La Chambre française de commerce et d'industrie du Maroc (CFCIM) vient d'organiser un colloque sur l'industrie papetière. Le Maroc et la France devront relever plusieurs défis pour le développement de cette industrie. La consommation moyenne est de 15 kg/an/hab au Maroc contre 150 kg/an/hab en Europe et 300 kg/an/hab aux Etats-Unis. La FIFAGE est en phase de concrétiser, avec le ministère de l'Environnement, la signature d'une convention-cadre visant à structurer cette filière. Les rencontres autour du développement durable, des énergies renouvelables, de la protection de l'environnement ou encore du recyclage sont de plus en plus fréquentes et intéressantes à la fois. Il est évident que ces rencontres permettent d'approfondir le débat sur le rôle que revêt le développement de l'économie verte dans notre pays, de communiquer sur les avancées enregistrées dans ce domaine, d'identifier les points de faiblesse mais aussi d'attirer les investisseurs étrangers qui seraient intéressés par un marché à fort potentiel de développement. C'est dans ce sillage que la Chambre française de commerce et d'industrie du Maroc (CFCIM), en partenariat avec l'Agence française pour le développement des entreprises à l'international (Ubifrance), le syndicat des machines et technologies de production (SYMOP) et la Fédération des industries forestières, des arts graphiques et de l'emballage (Fifage), a organisé ce mardi 11 novembre un colloque sur l'industrie papetière. Une dizaine de sociétés françaises et des industriels du monde arabe (Algérie, Arabie Saoudite, Egypte, Liban, Tunisie) ont participé à cette rencontre qui a mobilisé l'ensemble des acteurs de la filière. «Ce colloque est un signal fort de l'attractivité croissante du Royaume et de son ouverture à l'international, mais aussi de la vitalité des relations franco-marocaines. Il est évident que le Maroc ne ménage aucun effort pour rendre son économie encore plus attractive et favoriser l'investissement», souligne Jean-Marie Grosbois, président de la CFCIM dans son allocution d'ouverture. Si ce dernier s'est penché sur les relations historiques bilatérales entre les deux pays et sur la nécessité de les renforcer davantage, son collègue Philippe Baudry, ministre conseiller pour les affaires économiques et chef de service économique régional auprès de l'Ambassade de France au Maroc, s'est plutôt attardé sur les enjeux du développement du secteur du papier-carton et de l'emballage et les défis que devra relever aussi bien le Maroc que la France en la matière. Il a également préconisé la conclusion de partenariats plus étroits dans ce domaine permettant aux deux pays de relever ensemble ces défis communs. Trois défis majeurs ont été identifiés lors de cette rencontre. Le premier repose sur une gestion durable des ressources naturelles qui sont de plus en plus rares et chères. Un problème de taille pour le secteur du papier-carton au Maroc qui est confronté à la fois aux coûts élevés de l'énergie (20% du prix de revient du papier aggravé par la décompensation partielle du fioul), au manque de matières premières ainsi qu'à l'absence d'une filière structurée de collecte du papier-carton, ce qui grève le recyclage. Le deuxième défi concerne l'intégration des nouvelles technologies susceptibles de changements profonds du secteur. Quant au troisième, il a trait à l'ouverture des frontières, l'intégration commerciale et la recherche de nouveaux marchés. Focus sur l'industrie papetière au Maroc De son côté, Mounir El Bari, président de la Fifage a dressé dans un premier temps l'état des lieux du marché marocain. Un marché de taille réduite avec une consommation moyenne de 15 kg/an/hab contre 150 kg/an/hab en Europe et de 300 kg/an/hab aux Etats-Unis. «La consommation de papier avoisine les 500.000 tonnes/an pour une population estimée à 34 millions d'habitants», explique Mounir El Bari. Aussi, le Maroc affiche-t-il un retard au niveau du recyclage de papier enregistrant le taux le plus faible au monde, soit seulement 30% contre 60% en Europe par exemple. En outre, ce secteur est monopolisé par l'informel avec environ 20.000 chineurs qui arpentent chaque jour nos rues en quête de matière première. Le président de la Fifage n'a pas manqué de tirer la sonnette d'alarme sur les enjeux socioéconomiques de cette filière, mettant en exergue la nécessité de mettre en place une stratégie de recyclage pour créer de la richesse et structurer ce secteur. Dans cette optique, la Fédération est en phase de finaliser avec le ministère de l'Environnement la signature d'une convention-cadre afin de mettre en place un modèle économique visant à organiser la filière du ramassage et faire baisser les coûts d'approvisionnement de la matière première indispensable à la compétitivité des papeteries.