Seule une poignée de grandes entreprises le pratique. Le reporting extra-financier au Maroc s'élargit et se professionnalise. A fin décembre 2016, le marché marocain du reporting extra-financier a enregistré l'arrivée de quatre nouvelles valeurs : d'une part, BMCI et Banque Populaire avec des rapports ne souscrivant pas aux lignes directrices GRI, et d'autre part, ONCF et Attijariwafabank avec des rapports GRI-G4. Les lignes directrices GRI (Global reporting initiative) ont été publiées pour la première fois en juin 2000. Elles constituent, à l'échelle internationale, un cadre commun pour l'élaboration des rapports développement durable. L'adoption aux lignes directrices de la GRI constitue une démarche volontaire de l'entreprise. Elles ont été révisées à plusieurs reprises en 2002, 2006, 2013 et 2016 (GRI-G4). A chaque révision, elles font l'objet d'une consultation au niveau international auprès des parties prenantes pour prendre en compte les différentes observations. Enregistrées comme GRI-G4 sur la base mondiale du Global Reporting Initiative, les reporting de ONCF et Attijariwafabank rejoignent, par conséquent, le club fermé de BMCE Bank of Africa, OCP, et Managem. La maturité du reporting extra-financier dans le marché marocain progresse. «Nous avons noté que la COP22 organisée au Maroc en Novembre 2016 a donné un coup d'accélérateur indéniable aux pratiques et à la réflexion sur la reddition des comptes au sein des organisations au même titre que la publication d'une recommandation du CESE en faveur de l'adoption du reporting extra-financier pour les entreprises publiques et celles cotées à la bourse de Casablanca», souligne Hassan Bouchachia, GRI Data Partner pour le Maroc, dans un communiqué parvenu à notre rédaction. Le progrès affiché par les entreprises marocaines ne doit pas occulter quelques zones d'amélioration méthodologiques. L'étude de matérialité, l'une des exigences du nouveau Standard GRI, n'est pas bien observée en général alors que celle-ci est l'outil par excellence d'introduire l'influence RSE (responsabilité sociale des entreprises) dans les décisions des entreprises. A rappeler que la matérialité désigne le seuil de pertinence à partir duquel l'entreprise et son écosystème évaluent la saillance des risques environnementaux, sociaux et de gouvernance. A fin décembre 2016, plus de 37.000 rapports ont été publiés sur la base mondiale du GRI et ce depuis 1999 avec une forte croissance des rapports appliquant les lignes directrices GRI. En Afrique, plus de 2200 rapports sont recensés à fin décembre 2016 dont plus de 140 rapports sont GRI-G4. Dans de nombreux pays, le reporting extra-financier est devenu obligatoire pour les entreprises cotées. En France, depuis 2016, toutes les entreprises de plus de 500 salariés sont obligées par la loi de faire ce type de reporting.