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Entretien : «Nous espérons basculer vers la nouvelle plate-forme d’ici la fin de l’année»
Publié dans Finances news le 01 - 10 - 2007

* Une dizaine d’introductions en Bourse au total en 2007.
* Le dispositif réglementaire en constante évolution, à force d’ajustement, même s’il y a encore des failles.
* Introduction en Bourse de la CGI et publication de l’avis relatif aux conditions de passation des marchés de blocs : «pure coïncidence».
* Nouvelle plate-forme technologique d’ici la fin de l’année et nouvelle phase de trading.
* Le marché à terme : en 2008… peut-être.
* Les détails avec Omar Drissi Kaitouni, membre du Directoire et Directeur des Systèmes d’information de la Bourse de Casablanca.
Finances News Hebdo : Le marché boursier a connu ces dernières années une évolution soutenue, avec notamment la multiplication subite des introductions en Bourse. Aujourd’hui, comment appréciez-vous ce phénomène ?
Omar Drissi Kaitouni : Les premiers signes d’une reprise du marché ont été décelés en 2004, année durant laquelle la Bourse a accueilli deux opérations majeures. Cette reprise s’est confirmée l’année suivante avec une hausse du nombre de sociétés introduites en Bourse et des volumes échangés. Le marché a poursuivi cette même tendance en 2006, mais de manière beaucoup plus accentuée, puisqu’il y a eu pas moins de 10 sociétés qui ont regagné la cote, en plus d’une forte progression des volumes.
Cette dynamique du marché est légitimée par un retour de confiance de la part des investisseurs, l’attrait et l’intérêt suscités par notre place tant à l’égard des investisseurs nationaux qu’étrangers, la tendance positive des résultats des sociétés cotées, mais également l’attrait qu’ont eu certaines introductions en 2006.
Cette année, nous nous attendons à une continuation de ce qui a été observé précédemment, dans la mesure où le marché s’inscrit dans un trend positif depuis janvier dernier. Par ailleurs, nous constatons, au regard des résultats semestriels de cette année, une bonne évolution des performances des sociétés cotées, dont la majorité confirme d’ailleurs que cette évolution devrait se consolider durant le second semestre.
Et au niveau du marché, avec 5 cotations déjà enregistrées durant le 1er semestre, nous sommes sur une tendance similaire à celle de 2006 : c’est-à-dire une dizaine d’introductions en Bourse d’entreprises de taille et d’activité différentes. Ce qui va ouvrir des perspectives intéressantes pour l’année prochaine.
F. N. H. : L’on constate que de plus en plus de PME s’intéressent à la cote. Comment expliquer cet intérêt subit de ces petites entreprises pour le marché boursier, elles dont le péché mignon a toujours été le culte de la non-transparence ?
O. D. K. : Cet intérêt des PME pour le marché boursier date en réalité de longtemps; il est plutôt à chercher dans la réforme de 1993 qui a posé les jalons de la modernisation de la place. Elle lui a donné une stabilité et une base de développement, avec des réformes réglementaires assez soutenues, appuyées par des amendements concis qui ont permis de bien réorganiser la cote.
C’est donc cette réforme de 93 qui commence à donner ses fruits. Elle a d’abord démarré par une série de privatisations, lesquelles ont donné au marché son moteur de croissance, avant que l’introduction des PME ne prenne la relève. Et ce dans la mesure où le marché présentait un certain intérêt en terme de financement de l’économie, mais également en terme de valorisation. Cet attrait s’est confirmé par la suite et ira certainement en se renforçant.
F. N. H. : Justement, la hausse de l’activité au niveau du marché s’est accompagnée ces derniers temps d’une recrudescence des opérations douteuses. Cela a d’ailleurs interpellé le CDVM qui a diligenté des enquêtes, mais n’a pas appliqué de sanctions. Et tout cela suscite des mécontentements, voire de la méfiance à l’égard du marché. Ne craignez-vous pas de voir tous les efforts déployés par la Bourse pour gagner la confiance des investisseurs engloutis, à cause de pratiques peu orthodoxes ?
O. D. K. : Vous savez, notre marché a évolué dans le temps; une évolution qui nous conduit logiquement à une situation de maturité, laquelle se confirme de jour en jour. Effectivement, les différentes enquêtes auxquelles vous faites allusion relèvent de la mission CDVM qui, d’ailleurs, l’exécute fort convenablement. Mais il faut savoir que, généralement, les résultats des enquêtes n’aboutissent pas immédiatement. C’est un travail de longue haleine qui permet d’apporter une brique (un dispositif réglementaire ; ndlr) supplémentaire à notre marché. C’est pourquoi il faudra être patient et attendre pour avoir les premières conclusions des enquêtes relatives à ces dossiers.
Il importe cependant de préciser que notre système est basé sur une structure assez importante dans la mesure où les briques d’investissement sur le marché sont solides, à savoir un système électronique, une certaine intervention, voire une ouverture sur le Net que nous avons implémentée depuis 2006… Toutes ces composantes nous ont non seulement permis de faciliter l’accès direct aux investisseurs, mais également d’offrir à nos intermédiaires un ensemble d’outils pour réaliser leur travail dans de bonnes conditions.
C’est ce qui fait que, parfois, en multipliant ces briques, les gens trouvent les choses assez complexes et difficilement maîtrisables. Pourtant, tout se réalise dans les règles du marché, avec la transparence nécessaire et le respect de la réglementation.
F. N. H. : Dans le même ordre d’idées, on accuse la Bourse d’avoir joué un certain rôle dans l’introduction en Bourse de la CGI, notamment en ayant assoupli les conditions de prix des transactions sur le marché de blocs. Ce qui a valu l’aller-retour spectaculaire des investisseurs étrangers. Que répondez-vous à cela ?
