première contrainte, le facteur humain. Le corps médical n'est pas stable au sein des CHU, et il faut en permanence former de nouvelles équipes. Pratiquement, toutes les équipes ayant effectué les premières greffes sont retournées au privé.
Deuxième contrainte, la sensibilisation de la population. Ça ne sert à rien d'équiper un hôpital pour réaliser des greffes si nous n'avons pas de donneurs. Il faut établir une confiance et une transparence entre le citoyen et le système sanitaire. La confiance est un facteur important pour une relation médecin-malade. La majorité des Marocains, intellectuels ou non, ignore complètement ce qu'est une greffe. D'ailleurs, le principe de la greffe est encore très mal médiatisé au Maroc.
Troisième contrainte, l'aspect financier. La loi n'est pas claire en matière de prise en charge particulièrement pour le donneur. À titre d'exemple, le donneur vivant n'est pas pris en charge par les structures d'assurance médicale. L'AMO et la CNOP fixent un forfait qui couvre uniquement l'intervention ; or, le bilan pré-greffe et le suivi en cas de complication est à la charge du donneur.
C'est pourquoi il faut un dispositif plus rigoureux et une réglementation pour accompagner et protéger le donneur si on veut encourager et développer cette pratique.
Nous avons réalisé une enquête qui a révélé qu'aussi bien la population que les étudiants en médecine avaient les mêmes préjugés et ignoraient tout du sujet.
Donc, il faut non seulement sensibiliser les citoyens mais également les médecins et tout le corps médical.
• F. N. H. : Est-ce que le don d'organes post mortem est un sujet tabou dans notre société ?
• A. B. : Oui, la mort est un sujet délicat. L'être humain refuse de penser à sa mort et d'aborder sa propre fin. Il est difficile et angoissant pour une personne de prendre la décision de céder ses organes après sa mort. En plus de cela, la procédure à suivre est compliquée et ignorée. Il faut se déplacer au tribunal et chercher un registre que même nous professionnels ignorons où il se trouve.
Il faut d'abord commencer par sensibiliser les professionnels, établir un registre, instaurer une réglementation, mettre en pratique les lois, centraliser le registre, relier tous les hôpitaux à une base de données centralisées...
La communication est aussi une des clés de réussite pour faire avancer cette pratique. Les gens doivent avoir confiance dans l'équipe qui s'occupera et opérera le mort. Il faut amener les familles à comprendre ce qu'est l'état de mort cérébrale qui n'est pas facile à assimiler. Les convaincre aussi que sur le plan religieux ce n'est pas interdit et répondre à toutes les questions.
• F. N. H. : Est-ce que la greffe d'un organe à partir d'un vivant et moins chère qu'à partir d'un cadavre ?
• A. B. : Le prélèvement d'organes à partir de sujet en état de mort cérébral est très coûteux et très astreignant. Il faut maintenir le sujet en état stable, et ce grâce à l'administration de médicaments très coûteux. De même pour la greffe qui est également très coûteuse.
Le temps d'intervention est aussi très important pour la réussite de l'intervention. Pour cela, il faut des équipes entraînées et programmées pour agir à n'importe quel moment.
Conclusion, la greffe à partir d'un donneur cadavérique est une technique très lourde abandonnée par des pays pionniers dans le domaine comme la France.
• F. N. H. : Vous militez depuis des années pour cette cause principalement pour le cas des greffes rénales. Ou en êtes-vous aujourd'hui ?
• A. B. : Depuis la création de l'Association marocaine de lutte contre les maladies rénales (REINS) nous avons fait des greffes rénales un combat national. Nous travaillons sur tous les fronts ; réalisations des études, des dépistages, des sondages, sensibilisation à travers des films, création du site web,…, et ce afin d'encourager la population et sensibiliser les responsables.
Malheureusement, on constate que l'évolution est médiocre et en-dessous des attentes des malades, surtout les personnes dialysées.
D'ailleurs, les chiffres parlent d'eux-mêmes, ils sont dérisoires pour un pays comme le Maroc.
Nous allons continuer notre combat et militer pour qu'il y ait plus de greffes de reins. C'est pour cette raison que nous avons choisi à l'occasion de la Journée mondiale du rein 2012 comme thème «La greffe, un don pour la vie».
• F. N. H. : D'après le Dr. Bleghiti, l'état vise 250 greffes de reins par an ; croyez-vous que cela est possible?
• A. B. : Sincèrement, non. Je ne pense pas qu'on puisse atteindre cet objectif dans l'immédiat. Pour ce faire, il faudrait que chaque hôpital fasse au moins une ou deux greffes par semaine. Lorsqu'on vise un objectif, il faut décortiquer la problématique et procéder par problème pour aboutir à un résultat.
• F. N. H. : Est-ce que la greffe coûterait moins cher à l'Etat que la dialyse ?
• A. B. : Oui, effectivement. Cest une donnée reconnue sur le plan international, une greffe coûterait moins cher que la dialyse.
A ce sujet, nous avons fait la seule et première étude marocaine de pharmaco-économie comparant le coût de la dialyse à celui de la greffe, qui a montré, avec la modélisation mathématique, que la transplantation après une année, au maximum deux années, coûterait beaucoup moins cher que l'hémodialyse, en plus de la qualité de vie, la récupération du temps de travail, l'absentéisme, l'insertion sociale, le coût pour la société…
Dossier réalisé par L. Boumahrou


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