Un véritable désastre écologique. Une montagne d'ordures s'est effondrée le 22 Février dernier à Agadir sur un bassin de stockage de lixiviats (jus de poubelle pollué), avant de se déverser dans un oued avoisinant. Quelques 550 mille tonnes d'ordure, soit l'équivalent de la quantité de deux ans de déchets ménagers se sont brutalement affaissées, provoquant la destruction de la muraille de la décharge. Selon l'association Paysage, cet incident aurait pu avoir des dommages graves et irréversibles pour l'environnement. Dans un rapport parvenu à 2m.ma, l'Association rassure qu'aucun dégât humain n'est à déplorer, mais s'inquiète des risques d'absorption par la nappe phréatique. L'envergure exacte des dommages ne peut être définie, selon elle, qu'après investigation et analyses d'échantillons dans un laboratoire environnemental spécialisé. En revanche, l'incident a dû avoir lieu en marge des fortes précipitations, mais également du léger tremblement de terre qui a frappé la région ces derniers jours, pronostique l'association. Réaction imminente Les services communaux ainsi que la société gestionnaire des décharges se sont mobilisées afin de déterminer les causes exactes de ce glissement, premier en son genre dans cette décharge qui héberge les déchets de dix communes. Toutes les dispositions ont été prises afin d'atténuer, dans les plus brefs délais les répercussions de cet incident. Une pléiade de mesures d'urgence a été déployée à cet égard. Une réunion a été tenue le 24 février avec les responsables de la gestion de cette décharge au niveau de la commune en présence d'un bureau d'étude spécialisé dans la gestion des décharges. Le bureau d'études a été désigné pour mener une étude sur le système électrique, le réseau d'orientation du lixiviats ainsi que les systèmes de maintien des casiers de déchets ménagers. "La commune urbaine de la ville a sollicité la société gestionnaire TecMed le 22 février pour le lancement en urgence d'actions de nettoyage complet de la zone, des environs de la décharge et de l'oued et de collecter les déchets". Pour sa part, la société gestionnaire a été appelée à faire un rapport détaillé sur les causes de cet effondrement. Les responsables des communes ont quant à eux décidé de créer en urgence un cinquième bassin de stockage de lixiviats. Le directeur de Paysage fait savoir par ailleurs qu'une cellule de crise a été créée et des moyens matériels et humains ont été alloués à savoir 125 ouvriers, des camions et des foreuses. La population de cette zone a également été avertie pour protéger le bétail de toute consommation d'eau ou de pâturage de cette zone, a t-il ajouté. L'association Paysage, qui joue le rôle de partie civile dans la protection de l'environnement, joint sa voix à celles des habitants qui souffrent des odeurs nauséabondes qui se dégagent de cette décharge et appelle dans son rapport à la désignation d'une nouvelle zone pour la nouvelle décharge.