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CIH : Ali Harraj sera-t-il maintenu à son poste ?
Publié dans Finances news le 30 - 04 - 2009

* Khalid Alioua rend sa casquette de banquier et transmet un établissement en pleine «renaissance».
* Ali Harraj jouit d’un préjugé favorable. Il pourrait être définitivement confirmé à son poste lors de la prochaine assemblée générale.
Khalid Alioua n’est plus à la tête du Crédit immobilier et hôtelier. A l’issue du Conseil de Surveillance qui s’est tenu en fin de semaine dernière sous la présidence de Mustapha Bakkoury, c’est Ali Harraj qui a été désigné pour assurer la présidence du Directoire par intérim.
A peine l’information a-t-elle été rendue publique que les plumes braillardes ont commencé à essayer de trouver une justification tendancieuse à ce changement à la tête de l’établissement bancaire; certains n’hésitant pas, d’emblée, à lier son départ aux «résultats décevants» au titre de l’exercice 2008, avec notamment la «baisse du PNB» et la «chute libre» du résultat net. Résultats, rappelons-le, qui ne sont pas dopés par des éléments exceptionnels comme c’était le cas en 2007.
Et pourquoi ne pas voir en cette fin de mandat… juste la fin d’une mission ?
Et dès lors, la véritable question à se poser est de savoir si, effectivement, Khalid Alioua a pu, en pratiquement cinq ans, réussir sa mission : celle de mener valablement le processus de restructuration du CIH.
Il faudra, pour pouvoir répondre à cette interrogation, faire appel à l’histoire récente de l’établissement bancaire.
Imbroglio
La dernière décennie que vient de traverser le CIH est certainement l’une des plus douloureuses que l’établissement ait connue. Une décennie marquée par des scandales financiers, avec en toile de fond des plans de restructuration approximatifs à coups de milliards de dirhams.
Ainsi, l’arrivée de Mohamed El Alj en juin 2001, en remplacement de Abdelouahed Souhail, préfigurait un nouveau départ pour le CIH. Sa première mission : tout assainir et dégraisser une boîte qui affichait à l’époque un sureffectif de 20%. Tâche bien ingrate dans un contexte assez tendu. Mais El Alj s’y attela, initiant une profonde cure d’amaigrissement : départs forcés, gel des prêts accordés au personnel, suppression de certains privilèges, mise au placard de certaines fortes têtes dans le fameux «couloir de Tazmamart»… La méthode El Alj était radicale. Et le climat social devient, du coup, très tendu, laissant apparaître les premières grognes. Et une exigence persistante : sa démission.
Mais El Alj trônera encore à la tête du CIH jusqu’en juillet 2004, date à laquelle il cédera son fauteuil à Khalid Alioua. Sans avoir réussi à faire sortir l’établissement du capharnaüm financier dans lequel il se trouvait. Car le CIH croulait toujours sous les déficits, avec des pertes de 225,6 MDH en 2001, 822,7 MDH en 2002 et 2,25 Mds de DH en 2003.
Peut-on néanmoins imputer la responsabilité de cet échec à El Alj ? A l’évidence non. Il a simplement hérité de la patate chaude… et de la gestion hasardeuse de ce dossier par l’autorité de tutelle. Une autorité qui a concocté un plan de restructuration que beaucoup d’observateurs qualifiaient déjà d’irréaliste et auquel le GPBM souscrivait du bout des lèvres, dès qu’il a été porté sur la place publique. Et le temps leur a donné raison.
C’est finalement Khalid Alioua qui prendra les rênes de la banque. Non sans pâtir d’un préjugé défavorable. D’aucuns voyaient mal comment ce politicien avéré pouvait sortir le CIH de cet imbroglio financier, alors même que l’Etat était incapable de mettre sur la table un projet structurant et viable et qu’il ne voulait pas, paradoxalement, s’en débarrasser.
Car l’urgence n’était pas seulement de recapitaliser la banque dont les capitaux propres étaient inférieurs au quart du capital social à fin décembre 2003, mais également de redéfinir une stratégie cohérente et efficace. Où repositionner le CIH dont les performances sont grevées par le coût élevé de ses ressources ? Que faire de la participation de 20% que détient la BCP dans le capital ? Si une augmentation de capital devait avoir lieu, qui va y participer ?
