Une étude menée par une équipe de chercheurs et publiée sur la revue Circulation : Cardiovascular Genetics, vient de révéler un constat alarmant : les anciens fumeurs courent toujours le risque d'attraper des maladies comme le cancer, la broncho-pneumopathie chronique et l'accident vasculaire cérébral. Après avoir analysé des échantillons sanguins de 15 907 personnes, les chercheurs ont constaté que la cigarette laisse des traces sur l'ADN même 30 ans après avoir arrêté de fumer. « Notre étude a trouvé des preuves convaincantes que le tabagisme a un impact durable sur notre machinerie moléculaire, un impact qui peut durer plus de 30 ans », indique Roby Joehanes, principal auteur de l'étude. Pour tirer cette conclusion, les chercheurs ont comparé les sites de méthylation chez 2433 fumeurs, 6518 anciens fumeurs et 6956 personnes qui n'avaient jamais fumé. « Il y avait des sites méthylés dans plus de 7.000 gènes chez les fumeurs et anciens fumeurs. Les sites de méthylation les plus significatifs étaient liés à des gènes associés à des pathologies comme les maladies cardiovasculaires et certains cancers. Chez les personnes qui avaient arrêté de fumer, la majorité des sites de méthylation revenaient à une situation comparable à celle de personnes n'ayant jamais fumé. Mais certains sites de méthylation persistaient même 30 ans après l'arrêt de la cigarette », précise l'étude. « La cigarette a un impact à long terme sur le génome, à cause de méthylations de l'ADN. Sept mille gènes sont modifiés chez les fumeurs, soit un tiers des gènes humains », conclut l'étude.