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Driss Alaoui Mdaghri, L’«intelligent» économiste
Publié dans Finances news le 10 - 09 - 2009

Un homme soucieux de sa liberté. Driss Alaoui Mdaghri est difficile à mettre dans une case tant il est éclectique. Professeur, conférencier, ministre à plusieurs reprises, écrivain, poète, peintre, comédien … il est toujours en quête de cette chose qu’il n’arrive pas tout à fait à définir et qui reste, à ses yeux, inaccessible.
Pour mieux comprendre Driss Alaoui Mdaghri, il faut remonter à son enfance. On est en juin 1944, Driss Alaoui Mdaghri voit le jour à Derb El Miter (Rue du Mètre à Fès). C’est là qu’il a passé ses premières années et où il aura une enfance plutôt heureuse choyé qu’il était par une mère aimante. Une enfance marquée par deux hommes, son père et son grand-père maternel, tous deux Aâlems de la Karaouiyne. Son grand-père, Mohammed Belarbi Alaoui, a été Cadi de Fès et ministre de la Justice. Il marquera son époque par ses engagements et formera des générations de nationalistes. «Mon père, qui était d’ailleurs disciple de mon grand-père, a perdu son emploi de professeur à la Karaouiyne après l’exil de Feu Mohammed V». Pendant ces deux années donc, le père de Driss Alaoui Mdaghri va exercer en tant que Aâdel tout en veillant sur sa petite famille. «Nous allions passer l’été à Imouzzer du Kandar où mon père possédait une petite maison en association avec un proche parent. J’ai plein de souvenirs de cette époque où, en dépit des circonstances, j’étais insoucieux de ce qui se passait. Il faut dire que mon père faisait tout son possible pour que nous ne ressentions pas trop durement certaines avanies. Une fois, mon père avait invité à la maison un Américain qu’il avait rencontré et avec lequel, je me demande encore, en quelle langue il parlait. Mon sentiment est que ce genre de rencontres peut contribuer à votre ouverture d’esprit. La lecture, notamment la lecture des contes pour enfants, a développé mon imaginaire et mon intelligence du monde».
Au lendemain de l’indépendance, le père de Driss est nommé juge à Casablanca puis président de la Cour d’appel du Charaâ. Driss Alaoui Mdaghri rejoint alors le lycée Moulay Hassan qui jouxtait la Cour où officiait son père au quartier des Habous. Mais pas pour longtemps, puisque ce dernier ayant été nommé magistrat à la Cour suprême, c’est le déménagement à Rabat. Au lycée Moulay Youssef où Driss Alaoui Mdaghri poursuit désormais ses études, le jeune élève fait preuve de beaucoup de dynamisme. Il est actif et crée avec ses camarades l’Amicale du lycée, puis lance le journal du lycée. En fait, l’histoire, les langues, la philosophie, ces clés d’accès à différentes cultures, l’ont toujours attiré ! Alors il optera pour la branche littéraire !
Après le Bac, le choix des études s’est imposé de lui-même. « Mon père m’avait suggéré de faire l’Ecole de Commerce de Paris, mais moi je voulais rester au Maroc. Je rejoignis donc la Faculté de Droit à Rabat pour étudier les sciences politiques qui sont à mi-chemin entre le droit et l’économie». Il étudiera la sociologie en parallèle pour obtenir un DEA en plus d’un diplôme «of proficiency in English» de l’université du Michigan. S’il avait pu, il aurait sûrement fait le tour de toutes sortes de disciplines en raison de sa curiosité pour tout ce qui est de l’ordre du savoir. Cela étant, il se montre particulièrement actif sur le plan culturel. Dès sa première année de Fac, il créa le Meeting Club qui regroupe de jeunes marocains parlant anglais. Dans le cadre de ce club, les étudiants donnent des représentations théâtrales en anglais comme «The Importance of Being Ernest» d’Oscar Wilde. Des sorties, des conférences et des bulletins ponctuent cette activité débordante. Cette année-là, il part en voyage d’été en Angleterre. Un voyage mémorable dont il raconte les péripéties avec une joie non dissimulée !
