Que serait le tourisme marocain sans les touristes français ? Que serait Marrakech sans les visiteurs français ? Voilà un marché qui draine à lui seul plus de 1.700 000 clients ( 2010) et constitue à la fois le premier marché pour le Maroc et le premier marché pour les deux plus grandes destinations touristiques nationales : Marrakech et Agadir. Le Maroc est depuis quatre ans, la destination préférée des français, hors d'Europe. Marrakech se taille la part du lion, dans ce marché. En effet, les chiffres, concernant le marché français, sont éloquents et vont en progressant. Le Maroc a enregistré en 2009, plus de 1 590 300 arrivées et 5 533 830 nuitées, contre 1 442 919 arrivées et 5 333 831 nuitées en 2005. L'année 2010 s'annonce bien avec déjà, 1 700 000 arrivées. Marrakech, première destination touristique nationale, destination favorite des français, enregistre quelques 800 000 arrivées françaises ( soit 60% de ce que reçoit le Maroc), contre 600 000, il y a quatre ans. Il est à remarquer que l'ouverture du ciel, Open Sky a permis au Maroc, de recevoir de nombreuses compagnies aériennes low cost (à bas prix) ce qui a fait sérieusement augmenter les arrivées touristiques aux postes frontières. Cependant toutes ces arrivées ne sont pas forcément touristiques. Il est à rappeler que les compagnies low cost, vendent principalement des vols secs, donc pas des packages touristiques quoique cela se fasse aussi, à travers d'autres partenaires à ces compagnies. Les low cost ont fait la joie de nos MRE qui ont trouvé là un bon moyen à bas coût et à des tarifs incroyables (par rapport à ce que faisait la compagnie nationale) pour venir au pays, avec l'avantage de vols point à point, en provenance de diverses villes européennes. Côté hôteliers, les low cost drainent des clients certes, mais qu'on voit rarement dans des hôtels. Une fois à l'aéroport, ils vont héberger hors hôtels, chacun selon ses connections favorites. La preuve, entre le nombre de l'arrivée dans les postes frontières comptabilisées par la tutelle touristique et les nuitées hôtelières (véritable référence) la différence est flagrante pour ne pas dire énorme. Le Maroc a fait son choix avec l'Open Sky, bon choix par ailleurs qui a boosté le développement touristique et ne peut en aucun cas faire marche arrière. Certaines low cost ont pourtant apporté un plus au tourisme, le cas de Raynair, pour le marché anglais, Easy Jet et autres pour le marché français et Norwegian pour le marché scandinave. Cela apoussé également la compagnie nationale à revoir ses tarifs pour se rapprochera ceux des low cost, concurrence farouche, oblige. Aux professionnels donc de s'adapter à la donne ainsi qu'à internet qui a bouleversé le secteur du tourisme, notamment avec les achats directs par ligne, et la confection de packaging dynamiques. Consciente de l'importance du marché français dans le développement touristique national, à travers ses divers produits : balnéaire, culturel, circuits des villes impériales, golf, MICE… la directrice de l'ONMT Paris et son staff ne cessent de déployer des efforts promotionnels et d'innover pour accompagner le développement du marché français. Avec l'Académie Européenne des Experts du Maroc, la page Marrakech sur face Book et ses 100 000 fans, le lancement d'un jeu concours « Daydream à Marrakech », voyages de presse, éductours, roads show, ou une campagne média bien ciblée et diversifiée, donnent aux clients français l'envie de visiter le Maroc et lui offrant plusieurs raison de s'y rendre et toute l'année. Ces ingrédients donnent leurs résultats sur le développement positif du marché français à destination du Maroc. Les relations séculaires entre la France et le Maroc (en politique, économie, entre autres), y sont pour beaucoup, la maîtrise de la langue française au Maroc aussi et enfin l'existence d'un bon contingent de nos RME en France, comptent aussi. Bref, le marché français constitue une belle exception pour le Maroc, une grande opportunité aussi, pour un marché important qui reste encore à conquérir, notamment dans les grandes régions françaises. La gestion de la chose touristique en France est aussi un bon modèle dont le Maroc doit s'inspirer ; tout particulièrement dans le cadre du tourisme régional qui est une composante importante du tourisme national.