* Une cinquantaine de marchés de la ferraille existent au Maroc fournissant 7% des pièces de rechange. * Les prix sont parfois compétitifs par rapport au neuf, mais les pièces représentent un risque majeur en terme de qualité et de sécurité. A l'image de l'évolution du marché de l'automobile au Maroc, celui de la ferraillea connu un essor notoire. Les marges qu'offre cette activité et la compétitivité des prix des produits, comparativement avec le neuf, ont boosté ce commerce aidé en cela par la faiblesse du pouvoir d'achat d'une bonne partie des automobilistes. L'achat d'une voiture n'est pas à la portée de tout le monde. Même un véhicule d'occasion nécessite déjà un budget pour lequel la plupart des automobilistes marocains font des sacrifices pour le constituer. Pour l'entretien d'une voiture, c'est un autre casse-tête. L'option des garagistes agréés, ou le SAV chez les concessionnaires avec des pièces de rechange d'origine, est jugée hors de portée vu le «coût excessif» qu'elle nécessite. Le revenu de la plupart des Marocains compris entre 3.000 et 6.000 DH ne leur permet pas ce choix. Seuls les automobilistes qui ont une voiture neuve (seulement dans les premières années d'acquisition), ou ceux propriétaires d'un véhicule d'une certaine gamme, sont fidèles aux pièces de rechange de la «maison». Les autres optent soit pour l'adaptable, généralement des pièces de rechange asiatiques, ou la ferraille. Chaque ville a ses marchés et certaines sont connues comme Salmia, Sidi Moumen, Sbit ou Dallas à Hay Hassani, à Casablanca. Mais il y a d'autres marchés connus à l'échelle nationale, notamment ceux de Nador et d'Oujda qui sont dédiés à des produits de contrebande venant d'Algérie ou d'Europe. Une étude commandée par l'Association marocaine de l'industrie et de la carroserie automobile (AMICA) a révélé qu'une cinquantaine de marchés de la ferraille existent au Maroc réalisant 7% du marché des pièces de rechange. L'étude indique que «la clientèle est constituée de garagistes ou prescripteurs finaux et de particuliers. Les raisons de l'approvisionnement par ce canal sont le prix, mais également la disponibilité». Selon plusieurs spécialistes contactés à ce sujet, le recours à la ferraille peut constituer une bonne affaire pour certaines pièces comparativement avec le neuf, surtout les accessoires et autres éléments d'un véhicule comme l'aile, le capot les portières. Mais pour certaines pièces, c'est une option dangereuse, surtout pour les produits consommables dont la défectuosité et la qualité peuvent présenter un risque de sécurité important. L'une des failles des produits de la ferraille est qu'ils émanent d'un marché, informel qui ne présente aucune sécurité ni garantie. D'ailleurs, la source d'approvisionnement des commerçants est parfois entachée d'irrégularités. En somme, ce sont des voitures accidentées, saisies dans les différentes fourrières, ou importées d'Europe et même des voitures volées. Le choix des pièces provenant de la ferraille n'est pas toujours opportun, l'acquéreur devant faire beaucoup d'allers-retours pour trouver la bonne pièce. Même les prix ne sont pas toujours compétitifs. Connaissant parfaitement les prix du neuf et la disponibilité des pièces selon la marque, les négociants de la ferraille tirent toujours les prix vers le haut.