* La formule coopérative, malgré un développement quantitatif, semble ne pas se hisser au rôle de vecteur essentiel de l'économie sociale. * En dehors de certaines coopératives réussies en agriculture, les coopératives au Maroc sont encore inaptes pour aspirer à concurrencer sur le marché local ou d'attirer plus de capitaux. Les statistiques fournies par l'Office du Développement de la Coopération pour l'année 2005 indiquent que pendant l'année écoulée 303 nouvelles coopératives ont eu l'avis favorable de l'Office. Cet organisme a été créé en 1962 pour promouvoir le tissu coopératif relevant des activités de l'économie sociale. Les coopératives agricoles occupent près des 2/3 de ces nouvelles entités, avec plus de 221 nouvelles coopératives en 2005. Le secteur de l'artisanat occupe de son côté la deuxième place avec 39 coopératives créées en 2005. Sur le plan de la répartition régionale, c'est la région de Souss-Massa-Draa qui a créé le plus de coopératives en 2005, avec 54 unités «à but non lucratif». La région de Casablanca vient quant à elle en dernière position avec 3 coopératives. Ceci peut paraître tout à fait normal, car les coopératives sont censées apparaître au sein de zones géographiques où la pauvreté et la marginalité sociale sévissent le plus. Il faut remarquer que bien qu'en progression quantitative, le secteur coopératif reste encore marginal et très atomisé. Les expériences réussies se comptent sur le bout des doigts ; et il paraît, comme le note l'ODCO, que «la situation générale des coopératives demeure fragile suite aux cumuls de nombreuses défaillances liées au financement, à la gestion et à la commercialisation des produits des coopératives». Si l'on prend l'exemple de l'agriculture, les derniers chiffres indiquent qu'il y a plus de 3.000 coopératives agricoles au Maroc avec près de 200.000 membres au total. Ces coopératives couvrent près de 10% de la production agricole ; opérant essentiellement dans les secteurs de l'élevage, de la production agricole et de la transformation. Malgré sa croissance annuelle, le tissu semble affronter de nouvelles contraintes. A commencer par celles créées à l'occasion de la taxation à l'IS et à la TVA «des coopératives de transformation des matières premières provenant des non adhérents». D'un autre point de vue, les coopératives d'habitat continuent de se développer. Actuellement au nombre de 860, elles regroupent plus de 41.000 adhérents.