Sahara : La pertinence du plan d'autonomie marocain mise en avant au Parlement britannique    Kenya : L'ambassade du Maroc débunke une vidéo sur la police    Maroc : Vers la constitution d'un comité de soutien au «peuple kabyle»    Moroccan embassy debunks viral video : Assault not in Morocco, police not involved    La Diaspora marocaine, vivier économique pour le Royaume    Tanger: Un bâtiment inscrits sur la liste des lieux historiques menacés d'Amérique    CAF : La RS Berkane officiellement gagnante face à l'USM Alger    M. Hammouchi reçoit l'ambassadeur du Pakistan à Rabat    Maroc : Décès du violoniste et professeur de musique Ahmed Hbicha    EEAU: Décès de Cheikh Tahnoun ben Mohamed, le pays décrète 7 jours de deuil    Maroc-USA: Bientôt une représentation de l'USADF à Rabat    Dialogue social : Devant les députés, Sekkouri défend les acquis du gouvernement    FK Sotchi : La Premier League russe s'arrache Yahia Attiat-Allah    Viré de Genk à cause de son choix du Maroc, Ilyes Bennane rejoint Anderlecht    Industrie: les patrons optimistes pour les trois prochains mois    L'envoyé spécial du président de la Présidence de la Bosnie-Herzégovine salue la politique sage et constructive de Sa Majesté le Roi    Décès de deux détenus: L'administration de la prison locale de Nador dément les allégations de "violence" et de "négligence"    "Le Boucher de Sefrou" : Les détails d'un crime sanglant visant des étudiantes    Paracétamol: À consommer avec modération    L'ancien wali de Marrakech-Safi poursuivi dans une affaire de malversations    Maroc - Ukraine : Les enjeux de l'éventuelle visite de Volodymyr Zelensky au Royaume    Jazz Day: Le choix de Tanger reflète la capacité du Maroc de réussir l'organisation de grands événements internationaux    Embouteillages massifs au port de Tanger-Med : une enquête révèle un réseau de trafic de drogues    Xlinks: GE Vernova investit à son tour dans le projet    Royaume-Uni : Le roi Charles III reprend ses activités publiques    France : Les collants et cuissards des footballeurs anti-laïc selon la FFF    Ligue des champions : le PSG à l'assaut du "Mur jaune" de Dortmund pour rallier la finale    La délégation de Hamas quitte le Caire pour préparer une proposition de cessez-le-feu    1⁄2 finale aller. Ligue des champions / Dortmund - Paris SG ce soir    Agence Mondiale Antidopage / Sanctions : Le drapeau tunisien interdit des Cérémonies des Jeux Olympiques et Paralympiques Paris 24    Exécution de la LF 2024 : Un excédent budgétaire de 16,8 MMDH à fin mars    Emission d'un nouveau timbre-poste à l'occasion du 60ème anniversaire de l'ONCF    La masse monétaire accélère sa croissance au premier trimestre    Londres : El Khattat Yanja invite les investisseurs britanniques à tirer profit de l'offre de Dakhla-Oued Eddahab    #SIYAHAPASSION: le hashtag qui trend pour dynamiser le tourisme au Maroc [Vidéos]    La hausse des prix dans les cafés sous la loupe du Conseil de la concurrence    Formation et recherche scientifique: Le Maroc et les Etats-Unis renforcent leur coopération    Migration irrégulière: L'Intérieur espagnol loue la coopération marocaine    Le Maroc a franchi des étapes importantes sur la voie de l'édification de l'Etat social    Bourita réitère l'engagement du Maroc pour réussir les processus électoraux en Afrique    La météo de ce mercredi 1er mai    Footballeurs marocains du Monde: Ben Seghir nommé pour le Trophée de Meilleur Espoir de Ligue 1    La Quête du Bonheur à travers la Philosophie : une réflexion intime par Abdelaziz Lemseffer    Tourisme : le Maroc parmi les 10 pays les plus accueillants en Afrique    Sounds of Africa revient en force pour une deuxième édition à Marrakech    Vidéo.FICAM 2024 : Une 22e édition qui célèbre le cinéma d'animation    Une Unité combattante de la Marine Royale porte assistance à 81 candidats à l'émigration irrégulière au sud-ouest de Dakhla    Festival de Cannes: La réalisatrice Asmae El Moudir membre du jury "Un certain regard"    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Légalisation du cannabis : Le projet refait surface sur fond d'enjeu électoral
Publié dans Finances news le 24 - 01 - 2020

◆Des partis politiques veulent faire passer des textes de loi dédiés.
◆Pour certains observateurs, il ne s'agit que d'une simple précampagne électorale.

