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Entretien avec Achille Voltolina, PDG de Beton Engineering : Témoignage d’une belle réussite
Publié dans Finances news le 16 - 11 - 2006

* Les opportunités sont là, mais des contraintes existent aussi, telles que les systèmes financier et judiciaire.
* Les pays de l’Europe de l’Est sont intéressants dans le court terme, mais le Maroc est un pays d’avenir.
Finances News Hebdo :Pouvez-vous nous parler brièvement de votre activité au Maroc ?
Achille Voltolina : Je suis au Maroc depuis 22 ans et je me suis implanté à Settat parce qu’il y avait le maximum d’avantages, tels que les exonérations d’impôts et un engagement de l’Etat en matière d’embauche (qui après n’a pas été respecté), mais qui nous a permis quand même de commencer.
Le privilège qu’on avait à Settat est que nous étions une grande entreprise et que les autorités nous ont accompagnés dès le premier jour.
A l’époque, c’était un enjeu politique et social pour le ministre de l’Intérieur parce qu’il nous arrivait d’embaucher jusqu’à 1.200 personnes, ce qui veut dire que la société progressait très bien.
À fin 2000, et avec la survenance des attentats du 11 Septembre à New York, l’impact a été vite ressenti parce que nous travaillions beaucoup avec les pays du Moyen-Orient. Nous avons perdu une partie de nos clients à cause des conflits.
f.n.h: Quels sont alors les marchés vers lesquels vous vous êtes tournés suite à ces conflits ?
A. V. : Aujourd’hui, on travaille beaucoup plus avec la Russie, l’Amérique du Sud, l’Europe… Chaque année, nous avons augmenté de 20% nos exportations. Nous sommes exportateurs et compétitifs sur les marchés étrangers, ce qui fait que nous n’avons pas de problèmes liés à la mondialisation avec l’approche de l’année 2010 et l’élimination des droits de douane. Nous nous sommes préparés à tout cela et nous sommes à la hauteur de la concurrence des autres sociétés, qu’elles soient chinoises, égyptiennes…
f.n.h: Mais est-ce que vos parts de marché n’ont pas été grignotées du fait de la concurrence ?
A. V. : Vous savez, nous avons bien travaillé pendant quinze ans parce que le Maroc était un bon marché sur le plan mondial, les prix du gaz étaient contrôlés par l’Etat. Il faut dire que nous avions beaucoup d’avantages.
Aujourd’hui, c’est un peu plus difficile parce que l’énergie coûte cher, les prix des matières premières ont augmenté énormément… et toutes ces augmentations, nous n’avons pas pu les répercuter sur les prix de vente et faire face aux Chinois qui sont présents sur tous les marchés.
f.n.h: Oui, mais quel a été justement l’impact sur votre rentabilité ?
A. V. : Face à cette situation, nous étions obligés de baisser les prix, de nous équiper… et donc de resserrer un peu nos marges.
Mais je dois avouer que le Maroc reste toujours un pays très intéressant pour l’investissement. Nous avons une société en Roumanie avec 300 personnes et une autre en Tunisie avec 500 personnes.
En Roumanie, nous avions commencé il y a six ans, c’était intéressant, et aujourd’hui encore c’est intéressant parce que le personnel vient d’un régime communiste ayant connu une bonne scolarisation et qui était bien préparé et, en plus, les salaires étaient très bas.
Mais attention, à partir de l’année prochaine, progressivement la Roumanie va entrer dans l’UE. Ce qui laisse déduire que les salaires seront en euros et vont donc augmenter. Alors, dans quatre ans, nous ne serons plus en mesure de travailler en Roumanie.
Nous sommes en train de renforcer notre production ici au Maroc parce que nous prévoyons de fermer dans 3 ou 4 ans notre usine en Roumanie et faire travailler au Maroc les 300 ou 400 personnes qui travaillaient là-bas.
f.n.h: Donc, avec l’élargissement de l’UE vers les pays de l’Est, certains de leurs avantages tels que les bas salaires vont disparaître ?
A. V. : Effectivement, ce sont des avantages qu’il faut exploiter pendant une certaine période, mais pas à long terme. Par contre, le Maroc est plus sûr à moyen terme. Croyez-moi, aujourd’hui, si j’ai encore un investissement à faire, je m’implanterai au Maroc, et spécialement à Settat.
f.n.h: Vous êtes ici au Maroc depuis 20 ans. Quelles sont, selon vous, les contraintes qui persistent ?
A. V. : Aujourd’hui, c’est encore très difficile de travailler avec les banques parce que les taux d’intérêt sont encore trop chers. En Europe, nous avons des taux d’intérêt à 2,5% et à 3%. Ici les taux sont à 7% et 8%, et c’est trop pour des exportateurs confrontés à des concurrents qui ont plus d’avantages que nous, et donc, nous sommes pénalisés. Pis encore, les banques marocaines exigent d’énormes garanties pour de petits prêts. Moi, je dis aux investisseurs italiens qu’ils ne peuvent pas beaucoup compter sur les banques marocaines.
Le problème des banques au Maroc est lié à la mauvaise gestion de leurs directeurs qui ont fait d’énormes magouilles avec certains
industriels.
Nous, aujourd’hui, sommes en train de payer trois points en plus à cause de leurs erreurs, et je trouve que ce n’est pas normal.
Je le dis souvent, le Maroc devra faire un taux préférentiel pour les industriels. Jadis, il y avait des avantages qui permettaient de compenser la hausse des taux, ce qui n’est plus le cas maintenant parce que les marges deviennent de plus en plus réduites.
Autre facteur qui laisse à désirer : la Justice. En ce qui nous concerne, nous avons eu beaucoup de cas juridiques que nous avons abandonnés par la suite parce que nous ne pouvions plus continuer.
f.n.h: Sinon, quelles sont vos attentes de ces journées ?
A. V. : Nous sommes là en tant que témoin d’une usine qui a bien marché et d’un projet qui a bien réussi.
Parce que cette réussite, nous la devons aussi aux responsables qui nous ont donné un sacré coup de main, car nous avions toujours les autorités locales à nos côtés. Les Walis sont conscients que nous faisons travailler des centaines de personnes directement et indirectement, et donc ils tiennent à ce que le projet se pérennise.


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