Le wali de Bank Al-Maghrib (BAM), Abdellatif Jouahri, a appelé, lundi 21 juillet à Rabat, les autorités dans les pays africains, y compris les banques centrales, à encadrer les cryptoactifs et les stablecoins qui «présentent notamment des risques de blanchiment d'argent et de désintermédiation excessive». En plus de ne pas remplir les attributs d'une monnaie publique, selon la Banque des Règlements Internationaux (BRI), ces instruments «pourraient compromettre l'intégrité et la résilience du système financier», soutient M. Jouahri d'une séminaire de l'Association des banques centrales africaines (ABCA), sur le thème «Cyber-risques et technologies financières innovantes : défis et mesures stratégiques». Au Maroc, rappelle-t-il, BAM vient de finaliser un projet de loi qui vise à mettre en place un cadre juridique sur l'usage des Cryptoactifs ayant pour objectif de protéger de manière appropriée les consommateurs et les investisseurs, renforcer l'intégrité des marchés contre la fraude, la manipulation, le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme et, enfin, préserver la stabilité financière. Lire aussi | Crypto-actifs : Le Maroc prépare un cadre règlementaire [Par Charaf Louhmadi] La Monnaie Digitale de la Banque Centrale (MDBC) qui, en tant que monnaie souveraine, «peut effectivement constituer une option de paiement numérique aussi bien dans sa version de gros que de détail», explique le wali de BAM. A l'instar d'autres pays du continent, Bank Al-Maghrib a réalisé des études sur l'émission d'une MDBC avec l'appui de la Banque Mondiale et du FMI. Ces travaux ont principalement porté sur la définition des objectifs stratégiques de la MDBC et ses éventuels impacts macroéconomiques et sur les systèmes de paiement. Lire aussi | Comment les cryptomonnaies sont devenues des machines à blanchir le cash des narcotrafiquants BAM a, en outre, mené une première expérimentation qui a porté sur le cas d'usage de paiement (Peer-to-Peer) de détail. Aussi, elle est en train de mener une autre expérimentation, en collaboration avec la Banque Centrale d'Egypte et avec l'appui de la Banque Mondiale, sur le cas d'usage dans le transfert transfrontalier.