Par : Charaf Jaidani

Revêtant plusieurs aspects (politique, économique, social ou culturel), la légalisation du cannabis est un sujet complexe. A l'initiative de différentes formations politiques et d'ONG, cette question a refait surface dernièrement, plusieurs personnalités prônant la recherche d'une solution réaliste et réalisable.
S'agit-il d'une précampagne électorale pour séduire la population cible, notamment celle du nord du pays, ou d'une initiative sérieuse et audacieuse pour trouver une issue favorable à la question qui pèse toujours sur plusieurs familles du Rif?
Mohamed Belmir, politologue, est catégorique à ce sujet : «C'est devenu une coutume à l'approche de chaque scrutin notamment législatif. Les partis veulent séduire les électeurs en jouant sur les sujets les plus préoccupants, notamment le calvaire des recherchés et la légalisation du cannabis. Une fois l'échéance électorale passée, ce sera le calme absolu et ces sujets ne seront évoqués que sporadiquement».
Comme d'habitude, ce sont les partis qui ont une assise populaire dans le nord qui sont les plus actifs, à l'image du Parti authenticité et modernité (PAM) et celui de l'Istiqlal.
Outre les rencontres et les meetings organisés pour assurer plus de proximité avec la population, ces formations n'ont pas hésité à proposer des lois dans ce domaine.
Ainsi, le parti au tracteur a déposé deux textes au Parlement, dont le premier est dédié à lancer une amnistie générale au profit des personnes recherchées et le deuxième pour légaliser le cannabis.
Les deux projets ont été soumis récemment à la Commission de la justice, de la législation et des droits de l'homme. Pour Larbi Mahrachi, député «pamiste», qui a fait de ce sujet son cheval de bataille, «il est temps de se pencher sérieusement et en toute transparence sur cette problématique. Si elle traîne encore, ses effets collatéraux ne vont que s'accentuer. En concertation avec le gouvernement et les autres partis concernés, le projet de l'amnistie a été différé jusqu'à l'instruction de celui de la légalisation qui doit être traité par la Commission de l'agriculture», indique notre interlocuteur.
Le parlementaire de la région de Ouazzane a mis en exergue des arguments déjà évoqués auparavant, notamment le volet social, puisque pas moins de 55.000 exploitants ont boudé leur terre, leur famille et leur douar et ne peuvent avoir une vie normale.
«Les différentes alternatives pour le kif n'ont pas abouti et ont connu un échec cuisant. Il faut investir des pistes pratiques. Des experts ont animé une rencontre dernièrement au Parlement et ont conclu qu'il est possible de déployer le cannabis à d'autres usages à caractère médical, cosmétique ou chimique. Ils ont même avancé qu'il est possible de canaliser les récoltes dans un circuit formel et contrôlé».
Mahrachi a prôné par ailleurs la création d'une agence dédiée, regroupant tous les acteurs concernés pour superviser le processus et remédier aux différents dysfonctionnements qui impactent le développement de la région du Rif.
Noureddine Madiane, député d'Al Hoceima et président du groupe istiqlalien à la Chambre des députés, défend lui aussi l'idée de l'amnistie générale. «La quasi-totalité des exploitants sont de pauvres agriculteurs qui n'avaient d'autres choix que de s'adonner à la culture du cannabis. Une activité qu'ils ont héritée depuis des générations. Rares sont les personnes qui ont pu se convertir à d'autres activités. La résolution sécuritaire n'a pas donné les effets escomptés. Ceux qui ont été incarcérés, ont récidivé. Cette problématique a trop duré, sa résolution permettra d'impulser un nouveau départ pour le Rif et d'atténuer le climat de tension qui règne sur la région».
Au-delà des intérêts politiques, la résolution de la problématique du cannabis nécessite un débat national impliquant tous les acteurs concernés notamment la communauté scientifique, la société civile, des juristes, des sociologues… pour trouver un modèle de développement adapté.
«Si un jour le Maroc venait à légaliser le cannabis, l'impact social et économique serait très bénéfique. La culture du kif dans la région du Rif profite très peu aux cultivateurs. Ce sont les trafiquants qui se remplissent les poches. Par ailleurs, le Maroc pourrait éventuellement exporter légalement du cannabis médical et récréatif de grande qualité aux pays où il est légalisé. Cela générerait de l'emploi et des revenus substantiels en devises à l'Etat. A titre d'exemple, deux jours après la légalisation du cannabis au Canada, il y a eu une rupture de stocks dans la majorité des magasins officiels gérés par les autorités», avance Mohamed Ben Amar, professeur en pharmacologie à l'Université de Montréal, auteur de plusieurs recherches et d'ouvrages sur le cannabis.
Reste à signaler que le Luxembourg a légalisé le cannabis en 2019, et d'autres pays suivront sous peu. Le Mexique, le Liban et l'Iran envisagent aussi de le faire.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.