L’Etat fera finalement appel à la fibre patriotique de la CDG, quand bien même Bakkoury laissait entendre à l’époque qu’il s’agit de «démarches volontaires». Mais l’option CDG était bien calculée : il fallait adosser le CIH à un actionnaire marocain solide et susceptible de lui permettre d’être un acteur majeur dans le financement du logement social. «Il s’agira de mettre en place des synergies dans le domaine de l’immobilier, entre autres, et surtout de positionner le CIH en tant que banque de référence en matière de crédits à l’habitat et de services aux particuliers et à la famille», dira Bakkoury.
Avec désormais un actionnaire de référence déjà rompu aux rouages des affaires et qui a mis en place tout un dispositif de contrôle et gestion (en dehors de ceux préconisés par Bank Al-Mahgrib) et une feuille de route claire, il ne restait plus à Khalid Alioua que de mettre en veilleuse sa casquette de politicien pour mener à bien sa mission. Avec, outre la refonte des systèmes d’information et comptables, un gros chantier en perspective : les créances en souffrance brutes qui s’élevaient, à l’origine, à 11 Mds de DH.
Devoir accompli
Près de 5 ans après son arrivée au CIH, Khalid Alioua peut s’enorgueillir d’avoir tiré son épingle du jeu, au regard des performances réalisées par l’établissement bancaire. Entre 2004 et 2008, le CIH n’aura enregistré qu’un seul exercice déficitaire (2005) de 48,6 MDH. Motif de satisfaction ? Certainement, au regard du passé tumultueux de l’établissement qui, aujourd’hui, distribue des dividendes après des années de disette.
C’est d’ailleurs avec une certaine fierté que Khalid Alioua parle des réalisations du CIH dans la dernière interview qu’il a accordée à la presse (à Finances News Hebdo justement), le 2 avril courant, en tant que Président du Directoire : «Le CIH est passé, depuis 2004, date de mon arrivée à la tête de la banque, de 5,3 milliards de DH de créances nettes en souffrance à 1,2 milliard de DH en 2008. Et si vous prenez les créances en souffrance brutes, nous avons assaini 8,5 milliards de DH durant cette période (2004-2008)...
(…) 2008 est la seule année où nous nous conformons totalement à la réglementation bancaire, après avoir bénéficié d’un traitement particulier puisque la banque était en difficulté. Le résultat obtenu (404 MDH), il faut aussi le situer dans le dynamisme. Il reste par ailleurs incomparable avec le résultat obtenu en 2007, lequel doit être corrigé des éléments exceptionnels. Cette correction faite, le CIH a réalisé en 2008 une augmentation de 4 % du résultat par rapport à 2007 (…) Une fois corrigé, le PNB, comparativement à 2007, a augmenté de + 4 %, alors que, dans l’absolu, et avec une lecture linéaire des chiffres, il baisse de 4 %. Donc, pour nous, 2008 consacre le retour historique, structurel et définitif du CIH aux résultats positifs. Ce qui me permet de le soutenir, c’est que lorsque l’on prend le résultat brut d’exploitation, on constate qu’il a enregistré une progression de plus de 40% à 920 MDH en 2008».
Alioua, ex-journaliste et ancien ministre de la Communication et Porte-parole du gouvernement, quitte donc ses fonctions avec le sentiment du devoir accompli... Et peut remettre fièrement sa casquette de politicien. Celle de banquier, c’est Harraj qui en a... temporairement hérité.
Harraj en orbite
C’est Ali Harraj qui est aujourd’hui mis en orbite. Contrairement à Khalid Alioua, le PDG de Maroc Leasing jouit d’un préjugé favorable auprès de la communauté des affaires. Peut-être à cause de son riche parcours. «Non seulement il a des compétences managériales reconnues, mais c’est également un bosseur qui a la faculté de fédérer autour de lui les bonnes compétences», confie un de ses anciens collaborateurs pour qui «son sérieux lui vaut, à juste titre, son ascension au sein du groupe CDG». Réputé discret mais très jovial, Harraj, également président de Sofac et membre du Comité de direction du groupe CDG, hérite ainsi d’une banque en pleine «renaissance», comme se plaît à le dire son ancien président, Alioua.
A charge pour lui, donc, d’en faire un établissement au poids autrement plus important dans le système bancaire… si toutefois il est maintenu dans ses fonctions. «Je pense bien qu’à l’issue de la prochaine assemblée générale, il sera maintenu à son poste. C’est un homme fidèle du sérail qui a toute la confiance de Bakkoury et qui dispose d’un bon bagage financier. Il a donc le profil adéquat et tous les atouts pour diriger l’établissement bancaire».
Ali Harraj sera-t-il donc le sixième président du CIH depuis la création des premières agences bancaires, un certain 14 mars 1988 ? Le temps nous le dira.


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