O. D. K. : Comme vous le savez, à la veille de la cotation de la CGI, nous avions sorti un avis en Bourse sur les conditions de passation des marchés de blocs. Mais c’était une pure coïncidence. Car, lorsque, le 29 juin dernier, Maroc Telecom a voulu faire passer un bloc de 4%, il a fallu faire un amendement du Règlement général. Quand l’amendement est passé, juste après, le Règlement général a changé et les avis ajustés. Et en conséquence, nous avons travaillé sur l’ajustement de l’avis concernant le marché de blocs qui a été publié par coïncidence juste avant l’introduction en Bourse. Donc, en aucun cas, la Bourse n’a voulu favoriser qui que ce soit.
Il faut savoir que c’est une procédure qui prend du temps, surtout si l’on tient compte du fait que l’avis qui est sorti le 8 août fait suite à un amendement du 13 juin 2007.
F. N. H. : Pour rester toujours sur la CGI, avec la sortie massive du capital des investisseurs étrangers, la Bourse dispose-t-elle d’outils réglementaires ou de mécanismes de verrouillage pour protéger le marché de pareilles pratiques ?
O. D. K. : En fait, nous agissons dans un cadre plus global : le comportement de marché.
Nous faisons une analyse quotidienne de l’ensemble des transactions. Toutes les interventions sur le marché sont passées au crible et nous tirons des conclusions, desquelles nous extrayons un certain nombre de remarques qui peuvent être transmises au CDVM. Ces remarques peuvent également concerner notre propre réglementation et nous inciter à faire les «réglages» qu’il faut. Nous y travaillons continuellement afin de rendre ce marché plus solide, avec les meilleures pratiques en matière de réglementation possibles
En prenant l’exemple de la journée du 13 août, il y a eu 152 transactions de blocs, avec environ 1.200.000 titres, alors qu’il y avait 2 millions de titres en attente d’achat sur le marché central; chose qui est inhabituelle, surtout au lendemain d’une introduction, alors que notre stratégie consiste plutôt à favoriser les opérations sur le marché central.
Actuellement, nous sommes en train de poursuivre notre analyse interne pour sortir les ajustements nécessaires afin d’éviter ce genre de situation dans le futur.
En gros, l’essentiel pour nous est de capitaliser en tirant les conclusions qui s’imposent par rapport au vécu.
F. N. H. : Toujours sur le plan réglementaire, quelles sont les prérogatives dévolues à la Bourse quand vous soupçonnez un délit d’initié ?
O. D. K. : Il s’agit principalement de fixer les modalités de négociation, à travers des avis de la Bourse, en restant bien évidemment dans le cadre du Règlement général. Comme vous le savez, les modalités de négociation tant sur le marché central que sur le marché de blocs sont définies dans le RG, mais certaines modalités sont laissées à la discrétion de la société gestionnaire qui les publie dans des avis.
A un moment donné, nous choisissons certaines modalités et observons leur comportement. Si, avec le temps, nous voyons qu’elles ne sont plus d’actualité, la société gestionnaire a le droit d’agir, mais principalement sur le mode de négociation.
F. N. H. : Parmi les grands chantiers de la Bourse qui étaient prévus en 2007, il y a le marché à terme. Où en est ce projet ?
O. D. K. : C’est un projet auquel tient beaucoup la Bourse de Casablanca. Il a été confié à un groupe de travail au sein duquel est représenté, outre la Bourse, le Trésor, le CDVM, Bank Al-Maghrib. Actuellement, le projet de loi sur le marché à terme est assez bien avancé et devrait être finalisé d’ici la fin de l’année.
F. N. H. : Pour une mise en œuvre qui devrait intervenir à quelle date ?
O. D. K. : A partir de 2008, il s’agira de passer à la mise en œuvre en instituant une société gestionnaire et une chambre de compensation; il s’agira aussi d’identifier les membres négociateurs et les membres compensateurs… Bref, on ne pourra démarrer que si le cadre réglementaire, notamment le projet de loi, est en place.
F. N. H. : Quels sont les autres chantiers de la Bourse à moyen terme ?
O. D. K. : Parmi les autres chantiers importants de la Bourse, il y a la nécessité d’accompagner et soutenir les introductions en Bourse. Comme vous le savez, nous effectuons un travail soutenu pour inciter les sociétés à s’introduire en Bourse, mais dans les meilleures conditions. C’est un chantier assez stratégique pour nous.
L’autre volet important, sur lequel nous travaillons depuis un certain temps, concerne la mise à niveau de notre plate-forme technologique pour pouvoir accompagner le niveau d’activité assez relevé du marché. Cette plate-forme, installée en 1997, nécessite une mise à niveau dans ses différentes composantes, aussi bien techniques (nouveaux calculateur, serveurs…) que fonctionnelles. Sur ce dernier volet, il s’agira d’offrir au marché une nouvelle version du système de cotation électronique qui va apporter de nouvelles fonctionnalités (nouveaux types d’ordre, entre autres), lesquelles vont permettre une certaine maturité, même dans les techniques de négociation.
Nous pensons également implémenter une nouvelle phase de trading qui s’appellera «Trading at last»; c’est-à-dire la possibilité de négocier au dernier cours. Par exemple, après la clôture de la séance à 15h30, on pourra laisser 15 mn à tous ceux qui veulent négocier au cours de clôture; ce sera donc une négociation à prix fixe.
Ce projet est à un stade bien avancé, mais nous ne pourrons basculer vers la nouvelle plate-forme qu’en cas de risque zéro, c’est-à-dire si nous sommes sûrs qu’il n’y aura aucun problème.
Nous espérons, en tout cas, le finaliser et basculer d’ici la fin de l’année.


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