Même si l’Université bouillonnait à l’époque, Driss Alaoui Mdaghri, qui partageait bien des idées de certains de ses condisciples, ne s’est jamais laissé embrigader et défendait ses propres opinions. «J’ai toujours été réfractaire à tout embrigadement politique. Ainsi, même en ayant initié une association comme le Meeting Club, qui bénéficiait de la sympathie des services culturels américains, j’animais des conférences où je fustigeais les bombardements américains sur le Vietnam et j’organisais des débats autour des problèmes majeurs de notre société, avec quelques amis, hors de tout cadre dans lequel notre liberté de réfléchir et de penser ce que nous voulions aurait été compromise. J’ai toujours estimé que j’étais assez grand pour me faire ma propre opinion sur ce qui se passe autour de moi et, pas plus hier qu’aujourd’hui, je n’ai eu de maître à penser. Je me sens ainsi plus libre. Oui à la confrontation des idées, non à l’embrigadement».
Sa licence en poche, il se marie avec l’élue de son cœur.
Détenant un doctorat en Droit de l’Université ( Institut du Droit de la Paix et du Développement) de Nice, Driss Alaoui Mdaghri amorce alors une longue et riche carrière professionnelle qui démarre à Bank Al-Maghrib où il était attaché de direction chargé d’ études économiques, à la Régie des tabacs, avant d’être nommé Directeur de la Caisse de Compensation auprès du Premier ministre en 1971. C’est ensuite toute une série d’expériences
professionnelles, notamment à Alger
où il sera Directeur du Centre
Maghrébin d’Etudes et de Recherches Administratives jusqu’en 1975. La recherche, le monde de l’entreprise ou encore l’enseignement, Driss Alaoui Mdaghri est un touche-à-tout et ne trouve aucune difficulté dans le mélange des genres. «Le savoir est un tout, il est dès lors difficile de le compartimenter !». Difficile d’ailleurs de lui parler de frontières entre telle ou telle discipline, encore plus entre tel ou tel pays ! «Les frontières sont factices ! C’est une commodité, au meilleur des cas et toujours une contrainte».
Mais l’une des expériences qui a le plus marqué Driss Alaoui Mdaghri est certainement la direction de l’ISCAE. « La direction de cet établissement, entre 1976 et 1983, a été une expérience intense parce qu’en même temps que je faisais des choses utiles, je continuais mon apprentissage ! »
Driss Alaoui Mdaghri occupera plusieurs hautes fonctions, en plus d’avoir été à plusieurs reprises ministre, notamment de l’Energie et des Mines, de la Jeunesse et des Sports, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement ! Mais ce qui lui tient à cœur, c’est vraiment de créer des espaces d’échanges culturels, humains et artistiques. Il est particulièrement actif au sein de deux associations : l’Association Marocaine d’Intelligence Economique et la Fondation des Cultures du Monde qui cherche à mettre des passerelles entre différentes cultures. Il a également été sollicité pour présider la Commission Economie à la CGEM. De même qu’on le sollicite partout pour animer des débats et des conférences.
«Pourquoi sommes-nous là ? Cette question est le début de la pensée. C’est elle qui nous met sur le chemin de la sagesse sans jamais être sûr d’avoir une réponse !»
Cela ne l’empêchera pas de chercher, de lire, de creuser, de débattre … C’est sa façon de créer son propre chemin. «Nous sommes l’accumulation de nos expériences qui représentent un capital de vécu. Si nous avons eu la chance de les vivre de manière positive, cela nous permet d’être riches de nous-mêmes !».
Pas avare de son savoir, il le partage. Ainsi, après avoir publié plusieurs livres, il éditera à fin octobre un conte en quatre parties. Et puis, il écrit quotidiennement, notamment ses mémoires !
«Si j’avais la possibilité de remonter le temps, je pense que je m’engagerais dans une démarche à deux piliers pour mieux comprendre ce que nous sommes : la philosophie et la science, la physique principalement ! ». La quête continue !


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