Papier et carton : Coup de fouet à l’activité du recyclage

* Avec une moyenne de 28% du taux de recyclage de papier et carton, le Maroc est loin de la moyenne internationale de 55 %.
* Le marché a réalisé un chiffre d’affaires de 4 milliards de DH en 2009.
La Fédération des industries forestières, des arts graphiques et de l’emballage poursuit son bonhomme de chemin en total accord avec sa feuille de route qui s’étend de la période 2009 à 2012. La semaine dernière, la Fédération a organisé, à Rabat, la Journée nationale de collecte et de recyclage des papiers et cartons. Au menu, une conférence sur «Le recyclage des vieux papiers et cartons au Maroc, enjeux et perspectives», a réuni le privé, le public et la société civile, tous désireux de booster le secteur. L’objectif d’une pareille rencontre est la possibilité d’augmenter le volume de la collecte du vieux papier, sachant que le volume actuel ne dépasse guère les 28 % de la consommation nationale et surtout de fédérer les membres de la Fifage, le secteur public et la société civile.
L’autre aspect sur lequel insiste la Fifage dans sa démarche, est de rappeler que le recyclage du papier et du carton contribue à la préservation de l’environnement. Mieux, il permet aux industriels du secteur de faire des économies.
Le marché a réalisé un chiffre d’affaires de 4 milliards de DH en 2009 et pourrait mieux faire encore. Et ce, d’autant plus que la profession dispose de capacités industrielles suffisantes pour assurer la satisfaction des besoins du marché. L’un des obstacles pour atteindre un tel objectif est la collecte en amont.
Mais en dépit de ses énormes potentialités, l'industrie du papier et du carton n'arrive pas à drainer les investissements aptes à améliorer les performances d'une industrie qui compte 77 entreprises et emploie 4.500 personnes. Il faut dire que la dernière étude du secteur remonte à 2005, ce qui donnait peu de visibilité aux opérateurs et aux investisseurs. Avec la publication successive des lois pour la protection du consommateur et l'environnement, l'industrie papetière devra donc se conformer aux nouveaux standards. Que ce soit pour la fabrication ou la protection sanitaire des citoyens. Le secteur touche plusieurs domaines sensibles comme la santé, la cosmétique ou encore l'agroalimentaire.
Il faut souligner que la création d'un «Centre technique du papier» était parmi les priorités pour les opérateurs depuis l'année 2005. Ce projet, qui n'a pas encore abouti, était destiné à analyser les papiers d'importation. Que ce soit pour la détection des fraudes relatives à la sous-facturation ou pour le contrôle de qualité des quantités importées.
D’où l’idée de créer la synergie entre opérateur, public et société civile. En effet, le Maroc ne collecte et recycle que 28%, à en croire le président de la Fifage, Mounir El Bari. Alors qu’à l’échelle internationale, le taux de recyclage est de 55%.
Les participants à la rencontre de la Fifage se sont donc attelés aux enjeux du recyclage des vieux papiers et cartons, et surtout des perspectives de développement de cette activité. Le manque d’organisation qui gangrène le secteur de la récupération du papier et des cartons au Maroc est l’un des constats les plus criants. Pourtant, le Maroc dispose bien de sociétés de récupération de déchets de papiers, lesquelles font appel à des récupérateurs ambulants voués au chômage en cas de fermeture des décharges.
La responsabilité du secteur public a également un rôle primordial à jouer, puisque les sociétés de récupération de déchets de papiers n’ont pas cessé de marteler qu’avec la politique environnementale actuelle du pays qui consiste à fermer plusieurs décharges, empêche les trieurs de travailler et les prive de ce fait de revenus.
Cependant, même si la Fifage tente de poser les premiers jalons du recyclage de papiers et cartons, de concert avec la société civile et les organismes publics, ce projet ne saurait connaître de jours meilleurs au Maroc sans une réglementation nationale en bonne et due forme. La charte nationale de l’environnement et du développement durable en gestation constitue un projet pouvant donner un coup de fouet à l’activité de recyclage de vieux papiers et cartons.